Sa dédicace nous honorait : "Live your dreams". Les siens, de rêves, étaient peuplés d'anges et de démons. Des rêves en noir et blanc. Contrastés. Comme le fut son existence qui s'est arrêtée mercredi 10 juillet. J'ai pu compter James Small parmi mes amis. Je ne suis pas le seul et j'y associe mes confrères Renaud Bourel et Benoît Pensivy. Une existence au sommet, champion du monde à vingt-cinq ans, un bel âge pour jouir d'un tel sacre. Mais aussi dans les affres de l'angoisse qu'il n'avait pas su apprivoiser. On a beau s'être employé tout en effort féroce à annihiler l'effet Jonah Lomu lors de l'historique finale du Mondial 1995 à l'Ellis Park, vaincre une dépression par la seule force de caractère est un défi autrement plus violent. Jamesy n'y est pas parvenu.
Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Sorti de l'ornière - drogue, gang, vols - grâce au rugby. James s'est toujours battu. Pour grandir en évitant les coups de ceinturon, côté boucle, d'un père qu'il a fini par ne plus croiser, puis ne plus voir. Un père épave. Avec sa gueule de beau gosse dur à cuire, sa fragilité jamesdeanienne, ses passions artistiques (photographie, graphisme, musique), son charisme animal, sa présence d'un bloc, mais aussi ses doutes, ses craintes, ses tensions, ce Small fut la première "star" du rugby sud-africain, loin devant le consensuel François Pienaar ou le lisse Chester Williams. Il était l'incarnation du Springbok en pleine lumière.
Bien avant Frédéric Michalak, il a défilé pour un couturier ; comme Teddy Thomas, il pouvait débarquer en retard à l'entraînement. Il suffisait aussi de prononcer son nom dans n'importe lequel des townships pour que s'ouvrent les portes car il était perçu comme le frère de tous, sans hypocrisie, sans convention. Ce que je sais, c'est qu'il craignait l'après-rugby, le moment où la gloire factice allait remplacer le frisson du terrain. Car James Small frissonnait. C'était même la raison pour laquelle nous avons sympathisé, en 1992, lors de la première tournée des Springboks de l'après-apartheid.
Il détonnait au milieu des Afrikaners bon teint, lui l'Anglais de racines. Dans le bus au milieu des colosses, il écoutait les Doors, et aussi Jeff Buckley, dans son casque. Seul, à part, atypique, mais pas isolé. Car il avait la dureté d'impact, la hargne congénitale, les sens du sacrifice et une certaine idée d'un jeu de défi propre aux Sud-Africains dont il est vite devenu le symbole. Malgré lui. Nous sommes allés, de concert, déposer une rose rouge sur la tombe de Jim Morrison au Père-Lachaise. Une époque où les joueurs étaient libres d'aller et venir où bon leur semblait entre deux entraînements.
Je n'imaginais pas alors à quel point sa part d'obscurité prenait de la place et l'envahissait. Une fois sa carrière terminée, il foisonnait de projets : restaurants, boutiques, voyages, famille à fonder, expositions de photos. Son âme d'artiste vibrait sans cesse mais les compromis ont eu raison de lui. Ces dernières années, il avait changé. Du moins lui ne se voyait plus comme il aurait aimé être et devenir. Les ruptures, y compris affectives, fissuraient son aura. Comme son modèle, Jim, qui avait chanté ses poèmes et n'avait plus rien à dire sur ce sujet, James avait joué, et plutôt bien, et n'avait plus rien à percer : son côté Rimbaud rugby, sans doute.
On ne prépare pas les champions de cet acabit à leur petite mort, celle du sportif adulé. Toutes proportions gardées, pour un Raphael Poulain qui trouva un jour la lumière dans la pensée philosophique alors qu'il était en train d'imploser, combien de Marc Cécillon abandonnés et d'un coup abonnés aux faits divers ? Partir à cinquante ans n'est pas anodin. Là aussi une rupture qui interroge. J'entends, suite aux décès de Ruben Kruger et de Joost van der Westhuizen, ses coéquipiers champions du monde 1995, le soupçon du dopage se propager sans retenue. Il n'est sans doute pas utile que James Small meure deux fois.
