mercredi 28 octobre 2020

Soubresauts

Cette fois, ils savent où ils vont. Ce n'est plus la nuit de jadis, de naguère. C'est un jeu maintenant, ils vont jouer. Ils n'avaient pas su jouer jusqu'à présent. Ils en avaient envie, mais savaient que c'était impossible. Ils s'y étaient quand même appliqués, souvent. Ils allumaient l'attaque partout, ils regardaient bien autour d'eux, ils se mettaient à jouer avec ce qu'ils voyaient. Les gens et les choses ne demandent qu'à jouer, certains sélectionnés aussi. 
Face aux Gallois, samedi dernier, ça a mal commencé. Et bien fini. Tous venaient au ballon, convergeaient, s'alignaient, d'une touche à l'autre de balle sans tarder, dans l'espace qu'ils s'étaient créé. Ils étaient contents qu'on veuille jouer avec eux. 
Maintenant, devant l'Irlande, s'ils disent j'ai besoin d'un soutien, j'ai besoin d'un relais, j'ai besoin d'un finisseur, il en arrivera un aussitôt, fier de sa belle course rentrée, fier de sa belle passe sur le pas, fier de son beau crochet d'appuis sidérants, fier de faire son numéro du un au quinze et plus puisqu'affinités sur le banc en attendant Dupont et s'il faut aussi chercher dans la tribune du stade déserté. 
Ils se sont retrouvés seuls, sans lumière. C'est pourquoi ils avaient renoncé à vouloir jouer et fait pour un temps leurs l'informe et l'inarticulé, les hypothèses incurieuses, l'obscurité, les longues saisons bras ballants. Tel est le sérieux dont depuis bientôt deux décennies ils ne se sont pour ainsi dire jamais départis. 
Maintenant, ça va changer. Reviens un Tournoi à terminer, ils ne veulent plus faire autre chose que jouer. Non, je ne vais pas commencer par une exagération. Mais ils joueront une grande partie de cette rencontre, dorénavant, la plus grande partie, s'ils le peuvent. Mais ils ne réussiront peut-être pas mieux que samedi dernier. Ils vont peut-être lâcher la balle d'entrée, encaisser dix points sans avoir même eu le temps de souffler, sans densité, sans lumière. Alors ils joueront seuls à quinze, ils feront comme si. Avoir pu concevoir un tel projet bleu, en soi donne courage. 
Je m'interromps pour noter que je me sens dans une forme extraordinaire. C'est peut-être le délire. 
La main se charge de boue un seul remède alors l'ouvrir et capter ce ballon il faut toujours voir ce que font les mains eh bien la gauche nous l'avons vu tient toujours l'ovale et la droite eh bien la droite au bout d'un moment je la vois là-bas au bout de son bras allongé au maximum dans l'axe de la clavicule si ça peut se dire ou plutôt se faire qui s'ouvre et se referme sur l'herbe de la pelouse c'est une autre de nos ressources ce petit geste m'aide je ne sais pourquoi cette équipe de France a comme ça des petits trucs qui sont d'un bon secours même rasant les rucks sous le ciel changeant ils sont malins déjà elle ne doit pas être bien loin cette balle un mètre à peine mais je la sens un jour elle viendra toute seule sur les doigts en avant comme des grappins et ainsi elle fonce vers la terre d'Irlande promise par petits rétablissements horizontaux c'est ce qu'ils aiment s'en aller comme ça par petites foulées et les jambes oh les jambes et les yeux que font les yeux ouverts sur la pelouse je les vois ils s'amusent il fait pour comble de bonheur un temps délicieux ciel bleu d'oeuf et chevauché de petits nuages je me tourne le dos et je tiens ce partenaire d'une main par le maillot nous sommes dans le stade la tête rejetée en arrière nous regardons j'imagine droit devant nous dans l'autre main ce ballon objet indéfinissable projeté vers une ligne droite à présent c'était fait j'ai fait l'image. 
Voilà voilà

88 commentaires:

  1. On avait mégoté trop longtemps. Les journées devenaient trop belles si les espaces s'ouvraient. Enfin des raies majeures. Et la note devenait salée pour certains. Le hic serait un nouveau régime confiné pour dissoudre cet esprit trop libertin, une pensée trop centrée sur l'aéré. Trop d'apéros beat du cœur repiquaient au tic sur le piano du banc accusateur des leaders déboulonnés... Les rebonds sont incertains si moins d'espace. Moins de passes, place à l'impasse, collision, collusion même... Les reconfiner à tout prix disent-ils... Mais côté coqs ouverts point de sobres sauts. Surenchérir, surjouer pour rester libres. Une beat génération ovale en somme...

