Il ne faut pas succomber à l'habitude. Luttons contre le glissement. Comment, dès lors, tenir bon quand tout se fragmente autour de nous ? Les clubs amateurs peinent à boucler leurs budgets, ceux des divisions Fédérales singent les pros, tous galèrent pour attirer des licenciés, souffrent d'être ballotés devant le téléviseur offert par la FFR qui trône, souvent éteint, dans leur club-house. Pendant ce temps, le Top 14 poursuit sa route, l'éclat succédant au terne - et retour - dans un remugle de déclarations acides tandis que le staff du XV de France fait chanter les chaises musicales.
Quand la réalité ovale manque à ce point de souffle et d'épique, autant savourer à la source et en version originale les formules cinglantes, les pensées lapidaires et les aphorismes féroces, même si elles ne sont pas ovales. Pour cela, rien de mieux que le pyromane de Röcken. Voilà qui va plaire à notre artiste du pinceau, Christian Badin, puisqu'à la fin du premier tiers de son Humain, trop humain, Friedrich Nietzsche écrit (aphorisme n°279) : "Un moyen capital de se rendre la vie plus légère est d'en idéaliser les événements ; mais il faut se faire d'après la peinture une idée claire de ce que c'est qu'idéaliser."
Entouré de tableaux comme cerné de contingences, l'observateur ovale mesure l'intervalle. "Le peintre désire que le regard du spectateur ne soit pas trop exact, trop aigu, il le force à se rendre à une certaine distance, pour considérer son œuvre de là." Ce pas de recul nous aide à mieux aimer le rugby. Rien d'indécis ; au contraire, une acuité déterminée, l'œil placé. Trop de précision nuit : évitons d'être au contact continuel sinon nous risquerions de perdre de vue la beauté de ce jeu.
Quelle est cette distance ? Comment la calculer ? Où se positionner ? Faut-il la maintenir, et si oui, combien de temps ? A chacun sa place d'où il regarde ou ausculte, apprécie ou critique, qu'il porte des jumelles ou se tienne derrière une loupe. Rafraichissant plutôt que vital, Côté Ouvert exerce notre esprit entré en résistance.
A l'échelle des deux siècles durant lesquels le football tel que pratiqué à Rugby s'est glissé sur le plancher du globe, les scénettes qui occupent notre théâtre national paraissent insignifiantes. L'essentiel avance voilé - pour ne pas dire caché - sous des faits sans importance relayés par les réseaux hurleurs avec des mots choisis pour exciter, effrayer, qui ne font qu'assourdir l'essentiel. Les supports de l'immédiateté sont-ils autre chose qu'une "fausse alerte permamente qui détourne les oreilles et les sens dans une fausse direction ?" écrit Nietzsche dans Opinions et sentences mêlées.
Lecteur régulier, mais sur un faux rythme, d'Aurore au point d'en faire un de mes livres de chevet pour le plaisir d'y picorer quelques aphorismes, je ne résiste pas à l'envie de tordre en le paraphrasant le numéro 444 dont le titre pourrait-être : "La mouche du coach". A force de nettoyer les vitres à travers lesquelles nous regardons par transparence, nous nous figurons que, dès lors, cette chose que nous nommons rugby "ne pourra plus nous résister - et nous nous étonnons alors de voir au travers sans pouvoir la traverser ! C'est la même folie et le même étonnement qui s'empare d'une mouche lorsqu'elle est en présence d'une vitre."
Il ne faudrait jamais trop s'éloigner des penseurs - surtout - quand ils aspirent à une rupture radicale avec "effet de souffle" qui nous renverse et nous projette loin de nos certitudes les mieux ancrées, les plus intimes, jusqu'à nous faire douter de ce à quoi nous croyons le plus. A ce titre Nietzsche, un de mes préférés vous le savez, nous invite (n° 567) à "prendre les choses plus joyeusement qu'elles ne le méritent ; surtout parce que nous les avons prises au sérieux plus longtemps qu'elle ne le méritent."