En 1995, Kitch Christie et Morné du Plessis, respectivement entraîneur et manager des Springboks, m'avaient permis de suivre au plus près les Springboks pour L'Equipe. Un privilège. Au plus près signifiait avoir accès à la vie de ce groupe, c'est-à-dire tout ce que le film réalisé par Clint Eastwood, Invictus, ne peut pas vous montrer : les parties de golf, les annonces de composition, les entraînements, les briefing d'avant-match, les échanges tactiques, jusqu'à la façon dont les Boks allaient défier les All Blacks en finale, en insistant pour que les phases de conquêtes soient disputées du côté droit, sur l'aile de Jonah Lomu, afin de restreindre son périmètre d'action.
Jamais Christie et du Plessis n'auraient permis que s'installe un dopage collectif, institutionnel, concerté. Le seul produit que prenait James Small, c'était de la créatine. Il le faisait devant moi, sans paraître gêné. Produit autorisé à cette époque. Masquant ? Sans doute suis-je encore naïf, à mon âge. En revanche, ce dont je suis certain, c'est de l'intensité de la préparation physique des Springboks avant cette Coupe du monde. La description que m'en fit James dépassait les limites alors tolérées par les internationaux des autres nations.
Suer jusqu'au sang ne faisait pas d'eux de meilleurs techniciens - d'ailleurs, les Français auraient pu les vaincre en demi-finale à Durban, préparés qu'ils étaient par Pierre Berbizier façon commando - mais des joueurs capables de disputer, si besoin, deux matches d'affilée avec la même intensité, ce que me confirmera le francophile Kobus Wiese, l'homme et demi des Boks.
Par respect pour la famille de James, sa fille, sa mère et sa soeur, dévastées, je ne vous parlerai pas de ma peine depuis l'annonce de la disparition brutale de cet ami. Elle nous invite - "Hey bro, lançait-il, continue d'avancer" - à cueillir encore mieux chaque jour qui passe, chaque rai qui perce. A nous réinventer quand après avoir été il nous faut vivre de tout notre être. Pleinement. Apprivoiser l'angoisse pour mieux cerner qui nous sommes vraiment, au fond de nous, là où nous seuls pouvons aller, puiser et remonter à la surface, sans doute un peu meilleurs, sûrement différents. Mais vivants.
Le rugby c’est aussi avoir un coup d’avance voir plus loin aller au plus profond de soi contre la souffrance et aussi ne rien montrer pour entraîner ses coéquipiers.
RépondreSupprimerC’est profondément intellectuel.
Sourire devant l’adversaire même quand il vous a châtié, ne m’a faire deviner ses choix, soutenir son camarade quand il est fatigué même si Tu es toi-même éreinté.
Et se relever toujours pour la cause toujours et encore
Puis plus de jeu, plus de souffrance pour l’autre pour les autres, plus d’entraînement, plus d’entraineurs, plus de coéquipiers, ....
Je ne pense pas que c’est la foule ou l’adulation mais bien ces combats ces souffrances d’être Quelqu’un qui compte pendant 80 minutes, qui manque le plus.
Que ces dimanches me manquent pourtant la souffrance était toujours au rendez vous le lundi était dur mais je repartais à l’entraînement pour les rires pour ces moments complices
Quitter le rugby c’est un vrai moment de vide.
J’aimerais pouvoir juste fois avoir les moyens de jouer deux dimanches de suite 80 minutes de combat de passion de rire de peur quelque fois.
Je pense encore plus à ces professionnels
Cela doit être dur de quitter ce nirvâna
Le Gé
Joli, le Gé. Bien tourné. Je te reconnais là.
SupprimerLe rugby recèle encore quelques individualités hors normes qui échappent à la normalisation lisse d'un jeu qui perd peu à peu son âme. Ton texte rend poétiquement hommage à un homme exceptionnel jusqu'au tragique. Quant au dopage, on sait très bien qu'il touche et a touché massivement les joueurs de rugby ces forcats, pas de la route, mais des stades. pointer tel ou tel joueur est ignoble parce que c'est une hérésie intellectuel. Le cas récent du sud af du stade français est emblématique de la paresse ambiante. On brûle un homme, on brûle une équipe pour mieux taire la vérité.
RépondreSupprimerLa vérité (mais il y en a plusieurs de toute façon), c'est qu'on ne parviendra pas à empêcher un individu de croire qu'il peut être meilleur de façon artificielle. Et il n'y a pas que dans le sport...
Supprimer"Il n'est sans doute pas utile que James Small meure deux fois".
RépondreSupprimerTa phrase est belle, Ritchie.
A tous ceux qui (se) posent des questions, il n'y a pas nécessairement une réponse à donner...