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  2. ..."ciel blanc d’œuf et chevauché de petits nuages...dans le stade la tête rejetée en arrière nous regardons j'imagine droit devant nous...ce ballon objet indéfinissable...".
    De la terre au ciel, comme disait l'autre, la charrue accrochée à une étoile.
    Comment ne pas repenser aux mots d'André Boniface parlant du bonheur d'entrer dans le Stade de Colombes, d'être en son sein et de voir son ciel:
    -..."on arrive à ciel ouvert derrière les poteaux...ce stade non fermé, aux virages bas, ouvert vers le ciel, vers l'infini, où l'on s'en va inscrire des essais de mille mètres"...

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  3. "L'amitié qui parvient à s'interdire les patrouilles malavisées auprès d'autrui, quand l'âme d'autrui a besoin d'absence et de mouvement lointain, est la seule à contenir un germe d'immortalité. C'est elle qui admet sans maléfices l'inexplicable dans les relations humaines, en respecte le malaise passager. Dans la constance des cœurs expérimentés, l'amitié ne fait le guet ni n'inquisitionne. Deux hirondelles, tantôt silencieuses, tantôt loquaces, se partagent l'infini du ciel et le même auvent".

    ---- René Char, "Je veux parler d'un ami" (Le Figaro Littéraire, 26 octobre 1957, texte sur Albert Camus écrit à la suite de l'obtention par ce dernier du Prix Nobel de Littérature)

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  4. Mais oui...Oscar Wilde...Pourquoi pas?

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    1. Le style me fait plutôt penser à Samuel Beckett .

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    2. je te cite un extrait de Watt :
      "Penser, quand on n’est plus jeune, quand on n’est pas encore vieux, qu’on n’est plus jeune, qu’on n’est pas encore vieux, ce n’est peut-être pas rien. Faire une pause, vers la fin de sa journée de trois heures, et considérer : l’aise toujours plus sombre, la peine toujours plus claire ; le plaisir là encore parce qu’il fut, la douleur là déjà parce qu’elle sera ; l’acte joyeux devenu volontaire, en attendant de se faire acharné ; le halètement, le tremblement, vers l’être révolu, devant l’être à venir ; et le vrai qui ne l’est plus, et le faux qui ne l’est pas encore. Et décider de ne pas sourire après tout, assis à l’ombre à écouter les cigales, à réclamer la nuit, à réclamer le matin, à écouter le murmure, Non, ce n’est pas le cœur, non ce n’est pas le foie, non ce n’est pas la prostate, c’est musculaire, c’est nerveux. Puis la rage s’achève, ou elle continue, et l’on est au fond du trou, au-delà du désir du désir, de l’horreur de l’horreur, au fin fond du trou, au pied de toutes les pentes enfin, des chemins qui montent, des chemins qui descendent, et libre, libre enfin, pour un instant libre enfin, rien enfin...."
      tu vois le rythme de la phrase, le choix des mots .... bref ...

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    3. Bravo à toi Ritchie, pastiche très réussi puisque j'ai entendu la petite musique de SB car il s'agit bien de musique des mots je crois ...

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    4. Exactement ça. Ca colle bien au rugby Beckett...

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  5. oh la la, t'as du forcer sur la boisson écossaise, ou peut être t'as du passer par Saint Ouen......

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  6. Il y a ceux en promotion chez Gifi en polypropylène à 49€99 avec 2 chaises et la table assortie. Garantis 2 ans. Et puis il y a ceux des jardins ou places publiques, en béton ou granit. Du lourd. Vissés dans le sol, sorte de socles indestructibles. Eux, ont la mémoire de ceux qui s’y sont assis un jour et sont les gardiens de ce qu’ils y ont vu et entendu. Même s’ ils préfèrent l’éphémère à l’habitude ils restent disponibles pour ceux qui voudront y retourner un jour, par nécessité.
    Par ce samedi d’automne, pourtant, ils restent vident. Le vent à poussé les 15 hommes de Folon qui s’y étaient assis à se lever à l’unisson. Leur battement d’ailes est calé sur leur respiration ; ils ont trouvé leur rythme, leur souffle, sans ponctuation. Cette dernière est aujourd’hui pour eux inutile. La version on ne peut plus fidèle du jeu du passé n’est plus à préserver. Place à la liberté de l’interprétation ; à son défaut de compréhension par l’adversaire et à sa défaite.