Furieusement, férocement d'actualité, ce compagnonnage choisi n'est pas sans rappeler la performance d'un talonneur, bras sacrifiés pour tenir l'édifice au cœur de la première ligne, fer de lance de haute probité et d'immense confiance en ses coéquipiers, homme parfois de colère et toujours de feu qui joue du marteau dans le jeu comme le philosophe immoraliste détruit les a priori tout en prenant conscience, douloureusement, de son statut voué à la solitude. Un dynamiteur pour qui chaque action vaut déclaration.
À l’heure où la vision de près n’est plus ce qu’elle était, au restaurant pour lire la carte des menus, il y a ceux qui sortent les lunettes pharmacie et ceux qui font appel à l’extension de leur bras laissant à bonne distance de leurs yeux la lecture du plat du jour.
RépondreSupprimerLes uns comme les autres arriveront toutefois à passer commande sans encombre.
A la fin du repas, ils émettront un avis sur ce qu’ils ont mangé, en fonction de la propre perception de leur palais, de la comparaison avec le même met consommé dans un autre établissement ou encore influencés par la lecture anticipée de commentaires sur Tripavisor.
Toutefois, ni les uns ni les autres ne sauront à ce stade si les crevettes à la plancha consommées étaient fraîches ou surgelées, si les conditions en cuisine étaient réunies pour l’élaboration de plats frais et dits de qualité.
S’ils avaient connaissance de cette information, qu’en serait il alors de leur appréciation, de leurs critiques éventuelles sur leur déjeuner ou dîner.
Pour s’en faire une idée il eut fallu que la distance entre la salle et la cuisine soit réduite à son maximum, allant jusqu’à faire abstraction du serveur, porte parole et seul lien bien souvent entre les opérationnels et les clients.
C'est pour ça, Pimprenelle (pardon, Madame La Présidente !), que la grande mode dans les restaus est maintenant la cuisine ouverte sur la salle, pour que l'on puisse voir son plat être confectionné en direct. C'est là-aussi une histoire de transparence, mais comme la vitre de Friedrich, si on a l'impression de pouvoir "toucher" la cuisine du chef, comme tu le dis on n'en sait pas plus sur l'origine des produits...
SupprimerBref on y est sans y être, un peu comme les caméras de Canal + dans les vestiaires, effet voyeur compris...
Signé: le presbyte de permanence
Pas sûr qu'il faille connaître les secrets d'une création pour l'apprécier. Le mystère doit prévaloir sur la mécanique.
SupprimerBravo à notre Présidente "métaphorique " ! J'aime ce rappel de prise de distance et particulièrement l'aphorisme N° 567 . Il y a quelque chose de Baruch dans celui ci , ne pas chausser les lunettes roses , rester les pieds bien au sol , faire le tri entre l'important et le futile pour mettre son énergie sur le bon sujet , finalement mettre ses attentes au bon niveau . Chaque jour l'actualité nous rappelle cela , prise de distance avec les breaking news qui sont obsolètes 10' plus tard , au fond nous ne faisons pas trop de soucis , vous aurez remarque que l'excès se voit toujours corrigé , effet de balancier oblige , cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas mauvais moments , y en a ... mais il y en aura de meilleur à la sortie ... Toujours prendre une bonne distance de 60 à 100 ans avec l'histoire pour se donner une idée de la trajectoire ... Sinon les Jaguars en forme hein , pas gagner contre l'Argentine comme beaucoup le pense ...
RépondreSupprimeret vous avez 4 heures.....
RépondreSupprimerPour l'instant les copies ne sont pas nombreuses...
SupprimerMais bon, j'avais envie de me lâcher sur Nietzsche, qui aurait été un sacré chroniqueur s'il avait connu le rugby...
SupprimerReviens nous dire vers 23h Georges -))
RépondreSupprimerVoir de près pour prendre l'intervalle ovale en main, ou de loin pour regarder, apprécier un tableau, visualiser c'est déjà faire confiance à son oeil. L'esprit dégagé, ouvert, mais abstraction faite de la clameur, des cris ou chuchotements. Juste observer, discerner, analyser. C'est déjà repousser, raffûter de la main, les fakes news. Visualiser, idéaliser, c'est admettre qu'à Rugby, le ballon rond tout d'un coup est devenu ovale. Comme en peinture, c'est se laisser charmer, conquérir par la suggestion des couleurs, formes, mouvements, à l'écart des images qui nous sont bombardées quotidiennement. C'est se rendre apte à regarder et ressentir.