Merci à toi, Pipiou. Effectivement, que des gens qui ne connaissent pas grand chose au sujet évoque le dopage concernant James, ça m'a mis hors de moi sur le coup. Mais je me suis contrôlé hé hé.
SupprimerJ'en serais presque à envier James Small pour cette mort rapide qui a mis fin à des souffrances psychologiques intenses . J'avais des projets, des envies, des amis aussi . Maintenant j'ai la maladie pour unique compagne . Pas une posture, une réalité douloureuse . Constamment .
RépondreSupprimerCueillir la vie chaque jour avec le peu qu'elle m'offre de positif est devenu mon mantra, de l'ordre de l'obsessionnel .
J'ai lu que Small a eu une vie riche quoique courte et cela malgré sa dépression . Carpe diem .
Il avait surtout un vice dont il n'a pas pu se défaire : la coco...
Supprimer« —What about Rosebud? Don't you think that explains anything ?
RépondreSupprimer—No, I don't. Not much anyway. Charles Kane was a man who got everything he wanted, and then lost it. Maybe Rosebud was something he couldn't get or lost. No, I don't think it explains anything. I don't think any word explains a man's life. No, I guess Rosebud is just a piece in a jigsaw puzzle - a missing piece.
He drops the jigsaw pieces back into the box, looking at his
watch.
—We'd better get along. We'll miss the train. »
Looking at his watch, he was the gold of his death ...
SupprimerMERCI Richard......
RépondreSupprimerNe pas l'enterrer deux fois, bien sur, d'autant plus que les circonstances de son décès semblent différentes des deux autres, mais le sort s' acharne quand-même.
RépondreSupprimerQuelques joyeux Capetownien m'ont emmené trois ou quatre fois dans son resto de Camps Bay,sans que j'y rencontre jamais le maître des lieux.
Invariablement la discussion s' orientait vers cette fameuse coupe, sur M. Bevan , les précisions de Kuger, l'intoxication des Blacks aussi, on est loin du gentil Clint en effet.
Alors par respect pour James Small, pour beaucoup d'autres un peu partout, dénoncer tout ce qui peut dévoyer le sport à des fins politiques, commerciales, j'en passe, n'est pas inutile.
Allez Chevreuse
Se souvenir des belles choses et notamment de ses matches, le plus bel hommage lui est rendu par les All Blacks qui parlent de lui comme " a fierce competitor on the field and great friend off it" . et Jeff Buckley pour lui https://www.youtube.com/watch?v=y8AWFf7EAc4
RépondreSupprimerEncore une superbe page, Ritchie... Le jour où la faucheuse s'occupera de mon cas, j'aimerais avoir un ami pour en écrire une aussi belle...
RépondreSupprimerC'est noté pour Côté Ouvert 👍🏽 Mais bon patiente ...
SupprimerDaniel, rien ne presse, effectivement...
Supprimeroui, beau texte Richard, bel hommage à l'ami disparu !
RépondreSupprimer... mais questions sans réponses (oui Pipiou ), pourquoi craindre l'après rugby ?.. pourquoi et comment tomber dans la dépression après la gloire, même factice , pourquoi le ht niveau de pratique, quel que soit le sport, ne prépare pas à cette petite mort du sportif ?, pourquoi et qui frappe-t-elle , certains ont-t-ils des prédispositions ?..
.... alors, après la gloire, qui ne fait que passer, oui Richard, comme tu l'écrit : "être meilleur, différent, mais vivant"....
....et rester vivant, c'est garder son âme d'enfant, être heureux, rendre heureux, le bonheur avant le plaisir, être capable de se réjouir du moment que l'on vit,... ce qui importe , c'est la vie, la famille, les amis, la fête ,.. voir d'autres horizons,...et essayer de rendre ce monde injuste plus fraternel !