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  7. Pour moi, lire du Beckett dans le texte, théâtre de l'absurde oblige, ça rime et c'est rosse.
    Et pourtant, dès l'ouverture, le titre de ta chronique nous plonge dans son œuvre.
    "Ils se sont retrouvés seuls sans lumière, dans la tribune d'un stade (d'un banc) déserté. A l'instar du héros de Beckett dont la lumière intérieure est éteinte, et celle de dehors le laisse dans le noir.
    " La main se charge de boue"- L'être de boue ne serait être debout. Mais aussi selon Beckett, "Ce qui complique tout, c'est le besoin de faire. Comme un enfant dans la boue mais sans boue. Et pas d'enfant. Seulement le besoin". En l'occurrence, seulement le besoin de jouer.
    Enfin, le joueur comme chez Beckett, visualise son corps. Et au delà du joueur, l'équipe de rugby devient ainsi un seul et unique corps où chacun sait et se représente non seulement la place de l'autre, mais aussi ses intentions dans une anticipation de la pensée de celui ci.
    Et si l'équipe de France doit mourir, en accord avec l'œuvre évoquée, que ce soit dans l'en but adverse.
    Que Samedi soir, pour l'image, nos bleus profitent de l'ivresse de la nuit, comme Jadis.

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  8. Je viens de lire un entretien avec Regis Debray - pas vraiment ma tasse de thé mais il est intéressant - Cet entretien se termine ainsi : "Dans Flaubert, par exemple : "Voulez-vous ne pas vous tromper ? Tenez pour fausses toutes les idées chères à votre temps." Ou chez Valéry, encore plus d'actualité : "La pire faute en politique consiste à laisser en l'état ce qui doit disparaître, alors même qu'on s'attache à détruire ce dont la permanence est la raison d'être d'une civilisation." Tant qu'on ne perd pas de vue ces vérités de base, on est sûr de ne pas se tromper de chemin. "
    Je vous laisse savourer et vous souhaite une bonne nuit .

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    1. Bien qu'"en période de paix il ne faut pas oublier les troubles"...

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  9. Des bancs confinaient dans le vide des arbres ayant perdu leurs feuilles envolées jouer de leurs couleurs pour une fin de partie et des beaux jours,
    samedi soir allongées sur le trèfle,
    un banc d'honneur pour un tableau d'honneur chelemard.

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  10. Ever Tried. Ever Failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better.

    Le jeu des bleus semble s´inspirer de Beckett ... mais continuez messieurs car "you are sucking diesel now!!" ( Expression irlandaise quand tous vous reussi!)


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    1. L'absence de ponctuation dans la dernière partie (l'image) donne un rythme étonnant comme si le lecteur jouait lui aussi. Chercher le tempo le trouver c'est le point commun entre littérature et rugby sur le fond comme sur la forme.

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    2. Francoise Sagan aurait fait un sacré demi d'ouverture !
      Allez, sur la forme surtout 😁

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  11. C´est ce que j´ai ressenti aussi... un beau texte Ritchie! Merci.

    J´ai bien aimé cette sorte d´obsession de suivre la balle ... qui retranscrit bien l´extraordinaire capacité de soutien de ses jeunes, même les "gros" sortent de nulle part à fond le ballon!

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    1. Nonobstant, si tu suis pas là balle, t'es pas au jeu... 🤔

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  12. La confrérie des ailiers perd une de ses lumières: J.J.Williams s'en est allé...

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    1. Merde, le lutin de l'Arms Park !
      La confrérie des amoureux de cette équipe de rêve est bien triste.
      Allez, un morceau de notre jeunesse, encore.