RépondreSupprimerEt en plus, le sport se paie le replay pour revenir sur une action et se faire la bonne idée, ou à la bonne idée pas forcément idéale ! Bon, manque parfois de tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de l'ouvrir. Mais la météorologie du cerveau n'est pas une science exacte.
Sinon, question mouche devant la vitre (ou moche devant son miroir), ben dans les 2 cas, on tourne en rond. Et j'aimerai bien parfois être mouche mais derrière la vitre, voyeur d'oreille pour cueillir, carotter quelques vérités de dessous de tables pour parler restauration (peut être un côté Stasi), pas forcément bonnes à entendre (côté maso). Au pire, sans lunettes, la vitre tu te la prends dans la gueule. Et là ton nez déguste, mais question dégustation, ta bouche se pose pas la question de l'origine et la traçabilité du verre. Et question discrétion... D'où parfois, mettre de la distance. Sauf pour un talonneur...
Sergio, si tu savais ce qui se passe derrière le miroir, tu préférerais revenir devant. Parfois, il m'arrive d'être au cœur de confidences. Et bien souvent je me dis que je préférais ne rien savoir. Ou alors un petit peu.
SupprimerC'est bien ça, un côté maso, mais R.G....
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerVous avez la philosophie à l'estomac
RépondreSupprimerBen! heu! c'est que! enfin c'est à dire! moi c'est pas au niveau de l'estomac... enfin c'est pas là où je situe les QI "au-dessus", légitimes pour philosopher ...
SupprimerDéjà qu'il y a plein de savants du rugby, du coatchingue, du jeu à la Toulousaine (y en à un autre d'ailleurs? à part qq tentatives ou pulsions maritimes...), de l'Ethique-et-toc, des valeurs kétaientmieuzavant...
Alors moi , je me régale à vous lire ici et sur le thread Zapzap et j'essaie d'élever mon niveau ... (pas de jeu, les causes désespérées sont les poubelles, pô vré? en tous cas elles sont désespérantes, en général) de compréhension globale de la gens rugbystica supérieure... (avec une tolérance affectueuse pour les talonneurs, malgré tout... "les valeurs....")
J'vous laisse ... j'ai concert ! (Arvo part et des suédois au nom imprononçable ...et à la musique itou, hélas...)
T'es sympa mais je suis pas licencié de philo. Tu veux que j'en fasse quoi de ton marteau, à part tout casser pour mieux reconstruire.
SupprimerEt pour moi prendre les choses plus joyeusement qu'elles ne le méritent n'est qu'un moyen de rendre la résolution plus douce
Excellent le marteau. Il y a bien deux philosophies : celle qui utilise un marteau et celle qui passe par l'estomac...
SupprimerSacrée Lulure...
SupprimerA nouveau un joueur décédé, en Suisse cette fois ci, après 2 chocs. Arrêt cardio respiratoire. Comme quoi il ne faut pas trop idéaliser l'ovale. De l'envie oui, de la distance avec la vie non.
RépondreSupprimerPour continuer sur les risques du métiers, World rugby met une rallonge d'1,1 milliard sur le tapis du casino, pour faire mouche en faisant saliver les nations les plus réfractaire à la mise en place de la Coupe des Nations. L'intervalle s'agrandit. Faux trou ou espace financier, ou taper en touche ? Et dire qu'il veulent lutter pour prendre de soin des joueurs... en jouant plus ! plutôt de la distance avec leur santé. On talonne ou on relève ?
j'ai l'impression qu'on se fait enfoncer, surtout. Et qu'il faut vite sortir la balle...
SupprimerPetite réflexion à partager entre nous : ne suis-je pas arrivé au bout d'une logique avec Côté Ouvert ? Cette dernière chronique était vraiment personnelle, liant mes lectures et l'ovale. Vous avez compris que le rugby n'était aujourd'hui pour moi qu'un alibi pour aller ailleurs, explorer d'autres champs, lier et relier.