Merci Christian
SupprimerTel Icare et Dean, James s'est brûlé les ailes beaucoup trop tôt. L'histoire et les mythes se répètent inlassablement au rythme de la gloire, des nymphes et du pouvoir. Combien se sont perdus dans les dédales de l'ivresse et du vernis ? James en est l'exemple. Parti de rien, le rugby lui a offert un nom celui de "Killer of Lomu" et un titre de Champion du Monde. La légende Lomu est gravée dans le socle de l'ovale alors que celle de Small reste à faire. A vrai dire, hormis la finale de 1995 où je fus intrigué par la contre performance des AB,JS ne me cause point. Et il en est ainsi de pleins de joueurs dont l'aura n'a existé que par le fait d'un jour sans dénigrer James. Et ma pensée va vers Byron Kelleher venu au ST. L'image du grand joueur s'est très vite écornée par ses frasques païennes plus que rugbystiques. Mac Donald, 3e ligne AB, quelques années auparavant, en fit de même. Bref, en creusant un peu, notre sport nous a donné des idoles, des artistes partis trop tôt pour notre plus grand regret sans jamais devenir des légendes. Gloire et Beauté ne se nourrissent pas des mêmes arcanes que la légende en référence à Michel Crauste par exemple. Je comprends Richard et sa sensibilité épicritique envers James, homme de rugby, homme du peuple qui a su donner son sang pour sa patrie. Respect et coup de chapeau
RépondreSupprimerJ'aime bien épicritique
Supprimereh oui, les voies de la sensibilité comme celles du Seigneur sont impénétrables ...
SupprimerBien vu Tautor
SupprimerIl me semble que l'arrêt d'une carrière sportive, c'est un peu comme l'arrêt de n'importe quelle carrière professionnelle qui nous vaut de la notoriété et/ou du pouvoir... J'ai connu plusieurs collègues directeurs d'hôpital qui sont morts très vite après avoir arrêté, cancer, infarct, AVC, comme si tous les moyens avaient été bons pour oublier qu'ils ne comptaient plus... Toute une vie à être regardé avec admiration, crainte, déférence ou envie, mais regardé. Et tout d'un coup, c'est fini, comme si on n'existait plus. Et je pense que c'est encore plus difficile pour les sportifs, parce que ils suscitent surtout de l'engouement et de l'admiration, des sentiments positifs qui les valorisent, et parce qu'en plus ça leur tombe dessus en pleine force de l'âge.
RépondreSupprimerPour s'en sortir, il faut s'y préparer... En prévoyant des activités pour après, bien sur, mais aussi en faisant le maximum pour relativiser pendant la carrière tout ce qui en elle masque et nous fait oublier nos faiblesses profondes.
L'enfance de James Small telle que nous la décrit Ritchie ne le prédisposait certainement pas à surmonter cette rupture brutale de la fin de carrière. Une enfance malheureuse marque la chair et l'esprit de façon indélibile. Le succès sportif peut en masquer les effets, mais lorsqu'il disparait...
Nous sommes tous le produit de notre enfance. Et les enfances heureuses produisent rarement des adultes dépressifs...
Daniel j'ai eu des élèves avec des histoires de vie compliquées qui étaient résilients et ne laissaient aucune place à l'auto-apitoiement, et inversement des élèves sans problème qui pétaient un câble sans raison apparente pour faire des dépressions terribles ...sans doute leur vie était-elle trop lisse ?
SupprimerLire aussi l'ouvrage de C Schaeffer et MJ Lemal "La vague et la falaise" Dialogue philosophique entre un philosophe et une personne handicapée IMC sur le thème de la passivité.
Voici ce que Christophe écrivait à ce sujet : "« En tant que philosophe, après cinq années d’écriture et d’intenses efforts pour parvenir à sa publication, c’est le livre espéré : une rencontre, une vraie, de celle qui bouleverse l’existence et la manière de penser, très loin du formatage universitaire et des idées reçues...
Je sais que ma co-auteure, Marie-Jeanne Lemal, aujourd’hui disparue, a apprécié ce cheminement dans l’écriture parce qu’il lui a permis de se dire, de vivre autrement son handicap et de montrer combien sa parole peut être porteuse de sens et d’humanisme pour la société des valides.
Je ne sais si ce dialogue vous parlera, fera écho à ce que vous pensez et éprouvez positivement ou négativement de la passivité, mais sachez qu’il a nourri une quête d’authenticité et d’amitié qui n’a jamais cessé de vouloir s’adresser à autrui. » Christophe Schaeffer.
Pour moi ce livre a changé complètement ma façon de comprendre ce que c'est "qu'être vivant" et au fond en nous questionnant à propos de James Small, c'est à cela que nous essayons de répondre . Parfois intuitivement, avec maladresse mais toujours avec sincérité .
Je suis d'accord, bien sur ! heureusement il n'y a pas de déterminisme absolu ! C'est pourquoi j'avais écrit "produisent rarement". J'aurais du ajouter "et les enfances malheureuses ne produisent pas forcément des dépressifs" !