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  13. Pensée du soir à l'issue de cette journée si difficile .
    "J'aimerais qu'il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources ."
    Georges Perec

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  14. Les années 70 , c'est le brésil jamais imité , c'est l'Ajax somptueuse équipe avec son chef d'orchestre magnifique , c'est le pays de galles avec ses étoiles et c'est aussi un 15 de France jamais égalé dans la performance d'un grand schelem a 15 ... le grand Jacques ne doit plus se sentir si seul là haut sur les terrains du ciel avec johan et les autres ..

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    1. Ben oui, il jouait pas d'vant ce batave la !
      Bon fini les petits footings autant poussifs que matinaux sous les séculaires frondaisons de Coubertin.
      Retour en deconfination , les dossiers s'accumulent au Bambou Bar
      Allez, Orly finalement c'est très joli, Vigipiratement parlant 😂😂

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    2. Je crois que ces lieux stables... intouchés et intouchables de Perec (cf citation d'hier soir) ces lieux sont nos souvenirs, gravés en nous ... nos sources ! Et à vous lire comme ils sont restés vivaces ..

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  15. Réponses
    1. Ah p'tain oui, d'Orly me rappelait plus qu'était déjà parti confiner dans les nuages...

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  16. Bon et bien demain même heure nous saurons. Si ce XV de France peut d'inscrire dans une forme de durée ou s'il n'a été dur contre Galles que pour le forme.

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    1. Le talent ne se perdra pas en une semaine.
      On peut même penser qu'il était déjà là depuis une certain temps (voire pas mal de temps...) mais que c'est simplement la confiance qui manquait. Ça ne veut pas dire automatiquement qu'on va battre les Irlandais, mais que si la confiance est là, avec le talent présent, on peut battre n'importe qui.
      (sauf peut-être les Blacks, qui ont justement fait la preuve ce matin de ce qu'une équipe en confiance peut arriver à faire; dommage pour ces jeunes australiens eux-mêmes plein de talent, et que l'on reverra donc certainement, même si ce matin ils ont beaucoup appris).

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  17. Oui, incontestablement il est revenu dans la course même si la défaite en Écosse fait un peu tache.
    Ses erreurs, ses approximations sont finalement une bonne nouvelle, il reste de la marge.
    Allez France, y a besoin !

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  18. Hier, comme un air de Fédérale à Sapiac voire de fédérale 2 ou 3... Jouer devant des banquettes vides avec la probabilité qu'ainsi des spectateurs payants ne devraient pas demander un remboursement à la sortie. L'avionneur ne va peut être pas rester longtemps et la municipalité revoir ses projets d'agrandissements en supprimant la piste rose, entre autre

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  19. Pareil à Nîmes (F1) et au VRDR. Ça sape le maux râle.

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    1. Je suis en train de regarder Galles/ Ecosse et je les trouve bien faibles les Gallois, j'espère que nous ne nous sommes pas trop bercés d'illusions ...

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    2. C'est bien ce que j'étais en train de me dire, tout en pensant que, décidément, j'aimais bien ce jeu Écossais complètement folklo et dont je me demande, depuis les années 60, comment ils se débrouillent pour perdre leurs matches ou, plutôt ne pas les gagner. Déjà, du temps ou on les surnommait "les All Blacks Blancs", ils montraient une générosité formidable associée à des choix de jeu un peu délirants.
      J'espère qu'ils vont enfin obtenir une victoire et pouvoir fêter dignement le décès d'un de leur plus célèbre chantre, James Bond 007, alias Sean Connery.

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    3. Illusions ? Grande ? Peut-être... Mais chaque match dispose de sa propre logique. De toute façon, on va vite savoir... Dans trois heures.

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  22. Trajectoire

    comment ne pas citer Victor Hugo en vous lisant
    "l'homme est le travailleur du printemps, de la vie, de la graine semée et du sillon creusé, et non le créancier livide du passé"