RépondreSupprimerEst-ce que je vous perds avec ça ? Est-ce que vous adhérez ou pas ? Est-ce que vous avez envie de me suivre sur ce chemin ?
Parce que si on doit rester "pur jus ovale", il faut que je change de monture...
Pour ma part, la philo n'a jamais été trop mon truc. A mon goût ça peut dériver vers le discours pour le discours. Capable de justifier aussi bien le blanc comme le noir. C'est pour ça qu'il me faut d'abord du tangible pour étayer ma réflexion, et que la géographie et l'histoire priment pour moi. Les fondamentaux.
SupprimerLacouture écrivait: "Le rugby, c'est un monde". Gardons-le au centre, comme le ballon, et ensuite soyons curieux et ouverts sur le monde qui l'entoure. C'est le meilleur moyen de prendre un recul profitable, pour ensuite revenir vers soi. Ce qui est le propre de la réflexion, non ?
Personnellement j'adore regarder un match de rugby mais ma vie ne tourne pas uniquement autour. Et je n'ai jamais considéré ce blog comme uniquement consacré à ce sport. Puisque tu nous interroges, moi ce qui me bloque ce n'est pas le contenu de ta chronique, mais justement peut être que tu l'abordes de façon très personnelle. En ce sens que je n'ai pas le niveau pour tout comprendre, et encore moins pour te répondre. Je sens bien que tu lances plusieurs pistes de réflexion, mais comme le ballon de rugby, je n'arrive pas à les saisir. Pour autant ce n'est pas grave, car même si je n'écris pas, cela m'oblige à chercher. Je découvre l'existence du Crépuscule des Idoles ou Comment on philosophe avec un marteau, référence au Crépuscule des dieux. Puis je me renseigne sur Nietzsche en allant puisé dans ton bouquin par exemple. Bref J'apprends ce que je n'ai pas étudié en Terminale car je faisais 3ème mi temps au café du village. En ce sens ce blog est enrechissant. Comme les références sportives et historiques d'André, les chroniques de certain(es) dont l'absence peut se faire ressentir, et les interventions de tou(te)s, car elles viennent du cœur.
RépondreSupprimerTu prends les choses trop au sérieux, surtout plus longtemps qu'elles ne le méritent.
OK, noté. Je ne prends pas les choses au sérieux, je les prends sérieusement. Nuance ;-) Surtout si ce sont des choses sans lesquels on peut vivre mais qui sont vitales.
SupprimerJe voulais juste reprendre "prendre les choses plus joyeusement qu'elles ne le méritent ; surtout parce que nous les avons prises au sérieux plus longtemps qu'elle ne le méritent." pour te faire un clin d’œil
SupprimerJe ne crois pas , il me semble .... non j'en suis sur que justement le blog est une prise de distance par rapport à l'actualité plus ou moins intéressante et disons le plus ou moins bien traitée du sport qui nous réuni même dans nos désaccords
RépondreSupprimerLe Ruby a d'ailleurs été pour moi une prise de distance pour mieux prendre les intervalles dans ma vie . La parenthèse enchantée des Mardi , Jeudi soir et Dimanche était une respiration nécéssaire
Il m'arrive aussi de lire sans avoir le besoin immédiat de commenter , de réfléchir au propos , d'y revenir , de déguster , d'apprécier les commentaires des membres de la distinguée société de Coté Ouvert
Le pur jus ovale tel qu'on nous le sert me lasse donc en ce qui me concerne ça me va très bien , il y a de belles réponses , de beaux prolongements souvent quand même , cette semaine moins mais bon .... Et en plus je ne suis pas rancunier , Nietzsche m'a valu un 2 à l'oral de philo sur " Naissance de la tragédie " , pan sur le bec , je n'avais pas lu et les quelques bribes glanées dans le prologue n'ont pas suffi à me crédibiliser mais " ce qui ne tue pas nous rend plus fort " Nous devons ici continuer à imaginer , le camarade Friedrich ne nous dit pas autre chose " le monde du réel est beaucoup plus petit que le monde de l'imagination "
A notre petite échelle , Joél Jutge , Pierre Villepreux , nous ont invité à imaginer ce que ce sport pourrait devenir
Sinon l'équitation ce n'est pas mon truc ...