SupprimerC'est le vrai mystère... Qu'est-ce qui se joue dans la tête d'un homme ou d'une femme pour qu'il voit la vie en noir plutot qu'en rose et inversement ? les conditions de son enfance surement mais tout aussi surement d'autres choses, évènements quelquefois infimes, personnes croisées quelques secondes, un mot, un regard, qui donnent du sens à toute une vie...
Juste ces quelques lignes de Benoit (Jeantet) qui s'approprient bien à ça. "Repousser les fantômes importuns... on quitte l'école des songes trompeurs qui nous pourrissent la cervelle... Oui des croissants tout chauds-tout chauds tendus dans l'espoir d'une main confite de miel On aimerait se faire le messager de toutes ces choses qui s'écrivent mal Surtout si c'est pour ne pas saisir leur essence abstraite... Oui allez laisse-moi te raconter une histoire où on a toutes et tous la même peau sous les pluies battantes comme une porte grande ouverte et derrière chacune chacun pourrait jouer son air Oui une porte avec une vue plongeante sur l'été éternel... Encore du grand Benoit melancoly man.
SupprimerLe Benoit. Il nous manque sur Côté Ouvert. J'espère qu'il pourra se libérer pour fin avril à Uzerche. Lui et Christophe.
SupprimerDu coup, autre image du "Big brother", sortie de pensées déjà pourtant parties en vacances mais revenues au premier plan, circonstance oblige. Rugbystiquement parlant, ça n'est pas un joueur qui m'a marqué, mis à part son côté comment dire, farouche, enragé, furious, pour pas dire brutal. Mais tu nous en donnes l'explication par ce portrait d'un mec cabossé jusqu'au bout qu'un sport a réussi à maintenir dans un chemin convenable. Quand tu es en haut, il faut effectivement toute ta tête pour prendre tranquillement le chemin de la descente, sinon c'est comme si tu tombais d'une falaise. Comme une addiction à la gloire. Et au pire remonter voir une bonne fois pour toute les étoiles de près. Je suis raccord avec Daniel sur le produit des enfances heureuses, restée plus que small chez James.
RépondreSupprimerCes quelques paroles qui peuvent lui aller : "Je t'aime au plus profond au-dessus des salauds, Mais aurai-je le temps de trouver mon îlot, Avant que dans le ciel ne revienne à nouveau Big Brother is watching you !
Ne suis pas prolifique dans mon commentaire ici. Volonté assumée de couper un mois. Mais je vous lis et vos pensées sont belles.
RépondreSupprimerPour celles et ceux qui veulent approfondir le rapport entre le néant et la constitution de l'Être, lire ou relire Heidegger. Du moins la synthèse rédigée dans le Dico coécrit avec Christophe.
SupprimerOù comment l'angoisse permet à l'Être de sortir du néant. Ce qui il faut le reconnaître n'est pas donné...
SupprimerD'où le dernier paragraphe. Ar il faut faire sens.
Supprimeroui, c'est ça !..abandonner le FAIRE et l'AVOIR pour se concentrer sur l'ETRE !
SupprimerD'accord, mais sauf à être un pur contemplatif, y a pas de mal, faire un peu aussi quand-même.
SupprimerAllez Chevreuse
je n'ai pas compris Heidegger comme vous, le passage par l'angoisse est inévitable pour parvenir à l'être ( oui enfin le Dasein, plus complexe à saisir d'ailleurs ) oui il faut tout laisser tomber - c'est ce néant qui est source d'angoisse - et ensuite seulement se confronter à soi même, se découvrir vraiment . Il ne s'agit pas seulement de se débarrasser des possessions mais aussi de ses croyances, de ses "doudous" calmants, devenir non pas quelqu'un d'autre mais ce qu'on est vraiment ... Enfin si j'ai bien compris ! Pour ça le cancer a dû être créé pour t'obliger à trouver ton Dasein, tout te quitte, tu ne peux plus compter que sur ton fond de jeu en quelque sorte ...
Supprimeroui Jan Lou, mis fais de ton mieux !
Supprimerhttps://m.youtube.com/watch?v=DNUx_IEiF8U&feature=share
RépondreSupprimerTenez sa mère, son enfance, son destin ... A écouter, à regarder, rien de plus
Je ne me souvenais plus de la rosserie de Salviac ... ni que les gens fumaient autant, ni que les joueurs étaient si fins . En tout cas heureusement que l'arbitrage video n'existait pas ( y'a un sacré passage en touche mais bon ... y'a prescription ! ) .
