La magie de l'azerty s'arrête là où l'imagination commence à déborder le long de la ligne des touches. Comment vous faire partager l'aura que dégagent les monstres sacrés du rugby portés par cet amour du jeu de balle ovale qu'il est difficile d'évaluer tant ils lui ont tout donné ? Ainsi est André Herrero, authentique gladiateur des stades quand les tribunes étaient bordées de populaires et que le synthétique n'avait pas encore envahi les terrains, figure emblématique d'un club littéralement planté au bord de l'eau, si près qu'un drop-goal trop long peut terminer sa course dans la rade.
Maintenant que les recrues dorées que Mourad Boudjellal comparait à des Rolling Stones en tournée ont remballé leurs instruments et sont rentrés chez eux, demeurent des visages familiers si peu burinés par les ans. André Herrero, premier parmi ses pairs, n'a pas besoin de médiatisation pour susciter l'admiration. Qu'il reste un moment devant Mayol et chacun s'avance pour le saluer respectueusement. Une poignée de mains, un selfie, un mot échangé suffisent au bonheur des supporteurs. Ici rien de clinquant, pas d'effet de mode : André porte avec lui l'écho des rudes combats et la passion du RCT chevillée au corps quand d'autres, que la lumière ne vient plus chercher, se sont - on ne s'en étonnera pas - éloignés du stade.
Si ce blog devait suivre à la lettre les affres et les infos, les éclats et les éclipses qui alimentent la chronique quotidienne d'Ovalie, sans doute finirai-je par vous transmettre cet abattement qui est parfois le mien à la lecture des faits divers qui ne grandissent pas ce jeu. Passons sur la sanction-mascarade infligée à l'entraîneur de Vannes pour avoir mis en doute la probité des arbitres français : pendant que le Racing 92 excluait un de ses talonneurs coupable d'avoir manqué à ses devoirs d'exemplarité, les sélectionneurs tricolores rappelaient Oscar Jegou et Hugo Auradou, sortis des geôles argentines grâce à un non-lieu, pour préparer le prochain Tournoi des Six Nations. L'actualité ovale nous propose des carambolages dont on se serait bien passés.
Je dois l'avouer, comme certains d'entre vous, j'ai été capté par l'édition 2024 du Vendée Globe, épopée maritime tracée toutes voiles dehors, record à la clé, conclue par un duel épique dans la remontée de l'Atlantique entre Charlie Dalin et Yoann Richomme. Longtemps, le solide Varois fit figure de vainqueur tant il filait fort dans le Pacifique au point de doubler en tête le cap Horn, et je ne doute pas que les dirigeants du RCT sauront un jour prochain lui rendre hommage à Mayol, où son gabarit de troisième-ligne ne déparera pas.
Dans ces quarantièmes rugissants, toutes et tous furent à l'ouvrage et certains trouvèrent le temps d'ouvrir un livre au milieu des grains pour oublier leur solitude. Maintenant qu'ils sont revenus à terre, nous pourrions leur conseiller le prix 2024 La Biblioteca qui récompense la meilleure œuvre rugbystique de l'année. Le choix du jury s'est porté sur Vents ovales, bande dessinée en trois tomes conçue par le dessinateur Horne et les scénaristes Aude Mermilliod et Jean-Louis Tripp. "J'ai déjà reçu des prix, m'avouait ce dernier, natif de Montauban et passionné de rugby, mais celui-là me touche particulièrement. C'est comme si j'avais décroché le Brennus."
Ce joyeux trio succède à Didier Cavarot, auteur des chroniques de Monsieur Rusigby, et à Benoit Jeantet, écrivain à qui l'on doit Le ciel à des jambes, présents au Sénat, jeudi 16 janvier, pour la remise du trophée par le Philippe Folliot, à l'origine de ce prix littéraire. Saga en trois temps, Vents Ovales (éditions Dupuis) place habilement le rugby amateur au cœur d'une histoire riche en rebondissements, dans cette province que nous portons en nous et qui, finalement, relie les trois premiers lauréats tant ils donnent voix à ceux qui œuvrent avec ferveur, engagement et humilité, pour que le rugby continue d'exister dans cette petite patrie qu'est le club.
Le jury du prix La Biblioteca est constitué de Philippe Folliot (sénateur du Tarn), David Reyrat (Le Figaro), Jean Colombier (prix Renaudot 1990), Laura Di Muzio (France Télévisions), Pierre Berbizier, Max Armengaud (photographe, membre de la Casa de Velazquez), Emmanuel Massicard (Midi-Olympique), Jean-Christophe Buisson (Le Figaro Magazine) et Richard Escot (L'Equipe).
Le Béziers de 71 a brisé mon rêve de jeune homme de 20 ans qui aimait le RCT et puis j'ai fait la connaissance d'André et Yvan Buonomo alors le chagrin de 71 a disparu devant ces deux joueurs et hommes merveilleux plein d'humanité et de sagesse. Comme quoi connaitre les hommes est une belle chose , car l'histoire n'est plus la même.
RépondreSupprimerEt grâce a eux , j'ai pardonné au grand Béziers de m'avoir volé ce rêve ; déjà en 69 j'avais été frustré par cet essai refusé de Bourgarel qui a fait que le Stade n'avait pas été champion; le stade que j'aimais étant né à Toulouse , il ne pouvait en être autrement...
Pour en revenir a André Herrero; il reste cette idole incontestable , un des deniers monstres sacrés comme Walter; ils ne sont pas beaucoup à être autant respecter dans le monde du Rugby....profitons en car ce n'est pas aujourd'hui que nous allons trouver de pareils héros.