Bon ok, je ne changerai pas de canasson au milieu de la rivière
Supprimer"Ce n'est qu'au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol" Hegel nous invite à prendre de la distance et être en décalage (parfois meme en retard) afin d'être encore plus éclairant sur le monde qui nous entoure. Distance et decalage, deux notions essentielles au rugby mais pas que...
RépondreSupprimerDonc ne change rien.
OK Jack. As you say
SupprimerDistance, calcul, position....le troisième P,ou je ne m'abuse,Docteur ?
RépondreSupprimerLe Rugby c'est comme le futile, indispensable, on peut, on doit souvent s'en éloigner mais il s' accroche le bougre !
Allez Chevreuse
J'ai eu Olivier Magne. Il sera au cœur de ma prochaine chronique.
SupprimerIl est très présent Charly en ce moment, promotion oblige.
SupprimerSon constat est peu ou prou le même que le notre, ce qui n'est pas compliqué, quelques seront ses propositions?
Grill est un pragmatique, saura t'il faire marcher toutes ces vieilles gloires du même pas ?
Allez Chevreuse
Gril va changer le type de gouvernance. C'est déjà ça.
SupprimerGrill, pardon
SupprimerSérieusement, le principe en rugby c'est bien d'ouvrir, pas de fermer ? Et le principe philosophique, artistique, c'est de l'ouvrir aussi ? Ou l'on voit que les carrefours ne sont pas toujours évidents à franchir. Surtout si on a pas de GPS pour le bon sens, la bonne dé, si,zion. Et que derrière ça kaxonne. Je reconnaît que l'esprit je le retrouve aussi dans la vigne et le produit qu'on en tire. Plus Bacchus que Minerve. Après nietszchiquement parlant, aphorisme 279 ou 567, l'important reste l'humain. Et pour une fois qu'on en trouve sur ce blog, de la comédie humaine. Des intervalles restent à prendre. C'est pas un essai en contre qui va tout squizzer. Allez magne toi pour la remise en jeu.
RépondreSupprimerOuvrir quand il faut et fermer à bon escient c'est bien aussi, non ?
RépondreSupprimerAllez Valence-Romans
VRDR, jamais aussi près de la ProD2. On y croit.
SupprimerBonjour à tous
RépondreSupprimerje n'avais pas ouvert le blog depuis quelques jours étant pris par mes occupations plus terre à terre que philosophiques , mais cette idée de partager des valeurs autres que le rugby ou des valeurs que le rugby inculque est une bonne idée , dans la mesure ou le rugby a fait partie de notre vie à tous et que c'est notre vie que nous nous partageons entre tous.
Je ne parle ni le Nietzsche ni le Hegel , mais j'aime apprendre les langues étrangères puisqu'elles sont sources de voyages et vous lire à tous me donne du voyage par vos réflexions.
On va dire que j'étais plus porteur de l'éponge que joueur car j'excellais plus a soigner qu'à jouer et quand chacun est à sa place le ballon sait comment rebondir pour amener l'essai.
C'est samedi et je vais arroser mes plantes en leur parlant , je ferai donc un peu de philo en me rapprochant de la nature.
il y a des fois ou la solitude n'est pas pesante puisque mes amis du blog ne sont pas imaginaires.
Bon week end
Et oui Marc, ils sont là les Quinconces...
Supprimerwww.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2006_num_104_1_7646
RépondreSupprimerPour Richard et autres
Interessant, je l'imprime et regarde ça...
SupprimerJ’étais là, reclus dans ma bergerie corse, ce tonneau, philosophant négligemment sur FFR, LNR et mon RCT, ces amours chiennes, Danaïdes rugbystiques lorsque le Père Ritchie depuis sa bloguesque vigie, comme fou, mû par un subit élan de liberté, élogieux en fuite, tiraillé entre son envie de s’écarter des rapports de force et de pouvoir du jeu (?) à XV et son besoin de nouveaux états de plaisir interrogea son Conseil : « Lecteur, dis-moi ce que tu veux, je te le donnerai ».