SupprimerPour Christian et ses questions sans réponses plus haut j'ai trouvé quelques pistes video , tout d'abord un reportage sur la petite mort des sportifs https://www.youtube.com/watch?v=oCJcxzQBDE8 ( Agnel le nageur, Bouhail le gymnaste et Poulain le rugbyman ) désolée il y a un léger décalage son/ image mais bon ... ensuite la petite mort des footballeurs https://www.youtube.com/watch?v=O2UZ-ccJ9Uk très intéressant bien qu'il s'agisse de pousse-citrouille mais hein nobody's perfect !
RépondreSupprimerEnfin une conférence de Poulain avec les jeunes joueurs - on reconnait Babillot tout baby, Thomas etc ... Ils sont bien filmés, on voit dans les regards l'intérêt et le plaisir qu'ils prennent à écouter ce comédien qui leur ressemble tant ...
Voilà, bonne découverte !
avec le lien c'est mieux ... https://www.youtube.com/watch?v=QUrQ1hXblQY
SupprimerAh Raphael... Une belle rencontre...
Supprimeril parle de toi dans cet extrait, tu as été le déclencheur de sa résurrection
Supprimerc'est vers 3'20''" je fais une rencontre avec Richard Escot ... et là le mec il me parle de philosophie ... de l'être et du paraître, il me parle de l'équilibre à trouver entre les deux ..."
SupprimerRitchie
RépondreSupprimerTu as la chance de côtoyer de beaux sportifs , oui la chance car tu as connu le coté pile , nous qui ne voyons que le coté face !
Pour la petite mort du sportif, je la comprends aisément et il faut être fort et bien entouré comme le dit si bien Christian par sa famille et ses amis ; je la comprends moi qui a mon petit niveau ai pris ma retraite professionnelle et qui sombre parfois seul dans l'ennuie et la mélancolie , j'ai eu la chance de faire un remplacement début juillet et de me rendre compte qu'avoir des "obligations " est positif pour l'esprit. Alors ces sportifs adulés et plein de vie doivent se sentir bien seul "après" ...Fédérer l'a ben compris lui qui continue a jouer a plus de 37 ans non pour l'argent mais pour se sentir encore en haut ..."il n'est pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne" bonne semaine à tous
Hello Marc,
Supprimerc'est davantage qu'une chance, c'est un privilège que d'être parfois lié d'amitié avec des champions. Ils possèdent un supplément que certains parviennent à partager. Ils tutoient les sommets et il arrive qu'ils acceptent que je puisse les accompagner un bout de chemin. Et la plupart du temps, c'est jugé sur les épaules de ces géants que je fais le chemin.
Ton investissement sans faille et sans répit pour de belles causes est aussi un magnifique chemin, Marc. Nous reparlerons en aout du match à Bastia. D'ici là, bonnes vacances à toi et à ta fille.
Salut Corso Maltese,
SupprimerPas trop de dégâts après les orages ? Avant de sombrer dans l'ennui ou la mélancolie tu peux toujours m'appeler ou m'écrire en mp ! Je te répondrai avec plaisir ! 🍓🐙
La petite mort pour nous autres modestes amateurs, même investis, on s'en est remis quand-même!
RépondreSupprimerFô rester dans le circuit,ça aide.
Les pros, on peut concevoir que c'est moins simple, mais de la à les plaindre, il y a pire départ dans la vie, aussi.
Pour autant si les plus imprevoyants, les moins entreprenants étaient mieux encadrés par leur club, leur syndicat , ça ne nuirait pas à la glorieuses réputation de notre sport qui fait l'admiration de la galaxie!
Reste les irréductibles, une poignée, incapables de se desintoxiquer de la gloire, des "produits "qui en font des surhommes.
Si on veut éviter les drames il convient de les détecter, les soigner.
Les clubs, les fédérations ont-ils des structures pour préserver l'avenir des plus faibles, ben non, ça n'intéresse personne, du président jusqu'au dernier des braillards de gradin, pas leur problème.
Allez,si l'inéluctable professionalisme avait pu préserver un peu d'humanité de notre bon vieux amateurisme marron....
Excellente synthèse cher Janlou, on se rend compte que chaque individu réagit différemment ce qui rend encore plus complexe la prise en compte de ce phénomène . A cet égard le reportage sur les footeux - voir plus haut- est assez symptomatique ; les reconversions sont difficiles pour la plupart .