Et tu as raison Richard , nos marins méritent ce statut car ce qu'ils font peu de gens peuvent le faire , c'est beau , c'est fou et c'est du rêve ..et cela me fait penser à un de nos amis qui réalise le sien et qui est heureux sur son bateau ; je ne pense pas qu'il lise ces mots , mais nos vœux de bonheur l'accompagne ....
André H., c’est un pic, c’est un cap, c’est une péninsule!…alors quoi de mieux
RépondreSupprimerque le Horn pour illustrer l’illustre, et puisqu’il n’y a, en este fin del mundo, pas de fumée sans feu, ce ne sont ni les creux de 6 mètres ou 2 côtes cassées qui risquent de terrasser le rugueux des près d’ici ou des mers d’en bas.
J'ai oublié , il y a eu deux équipes de galactiques , le Réal de Zidane , Ronaldo ( le vrai ) and co , et le RCT de Wilkinson , van Niekerk and co ....qaund on regarde les compos , on sait pourquoi ils ont gagné entre talent et fusion sportives....
RépondreSupprimerEt une grosse pensée pour les furieux qui tirent encore des bords au large de Bahia ou du Cabo Verde, en espérant qu'il reste encore quelques fumigènes pour eux en arrivant aux Sables.
RépondreSupprimerTel le Roi Jean, flamboyant modeste, discret incontournable, notre chouchou au sein de la " Virtual Vendée Globe Bambou Bar Team "
Allez, bons Vents Ovales, un sacré bon choix assurément !
Andre Herrero un roc un ilot de bravoure figure de proue de la saga Herrero merite la reconnaissance
RépondreSupprimertous ces marins lances dans cette course sont de sacres competiteurs seul face aux elements il leur faut dejouer tous les pieges et tracas de cette aventure tandis qu au rugby on ne va guere au large et l on regroupe pour endurer l adversaire
un aparte Toulouse joue de mieux en mieux fournissantun jeu abouti
chapeau a tous
Les vents sont plus ou moins ovales, voir capricieux pour certains. 80, 60, 55 points, plombants même comme des quarantièmes rugissants. Toulouse, UBB au-dessus de l'eau. LR et Aldritt continuant à s'enfoncer jusqu'à trouver une certaine logique du résultat face à un adversaire qui ne possède pas forcément l'effectif mais nettement plus en phase dans l'aboutissement.
RépondreSupprimerDrôle de coupe d'Europe. Des Sudafs qui n'y sont pas, guère plus pour leurs supporters. Des héros qui errent.
Herrero qui racle encore la gorge des plages, des mémoires comme un vent amer.
Le vent du large on l'attend avec l'EDF pour laquelle on aimerait entendre parler d'autres choses que la sélection des 2 batifoleurs peloteurs.
Allez, on va essayer de croire dans ces vents ovales de la Biblioteca
Cette coupe d'Europe a deux mérites , faire du fric ..ça c'est fait et meubler certaines dates au détriment d'un repos que mériteraient les joueurs ....j'avoue que voir Toulouse mettre 80 points hier n'a eu aucune valeur sportive a part un entrainement bien mené ...Le Rugby copie de plus en plus le foot ; ( comme annoncé le prénom d'un joueur attendant que le stade crie son nom , c'est d'une connerie avérée ) mais peut être que c'est un passage obligé pour sa survie nationale et internationale ...mais je n'aime pas
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RépondreSupprimerC'est quoi au juste cette coupe de France qui a le mérite par son système de poules de qualification et de bonus offensif, de voir des équipes françaises jouer de manière plus débridée qu'en championnat en cherchant à marquer beaucoup d'essais sans se soucier d'en encaisser, pourvu que le score reste positif?
RépondreSupprimerEn même temps vu le format Coupe, pas étonnant qu'on assiste à des rencontres déséquilibrées avec des scores fleuves.
J'ai pas compris pourquoi on invite autant de clubs étrangers pour faire nombre et pourquoi c'est une banque Sud-Africaine qui est sponsor.
Autant imaginer une vraie coupe de France en mixant les 14 clubs de top 14 et 2 clubs de prod2 (finaliste et meilleur classé de la phase régulière année précédente). Et hop 4 journées de récupérées 😉
Rappel avril 2022. L'orgie de confrontations entre UBB et La Rochelle.
3 en un mois.
Ubb La Rochelle 15-16 le 2 avril top 14
8ème aller et retour coupe d'Europe
Ubb La Rochelle 13-31 le 9 avril
La Rochelle Ubb 31-23 le 16 avril
En 2025 ce sera potentiellement
Ubb La Rochelle en coupe le 11/12/13 avril
Et Ubb La Rochelle deux semaines plus tard.
Deux matchs Toulon Toulouse à 4 semaines d'intervalle.
Une demie finale probable franco française.
Seule incertitude: quel club n'ayant jamais atteint (ou rarement?) ce niveau, défiera le Leinster dans la deuxième demi-finale?
Et probablement un jeu plus restrictif sur des matchs à élimination directe où le bonus ou goal average n'a plus aucune importance.
A te lire ; on comprends que cela ne sert à rien ; mais tu as raison sur une coupe de france avec top 14 pro d2 et fédérale ....une vrai compet qui pourrait déboucher sur des résultats comme au foot ...et mettrai à l'honneur les petits clubs
SupprimerPourquoi une banque Sud Af ?
SupprimerParce que l'argent n'a pas de frontières !
Allez j'aime pas les frontières
Sinon l'EDF en mode valse des forfaits.
RépondreSupprimerEt l'Antoine dispensé de Marcoussis pour concert des enfoirés à Montpellier.
Pas bien normal à mon sens sur ce statut particulier. Mais bon, la norme alitée....