dimanche 9 décembre 2018

Contes du Rhum

Honneur donc au dernier de l’aventure, Loïc Le Doyen, doublant (photo) le rocher de La tête de l'Anglais vingt-sept jours après l'arrivée de «l’Ancien». Depuis la Guadeloupe, Laurent Bonnet, notre ami écrivain, nous câble sa chronique, la Route du Rhum terminée. Un conte, plutôt.

Il était une fois dans le royaume de Mer dont les rivages au septentrion se perdent dans de longues  houles, un prince, au sens commun du terme, et un manant, au sens le plus noble. Le premier naquit en bordure d'une province celte réputée pour ses marins au long cours, pêcheurs hauturiers, corsaires et aventuriers pourfendeurs d’océans et de peuples lointains qui n’avaient rien demandé.  Le second vit le jour onze ans plus tard dans un village des landes littorales d’Aunis, province dont on ignore l’emplacement et qui n’éveille aucun intérêt sauf en prononçant une formule rituelle connue au-delà du royaume : Fort Boyard, Huitres, Trousse-Chemise.

À l’époque, la planète était depuis longtemps conquise, les frontières établies, les peuples confinés derrière chacune d’entre elles. Seul l’argent circulait en masses et librement, une autre forme d’océan fréquenté par des faunes avides et étranges. Tout projet de conquête d’un territoire par la mer n’avait plus aucune chance de trouver actionnaire. Ceci, prince Loïck et manant Wilfrid le comprirent neuf mois après avoir réalisé que leur destin ne pouvait se résumer à organiser des batailles navales dans la baignoire familiale.  

Prince Loïck[1] s’adressa à son paternel de marin et lui dit : «Je voudrais, comme vous, commander des navires. » Ce à quoi le vieux briscard répondit sobrement : «En école de navigation d’abord vous irez !»  L’enfant obéit pendant que son géniteur, comme cela se fait dans les bonnes familles de ces contrées, activait son carnet d’adresses maritime pour que prince Loïck puisse naviguer et cumuler nombre d’expériences fondatrices, formatrices, prometteuses, utiles et toutes sortes d’adjectifs qui démontrent que le vocabulaire est à la langue ce que la condition est à la naissance : un enrichissement.   

Manant Wilfrid[2] s’adressa à sa plus proche famille et lui dit : «Papa Maman, je voudrais faire de la voile.» Ce à quoi ils répondirent d’abord : «De la voile ? Peut-être, mais ce n’est pas un métier ça. Passe ton bac d’abord.» L’enfant n’obéit pas et, pendant que ses géniteurs se morfondaient à lecture de bulletins de notes, manant Wilfrid prit habitude de musarder sur les quais du vieux port qui, en capitale d’Aunis, n’est jamais très loin de l’école. Il s’asseyait, contemplait les voiliers, les plus beaux comme les plus moches. Son âme juvénile avait compris que partir en mer serait un jour arracher à la vie une liberté que sa modeste condition ne pouvait lui offrir.

Prince Loïck de Celtie obtint la position de vice-roi d'Océan conquise en des joutes nautiques nommées régates ou, pour les plus lointaines et les plus coûteuses, courses transocéaniques. Le titre de roi était à l’époque détenu par un ancien chevalier sage et mutique, du nom d’Éric[3]. Pendant ce temps, Manant Wilfrid d’Aunis, grandissant quelques années derrière, comprenait que pour accéder aux mêmes gloires il devrait user de force, de courage et d’entêtement, ressources dont il disposait à foison.

Ainsi persuada-t-il successivement parents, famille, entourage et moult navigateurs. Voyant ce p’tit gars s’agiter de si belle manière sur l’eau, tous finirent par admettre qu’il fallait lui emboiter le sillage. Et il fut adoubé chevalier maritime. Ainsi avait été refondé l'enseignement de la marine à voile dans le royaume de Mer par des  gars du comté de Glénanie qui avaient fait la guerre du XXème siècle pour des gars qui ne voudraient plus jamais la faire. Ils organisèrent toutes sortes de  confréries, pépinières à héros maritimes. Chevalier Wilfrid d’Aunis y grandit, progressa, confronté à toutes sortes de bassesses et d’honneurs, mais finit par donner à ses armes la puissance d’un blason.

Prince Loïck de Celtie obtint le titre mérité de roi des Océans, soutenu par de grands financiers du royaume, comme Benjamin de Rotschild, Fujicolor, Lada Poch, Banque populaire… L'homme avait ajouté à ses compétences maritimes une qualité prisée en ce monde : la parole. Oui ! Il usait de verve. Et fort bien. Les ménestrels de la geste sportive adoraient cela. Roi Loïck était devenu ce qu’ils appelaient entre eux, sur un ton complice et entendu, un bon client. 