SupprimerMême avec du fric, on sent bien qu'ils ne se sentent pas vraiment à la hauteur de leurs nouvelles responsabilités, ce qui génère des angoisses supplémentaires .
La clé se situe probablement très en amont : il faut que leur cursus scolaire soit plus étoffé et les prépare très tôt à l'après-sport . Pas vraiment la tendance actuelle ...
Hey oui, temps dance. J'en suis fort aise. Et après, quand la bise fut venue, qui leur en a parlé à part La Fontaine qu'ils ont oublié il y a belle lurette... C'était une fable, c'était une bel'histoire, c'était une romance d'aujourd'hui...
SupprimerAsimbonanga
RépondreSupprimerAsimbonang' uMandela thina
Laph'ekhona
Laph'ehleli khona
Oh the sea is cold and the sky is grey
Look across the Island into the Bay
We are all islands till comes the day
We cross the burning water
Allez Johnny
They are the scatterlings of Africa
SupprimerEach uprooted one
On the road to Phelamanga
Where the world began
I love the scatterlings of Africa
Each and every one
In their hearts a burning hunger
Beneath the copper sun
Sous le copper sun, exactement!
SupprimerCe siècle avait quatre ans, leur liberté dix tout rond.
Dans ce quartier (très ) improbable de Pretoria, pour une nuit le plus "secure" du monde, un blanc dansait sur scène avec des noirs, et une blanche sur la pelouse avec des noires , magique!
Allez, mes fournisseurs de souvenirs n'ont pas la forme, décidément.
Chère Amie fraise des bois , je n'ai plus ton tel , et comment t'écrire en MP ?
RépondreSupprimerLa tempête est passée sur un coin bien précis , nord de Bastia et n'a pas fait grand dégat quand on compare avec les tempêtes qui ravagent les caraïbes et autres endroits dans le monde !
Et si tu as gardé mon tel , n'hésites pas
Grosses bises
Pour ceusses qui aime le Jim
https://www.youtube.com/watch?v=EkFCJyqd0As , super vidéo
J'ai changé d'angle pour mettre un peu à l'épreuve notre problématique "petite mort du sportif" et je me suis demandée si pour certains sportifs la fin de carrière avait pu avoir une issue heureuse . Un seul exemple m'est venu à l'esprit ; celui d'André Agassi qui a avoué avoir détesté le tennis toute sa vie .
RépondreSupprimerEn surfant un peu j'ai fini par trouver cet article http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2014/10/10/27002-20141010ARTFIG00063-ces-sportifs-qui-n-ont-jamais-aime-leur-sport.php ... assez surprenant pour le coup parce que finalement ce n'est pas si rare ! Arrêter leur sport n'a donc pas été une petite mort mais le début de leur vraie vie .
Et pourtant ! j'ai rencontré Agassi à Lyon, à l'époque où on y jouait un tournoi un peu côté qui attirait quelques stars... Une association l'avait fait venir dans mon hôpital pour rendre visite à des enfants malades, et il s'était prêté au jeu (il était là pour ça !), distribuant bandeaux et raquettes, et échangeant quelques balles avec les gosses avec des raquettes en plastique et des balles de mousse... Le tout avec une patience et une gentillesse qui m'avaient bluffés et qui ne traduisaient pas du tout la détestation du tennis ! on avait discuté un moment, il était absolument charmant, et il m'avait dit son intention de monter une fondation pour les enfants. Cette association a fait défiler pas mal de champions dans mon établissement, mais c'est le seul qui m'ait donné le sentiment d'être sincère dans cette démarche... Du coup , j'ai été très surpris le jour où j'ai découvert son histoire...
SupprimerCurieux comportement quand même ! Comment pouvait-il mettre autant de talent et d'humanité à faire aimer à des gosses quelque chose qu'il détestait ?
Hier matin, Bambou Bar, Midol, normal je bosse pas le Jeudi 😆
RépondreSupprimerClassement des flankers, p'têt pas parole d'évangile mais argumenté quand même.
Le croirez vous, les deux meilleurs français ne sont pas à Marcoussis, le troisième sur liste d'attente.
Par contre aucune trace dans cette liste de deux ou trois autres qui ont leur rond de serviette en EDF.
Va comprendre!
Sinon j'ai bien pigé pourquoi on a pris ce préparateur physique, c'est pas pour sa silhouette, sur, ni pour les éblouissants résultats de son ancien club.