RépondreSupprimerImpertinent, je cite donc Richie, l’autre, celui qu’est vache : « There's going to be a lot of things happen between now and then, and from my point of view, I just can't really think about it. »
Touché au vif par tant de détachement, fidèle à son maître en pensée « Puisque Rugby est mort, l'homme, le fidèle, le blogueur doit désormais lui-même incarner ce gigantisme», le Président d’un Conseil de Maîtres soudainement nain poursuit : «N’as-tu donc pas peur de moi ? »
– « Qu’es-tu donc ? Un bien ou un mal ? » répondis-je.
« Un bien ! » assura-t-il.
« Alors qui donc pourrait craindre le bien ? » conclus-je - semper fi, mémoire pleine, souvenirs de cheveux blonds en bataille, numéro 6 plein les yeux - de ce critérium de vérité que : « le Rugby c’est des copains avec un ballon, mais que quand y’a plus de ballon ben il reste les copains. »
Pom, il y a de quoi mouliner dans ton texte. Et dans beaucoup de ceux qui déroulent leurs lignes depuis le 21 mai. Ca vole haut. Et ça me plait beaucoup.
SupprimerPoursuivons à ces hauteurs là.
SupprimerPrendre du recul, de la distance. Castres regardera de loin. Le Stade Français et Toulon aussi. Trois gros bras. Cette phase finale contient six clubs qui proposent du jeu. Voyons si cela se poursuivra dans les matches couperets...
RépondreSupprimerJe ne sais pas s'il faut voir ça de façon progressiste. Et je mets de la distance...
SupprimerFinalement, il y a qu'à la buvette que ça change pas. Toujours très ouverres.
Par contre le jeu en pro D2,aïe!
RépondreSupprimerComment peut on être aussi faible dans l'animation offensive, le pied,j'en passe , et finir premier de la saison ?
Une vraie surprise pour un admirateur de Davidson .
Sinon, Jean Mi,il reste les copains,et pas qu'un peu, mais le Rugby aussi, même si on y touche plus, au ballon.
Allez Maman
Et oui, il y avait ça aussi : l'affect des maires, non ?
SupprimerDu jeu trop effet mère. Pareil en Fédérale 1.
Supprimer2 mandats Pdt LNR successifs autorisés. P.GOZE les aura effectués et veut se représenter... c'est quoi son idéal ?
RépondreSupprimerDémocratie, démocratie,... De la distance, on a dit !
J'arrive après quelques jours d'absence et une grimpée "amusante, intéressante et plutôt exaltante" du Ventoux. Je redécouvre un "Côté Ouvert", lui aussi "aéré, réfléchi et indéniablement profond". Cette ancienne/nouvelle approche me convient à merveille. Il me semble que cette veine, comme l'on parle des couches plus ou moins épaisse de charbon dans les mines, est réellement ce qui a fait et fera encore je le pense, la caractéristique, l'intérêt et l'originalité de cette chronique. Hors l'esprit point de salut et le sage regarde en général la direction et non pas le doigt.
RépondreSupprimeralors mpn cher André allons vers la suivante
SupprimerOui.
RépondreSupprimerEt en souhaitant que tu y restes aussi présent que dans cette dernière.
En parcourant l'ensemble des participants et, donc, des productions, j'ai pu me rendre compte que cette pensée que tu as développée te tenait particulièrement à cœur et que tu venais, régulièrement, y répondre pour la préciser, la développer, la défendre éventuellement. Je trouve cela très bien et j'y ai ressenti une sorte de vent de fraîcheur.
A suivre, donc et poursuivre je l'espère....
Merci de ton soutien au large...
SupprimerBon, j'ai compris le message : ne pas trop mêlée pensée philosophique et commentaires ovales. Ce que je considère comme une de mes meilleurs chroniques, du moins la plus personnelle, la plus fouillée, la plus intimement intriquée dans mes réflexions actuelles, dans ma recherche d'horizon (cf le dico des penseurs, et le désir de lire), est la moins lu, la moins commentée depuis la création de ce blog. Alors la question est la suivante : pourquoi écrit-on ? Pour qui, aussi. Voire surtout. Pour soi ? Pour les autres ? Ceci alimente ma réflexion au moment de rédiger, ce matin, la chronique suivante. Qui tarde à prendre forme, hésitant entre la poursuite d'un chemin et la bifurcation.