    L'ombre et la lumière règnent en chacun de nous tout au long de notre existence. On se souvient d'autant mieux des joies et de l'ivresse procurée qu'on n'a pas ou peu connu les secrets des ténèbres. En cette veille de Toussaint, je repense à ce rugby Lomagnol, florissant, magnanime et culturel qui a donné à cette terre d'immigrés son surnom de "Pan Tintat". De façon plus autorisé, the "Wales Team" des années 70 aurait-elle eu avec un World Rugby précoce la même aura qu'aujourd'hui ? J’avoue ne pas vouloir savoir et je garde gravé dans mon cœur les frissons continus dispensés par Sir Barry John, Gareth Edwards et tous les autres. Rien de plus olympien que cette gestuelle pure et sans accroche, livrée à la magie des augures, pour transformer une page d'ovalie en œuvre rugbystique. C'est cet essence même qui fait rêver nos jeunes pousses, pas celle du tableau noir, ni celle de la fonte et encore moins celle de l'absurde. Le rêve est l’essence même de l’esprit du jeu. Platon évoquait la vérité milieu entre être et non être. Paradoxalement, le rêve a acquis une dimension nécessaire au fondement en matière de réflexion philosophique. Lacan, souligne cette opposition entre l'état d’éveil (pour rêver il faut être éveillé) et un état de sommeil (pour rêver il faut dormir).Il existe aussi un paradoxe métaphysique du rêve : c’est un état d’éveil, d’attention à ce qui nous entoure, un état de vigilance à l’égard de ce à quoi nous sommes présents et simultanément c’est l’absorption par une dimension à la remorque de laquelle nous sommes en proie quand nous rêvons. Autrement dit, le rêve se nourrit-il de notre éveil inconscient ou de celui d'un sommeil conscient ? Freud, par le biais de la psychanalyse, a peut être répondu à cette dualité à savoir que "l’inconscient est la véritable réalité psychique, dans sa nature intime, et il est aussi inconnu pour nous que la réalité du monde extérieur". Mais le rêve est surtout l’occasion pour l’inconscient et les pulsions refoulées, quand la conscience n’est plus en plein éveil, de se libérer et de s’exprimer. Ainsi, tout rêve est réalisation de désir avec le risque que le surmoi ou le ça peuvent encore résister face à la manifestation d’un contenu latent. Autrement dit, ballon en main, mieux vaut ne pas réfléchir et laisser libre cours au désir spontané, créateur du jeu improbable. Ainsi la philosophie des Lumières sera remise en cause par la pensée du XIXe en particulier celle de Nietzche qui donne une place première à l'instinct et à l'invention des possibles, principe explicatif de la différence entre individus. A travers la notion de jeu d’instincts, il entend trouver un axe d’appréhension du dynamisme des images du rêve. Vous avez compris que nos jeunes sont peut-être dans cette dimension philosophique avec un zeste de Freudisme afin que le narcissisme les conduisent au désir total et absolu de la trajectoire.

    Je conclus mon propos par "l'Evol des pionniers" à Montaudran ou son auteur a maintes fois du rêver de l'improbable "Petit Prince" en écrivant "Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité".

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  23. Très bien vu et dit, mon cher ami Tautor.
    Un peu après le Grand Sigmund, j'ai bien connu et admiré, dans ce domaine du rêve, le professeur Michel Jouvet et sa description du sommeil paradoxal. Paradoxe que tu décris fort bien ci-dessus et qui est sans doute la clé de bien des choses et de bien des songes.

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  24. Bon et bien 31 points d'écart en faveur du XV de France contre cette équipe d'Irlande, et le bonus offensif à la clé. C'est pas gagné... Il faudrait davantage de discipline. 21 minutes et déjà 5 pénalités contre.

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    1. Ben oui ... quand je parlais d'illusions ...

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    2. Là c'est plutôt très prosaïquement de la discipline.

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    3. Ca ne te coûte pas le match mais ça te coûte la victoire finale au goal-average.

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    4. Oui ça fait râler car c'était à leur portée ...

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  25. De beaux soubresauts dans un jeu rapide mais pas suffisamment la main sur le ballon et des fautes, certaines à revoir. L'irish discute pas mal avec Barnes la gâchette rapide.

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  26. Il y a forcément des choses à travailler mais belle performance

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    1. Oui. 35-27 contre l'Irlande ? Oui, tout le monde aurait acheté ça il y a deux ans...