Mais le garçon possède des tatovages propres a flanquer la petoche au premier Maori qui passe, sauf les aveugles, ça va de soi!
Allez, mais où qu'on va, ou qu'on va ?
En 9 c'est pareil, Serin qui n'a jamais été à son aise et classé 10e est sélectionné, Bézy 4e, non. A la place, Machenaud qui revient de blessure. Pas de Parra, 2e.
Supprimermerci Gariguette, ...non, la fin de carrière n'est jamais "une issue heureuse" (rapport au temps qui passe trop vite, une vie à l'échelle du temps, c'est un souffle, pour tous, sportifs ou pas !) ....
RépondreSupprimer.... mais de là à détester le sport qu'on pratique, c'est quand même bizarre!!! ....faut voir le psy ou faire autre chose avant la fin.
- mais pourquoi il a détesté le tennis ?
-y fait quoi Agassi maintenant ?
-est-t-il heureux de son autre vie ?
-est-ce vraiment la "vraie vie" qu'il vit aujourd'hui ?...SA vie ... celle qu'il a choisie !
(m.... ,encore des questions )
Bon, j'espère que nos coqs qui se préparent pour le Japon ne détestent pas le rugby, à moins que .... s'il faut détester son sport pour réussir comme André, allons y, sortons les de leur cocon !...
Hello Christian, dans son autobiographie Agassi raconte comment il en est venu à détester le tennis ; en fait son père qui le coachait était violent et d'une dureté extrême avec tous ses enfants dont il espérait faire des champions, une des filles s'était d'ailleurs enfuie . Oui je pense qu'il est heureux maintenant - mais le sait-on vraiment ? - marié avec Steffi Graf et père de 2 enfants ils ont créé une fondation pour les enfants en difficulté . C'est curieux car Steffi Graf avait aussi un père abusif et si tu as lu l'article plusieurs grands sportifs ont eu des parents très durs . Et effectivement tout cela s'est terminé chez les psys .
SupprimerRetombé sur la vidéo XV ou JB saute à l'élastique. Pas froid aux moustaches. Perso, je le ferai pas. Du coup Big Father... Galthoche s'est pas lancé, plutôt bug gagner !
RépondreSupprimeroui pareil .. très joli saut dans le vide de Papy, Fabien doit absolument faire quelque chose à Fort Boyard il en va de son prestige et de sa crédibilité !
Supprimer
Supprimerdonc en rosbeef le saut à l'élastique se dit bungee jumping, petite chanson sur l'air de "Just one lifetime" ici : https://www.youtube.com/watch?v=DNobqcfLb2Y
[Sting]
The time has come, Jack Brunel said
To talk of many things
Of skills and shoes and the maillot*
Of big flankers and wings
[Shaggy]
Rugby's the greatest gift given to humanity
Surround yourself with a lot a positive energy
Yuh caan buy it even if yuh have wull heap a money
A das why we spread sport ina the community
Yuh coulda be small man or a celebrity
Yuh coulda live uptown or di ina city
Wi need a world full fierce and agressivity
Fabien come sing out fi everybody
[Sting]
The time has come, Jack Brunel said
To talk of many things
Of skills and shoes and the maillot
Of big flankers and wings
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The planets turn in oval shape
The moon seems to have fled
The ball is spinning upside down
And landed on its head
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[Sting]
One bungee jumping
And there’s only one, yes there’s only one
Just one jump for fun
Assuming that you’ll do it
You’ve no choice but to take it
[Sting]
I’m with you, Jack Brunel said
We’ll dress for heavy weather
Whatever’s in the air ahead
We’re in this now together
We thought we’d make a jump for it
Not knowing where we’re headed
We packed the car with both our bags
And filled her up unleaded
[Sting]
The time had come, a reckoning
We all knew it was coming
We headed right to Marcoussis
The engine gently humming
Then Old Jack smoked a cigarette
He claimed it was his last
No signs of life, no one laughing
The Bleus were all waiting
"All we have is me and you
It has to be enough
I challenge you to jump with me
You just have to be rough "
[Sting]
One bungee jumping
And there’s only one, yes there’s only one
Just one jump for fun
Assuming that you’ll do it
You’ve no choice but to take it
[Sting]
The time has come, Jack Brunel said
To talk of many things
Of skills and shoes and the maillot
Of big flankers and wings
* c'est pour la French touch !