RépondreSupprimerPourtant mélange essentiel pour moi.
RépondreSupprimerPour qui, pour quoi écrit-on? Bonne question. Disons, pour simplifier, pour l'échange. Pour communiquer ses sentiments, ses ressentis, ses réflexions...A partir de ce que l'on peut observer et penser d'une activité, d'une passion commune . Et ce que cela entraîne à un niveau un peu plus élevé que la simple constatation des faits et des résultats. Une ouverture vers une certaine vision du monde sans doute.
Ainsi donc, je préfèrerais très nettement la poursuite de ce chemin plutôt que la bifurcation. Mais quelle bifurcation, au fond? On pourrait dire, en langage cycliste, "mettre la flèche", c'est-à-dire s'arrêter, abandonner. A suivre...
Pas de flèche, juste une bifurcation ovale. Envie d'ailleurs ou plutôt d'autrement.
Supprimerun de mes amis a traité le sujet, il y a peu. Il est lui-même prof de philo et très au fait de la transmission du savoir.
RépondreSupprimercomme je te vois isolé, j'essaie d'arriver à hauteur mais mes jambes ne sont plus aussi vives. Toutefois, écrire est un art qui se meurt dans les salles de classe puisque les collégiens et lycéens ne font plus de dissertations, plus d'articulations de leurs arguments pour traiter d'un sujet. Bâtir un plan, échaffauder une réponse, une analyse, tout cela est tombé dans les oubliettes des réformes scolaires successives où l'on nivelle par le bas.
dans cette chronique, à défaut de Nietzsche, je voyais plutôt l'allégorie de la caverne de Platon. Ce que l'on voit comme la vérité avec les marionnettistes des réseaux sociaux et la fameuse recherche du scoop, et la réalité réservée aux acteurs et aux fins observateurs dont tu fais partie.
Le prisme de la médiatisation nous renvoie des ombres qui nous fascinent mais sortir de cette caverne nous rend-il plus heureux ou au contraire nous pousse à une déception certaine des moeurs pratiquées.
Platon ne jouait pas au rugby mais aurait sans doute fait un bon journaliste.
Au fait, mon avancée dans le dico des penseurs, dans l'ordre chronologique des années de naissance, me fait penser à une chose : tu imagines Platon en cours de philo avec Socrate comme prof, ça classe quand même. la date de naissance de Platon, comment il l'écrivait ? on sait ? et Jésus,il est né en 0 ? Sénèque est né en 4, mais Jésus, qui lui a dit qu'il était né en 0, alors que les Babyloniens ont inventé le concept du 0 300 ans plus tard et les indiens l'ont intégré comme chiffe encore plus tard. La distance temporelle nous permet de relativiser les concepts et les événements, il faut donc de la distance pour en apprécier le tout.
Ecrire va moins vite que penser mais quand on ne pense plus, on n'écrit plus.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerPlus j'écris, plus je pense, aussi...
SupprimerLa moins lue c'est pas sur , et comme disait Paul Goze, "il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre "!
RépondreSupprimerJ'ai plaisir a lire ce qui me donne a penser, le faire partager aussi, et si le Rugby n'est parfois ( souvent) que le pretexte des émotions et des réflexions qui nous embarquent un peu plus loin, ça me va, il n'est de toute façon jamais très loin.
Allez, à la réflexion c'etait p'têt pas le gros Goze !
Si, bien sûr, moins lue. J'ai les statistiques à disposition.
SupprimerMoitié moins. Pour un plaisir d'écriture démultiplié. Va comprendre... Ou alors plus je cogite moins ça s'agite.
SupprimerDe retour d'un périple entre famille en Touraine et amis en Bresse, je retrouve avec plaisir le blog ! .. et même perso si je ne commente pas beaucoup tes chroniques Richard, j'apprécie, à mon niveau, tout ce que je lis et ce que je peux comprendre de tes réflexions, ainsi que les commentaires complémentaires toujours très pertinents de nos amis des Quinconces !