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  27. Ben voilà, de quoi alimenter d'autres envies, d'autres sauts de joie. Des anglish vainqueurs alors qu'ils n'ont rien montré de particulier, parce qu'on s'est vautré contre les écossais. Des scories encore à corriger au sol et dans les airs, mais ballons en main enfin du beau jeu dont on peut être fier. Ils exploitent très bien certains temps de jeu, à la manière all blacks. Des joueurs qui s'affirment, Baille Aldritt, Cros, Olli on (et en temps que capitaine), Dupont, Tamack (à l'ouverture), Bouthier, Vaka, Vincent, et les autres, Crétin qui montre le bout du nez, Marchand aussi. Et une envie être ensemble de faire qu'un. Un bon ëtat d'esprit. Galthié et son staff assure son coup et sauve Laporte de l sortie. Du bon...us à venir.

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  28. Tu as raison Sergio : un gros pack (indiscipliné mais fort) et quelques pépites devant (Ollivon, Cros), une charnière créative et doué d'esprit de finition (ce qu'on a pas vu depuis plus de dix ans) et un duo Fickou-Vakatawa qu'il faut préserver au centre sans en exiler un des deux.
    Cinq essais aux Gallois, quatre aux Irlandais : c'est bien.
    On ne va pas faire la fine bouche considérant les périodes de disette qui furent les nôtres.
    Sauf en Nouvelle-Zélande, le match parfait n'existe pas.

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    1. Les plus gros progrès devant â Baille, très adroit et assure en mêlée. Un futur grand pilier

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  29. Second du tournoi avec du potentiel devant des nations vieillisantes (Jones, Sexton, ...) qui n'ont pas su rafraîchir les icônes. A confirmer dans le temps. France Fidji anecdotique et sans intérêt. Dupond toujours meilleur bien loin des autres me rappelant Max Barrau.

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  30. Quand même ... comme un goût d'inachevé pour moi, certes de belles individualités mais ce n'est pas "mon" équipe - pas encore ? - comme le XV de JPR a pu l'être ... Curieusement ce matin c'est l'essai d'Henshaw qui enrhume 3 français et pas des moindres, c'est cet essai que je revois inlassablement ! Sinon euh ... Fickou qui court plus vite que le n°3 c'est normal M .Lartot, pas exceptionnel !

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  31. Oui, rageant en comparaison d'anglais grisonnants qu'on a ribouldingué.
    Mais tu parles d'une équipe encore en devenir, 4e mondiale (on aurait signé il y a quques temps) par rapport à une équipe devenue iconique à l'heure d'aujourd'hui. L'essai d'Henshaw, des placages ratés en fin de partie après score acquis. Ça, ça reste à revoir. Rattez, des ratés en défense. Un poste d'ailier qui reste encore ouvert.
    Mais on est pas loin du très bien avant l'exceptionnel,peut-être.

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    1. On a un pack, une charniere, deux centres (si les sélectionneurs veulent bien continuer à associer Vaka et Fickou) et un ailier (Thomas). Cest déjà énorme

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    2. Ouaip, rajoutons Penaud pour faire bon poids, et naturalisons Stockdale !

      Mais Bouthier et Ramos devraient s'en sortir, et puis aligner les quinze meilleurs du monde à chaque poste, fô s'appeler Hansen, et encore...

      Perso je n'ai pas souvenir d'une équipe aussi prometteuse des sa première saison, ses faiblesses sont une source d'espoir .
      C'est déja une équipe, les mecs s'adorent, se soutiennent et c'est le plus précieux, le reste viendra.
      J'invite donc (en toute amitié, hein, fô pas déc) notre gouteuse d'inachevé à patienter un peu, pour les miracles, y a toujours un peu de délai.
      Allez France.

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  32. Je relis ma chronique ce matin et m'aperçois qu'à deux ou trois mots près elle fonctionne après le match contre l'Irlande...

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    1. Mais ce n'est pas pour autant que je ne vais pas nous concocter un rebond bleu.

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    2. Oui on peut refumer une disque bleue...

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  33. pas grand chose à rajouter, globalement d'accord avec vous (Richard, Jan Lou, Gari,Sergio, ...) Rattez pas au niveau international, pas (encore?) convaincu par Bouthier, Vincent : des doutes sur ses aptitudes offensives, à revoir donc, .... mais du potentiel devant, du talent derrière,(avec Penaud et Thomas aux ailes, qui lui doit progresser en défense, (mais çà va vite) l'avenir peut être brillant pour ce groupe, pour ces joueurs !!! à Galthier de les faire briller, la construction d'un jeu référencé semble être sur le bon chemin !

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