RépondreSupprimerAllez, un petit coup de "blues" ???
Pas du tout, Christian. J'attendais aussi avec impatience ton commentaire, d'autant qu'en tant qu'artiste, tu as sans doute un avis pertinent et motivé sur la bonne distance entre l'œil et la toile...
SupprimerPour reprendre le post plus haut d'André, le Ventoux peut se grimper par 3 routes (goudronnées) différentes. La plus intéressante étant celle prise par le TDF, la plus longue qui part de Bédoin. Sans échaffaudage, pas comme l'autre... bédoin. Et tout au long, il y a suffisamment de dénominateurs commun au rugby, de quoi baguenauder, puiser à droite à gauche pour s'écarter du goudron, faire référence à titre posthume comme la stèle à Simpson. Et arriver au sommet où là aussi différents vents de pensées se croisent suivant l'humeur climatique du moment. Pas un truc pour le gros Goze qui devrait éviter de pédaler dans la choucroute en se représentant à la LNR.
RépondreSupprimerEt surtout lire "L'ascension du mont Ventoux" de Pétrarque. Un bijou. Où il est question de fraternité et de raccourcis. Un régal de lecture. Et ensuite une belle occasion de réfléchir sur le sens de nos quêtes (métaphoriquement nos ascensions).
SupprimerTenez, j'ai découvert ce matin que Kant a commencé à philosopher à 56 ans......
RépondreSupprimerComme quoi mieux vaut tard
SupprimerMontée du Mont Ventoux 2019, le samedi 25 Mai à 13 h.32...Sur "ventoux1912.fr". Pour ceux qui veulent voir quelques photos!
RépondreSupprimerJe suis certain que nous serons nombreux à regarder tes clichés...
SupprimerMais bon visiblement il faut les acheter
SupprimerNon, on peut juste les voir.
SupprimerAh, alors je me suis planté...
SupprimerTotal respect, André (comme disent les p'tits jeunes).
SupprimerJ'ai un copain qui fait du vélo en collectionneur et régulièrement se fait un col mythique en Europe (type Tourmalet, Galibier, Agnel, la Bonette, Gavia ou Stelvio). il m'a amené il y a longtemps faire l'Aspin par Payolle, mais à côté du Ventoux, c'est une promenade...
Merci Georges, je garde espoir. 😉
RépondreSupprimerDans "pensée philosophique " il y a "philosophie", et tu peux l'associer avec commentaires ovales, ou tout autres sujets, cela ne coule pas de source pour moi.
Pour autant, me donner l'envie d'aller plus loin, de me documenter, me semble une raison suffisante pour continuer à écrire. A toi de voir
C'est tout vu
SupprimerSurtout au sommet du Ventoux
SupprimerPétrarque y voyait l'Italie, ce qui est impossible. Mais quand la légende est plus belle que la réalité, c'est la légende qu'il faut imprimer...
Supprimersi on regarde les frontières du Royaume de France au temps de Pétrarque, il n'a peut-être pas tort
SupprimerAh, certes, vers Nice. Mais lui parle des environs de Rome et là, ça fait un peu loin. Mais avec une longue vue.
SupprimerBon allez, une dernière petite relecture et la nouvelle chronique sera en ligne.
RépondreSupprimerAvec comme on dit chez moi "un ciel de cocu" (sans nuage) j'ai un jour eu l'occasion de voir de Valberg (station des Alpes du Sud), la mer
RépondreSupprimerAndré, si tu nous racontais ton Ascension du Ventou
RépondreSupprimerEn voilà une idée qu'elle est bonne. Je retarde la sortie de la prochaine chronique ou André bascule ?
SupprimerNon, non...Pas le courage...La chronique sera parfaite.
RépondreSupprimerLe mec, il grimpe le Ventou, et il n'a pas le courage...
RépondreSupprimerComme quoi, hein, les sportifs, c'est du flan. De colline...
RépondreSupprimerBon cela dit, il aura Magne. C'est pas Antonin, mais ca grimpe quand même...
RépondreSupprimer