Chevalier Wilfrid d’Aunis continua ses combats. Cela se passe de mots. La force mentale que requiert  une quête dépourvue d’atouts financiers est telle qu’elle forge une autre sorte de caractère. On y manie la grandeur, on résiste à la rancœur, on tente d’y rester humain et serein. Mais année après année, on progresse.
Or, il est un point commun aux rois et aux chevaliers : la quête du Graal. Le royaume de Mer en recélait plusieurs :  médaille olympique, Figaro, Route du Rhum, Vendée Globe, Coupe de l’America. L’âge aidant, Loïck de Celtie, doigts de pieds en éventail sur un trône qu’il envisageait de quitter un jour dignement, contemplait de loin ces fameux tournois. On vint le solliciter un jour de l’été  2014 : acceptait-il de remplacer pour le Graal Route du Rhum un jeune prétendant blessé ?  Il ouvrit son épais carnet de palmarès, feuilleta les nombreuses pages - ce Graal-là n’y était pas inscrit - et,  après s’être enquis de la bonne préparation du vaisseau, accepta. 

De son côté, chevalier Wilfrid d’Aunis, dont la bourse contenait plus de contrats d’emprunts personnels que de sonnants deniers avait, par la grâce d’une douce dame éprise de lui, su croire en un souvenir enfoui : à neuf ans, sur le port, il s’asseyait en face du grand voilier de prince Malinovski de Slavie, héros en son temps mais jamais couronné. L’enfant se voyait un jour à cette barre. Prince Malinovsky  que l’âme russe et authentiquement noble portait au symbole, venait de se faire ravir le Graal premier par un cow-boy canadien illégitime. Touché au cœur par ce têtu mouflet qui badait sur le quai, il le fit monter à bord et l’emmena pour une navigation fondatrice tâter de l’embrun en sa compagnie. Trente-cinq ans plus tard, Wilfrid retrouva ce fameux voilier que des rustres avaient laissé croupir dans une vasière et lui redonna vie. 

Loïck et Wilfrid coururent ensemble le Graal de l'an 2014 sans pour autant se fréquenter. Le roi remporta la victoire en catégorie reine ; le chevalier qui courait dans la catégorie du peuple cravacha son vieux vaisseau et l’emmena au pied du podium. Quatre années passèrent encore. Le Graal fut remis en jeu. Roi Loïck de Celtie sortit de son palais un matin d'automne, huma l’air des pontons et des brumes aurorales de Celtie dont il adorait les senteurs mêlées de tourbes et d’embruns ; il observa le ciel, marcha longuement et prit un café chez Gégé, une taverne fréquentée de lui seul et par quelques habitués qui tapaient le carton et se foutaient complètement de sa présence ; ou bien, pensa-t-il inquiet, peut-être ignoraient-ils tout de sa notoriété océanique... 

Il se sentit soudain fatigué de tout cela. Aussi de la liesse des foules qui acclament les plus puissants, les plus rapides, les plus forts, et finalement les plus importants budgets. «Du sens, se dit-il, il me faut du sens !  Courir à l’ancienne, voilà qui aurait du sens !» Ainsi conçut-il de participer au Graal 2018 sur un voilier-sœur de celui du cow-boy qui, en son temps, avait giflé Malinovsky de Slavie d’un gant de temps de 98 secondes.  Il tint à le faire sans aide, sans marque, usant d’une vieille boussole, d’un authentique astrolabe, d’un sextant, de courage et autres équipements préhistoriques. Il nomma Happy son vaisseau jaune aux allures de mouette et, muni de tout ce joyeux entrain,  pour la première fois depuis longtemps affronta la plèbe. Il termina quatrième des Trois coques, sorte de performance accomplie, ce fut noté, avec retenue et modestie.

Il y fréquenta chevalier Wilfrid d’Aunis, cinquième des Une coque ayant navigué les cales pleines à craquer de sens : sur son vaisseau de cœur et dans son rêve de mioche, il avait affronté les tempêtes en portant les couleurs de l’œuvre de charité SOS Village d’Enfants. Des gars et filles orphelins suivirent sa course et firent le voyage jusqu’aux lointains pontons Caraïbes pour l’accueillir. Le chevalier qui se trouvait tout de même déçu de n’avoir pas réparé l’antique outrage fait au prince Malinovsky de Slavie oublia soudain le sport, la compétition, les podiums ! Dans le regard des mouflets, il lut que la victoire n’était pas seule à se trouver jolie.[4]

Tout conte mérite morale. On pourrait imaginer, par exemple : Notoriété est un capital dont il faut toujours nourrir l’intérêt. Mais ce ne serait pas suffisant. L’histoire continue, les jours passent, le rhum coule à flot. On dit que Loïck de Celtie et Wilfrid d’Aunis ne se rencontrèrent jamais. Seuls leurs vaisseaux s’étaient côtoyés.

On dit aussi que le roi, à peine posé pied en terre Caraïbes, fut assailli de ménestrels désirant chanter son haut fait, ce qu’il fit lui-même avec la faconde habituelle. Puis il vendit son vaisseau. De son côté, le chevalier confia son vaisseau vétéran à un fidèle second. Sa mission ? Traverser à nouveau l’océan et rejoindre la lointaine province d’Aunis où l’attendent d’autres enfants.
On dit enfin que Wilfrid d’Aunis, visant à courir pour le Graal ultime Vendée Globe, attendit son heure et de nouveaux deniers. Pendant que Loïck de Celtie, tout ragaillardi par l’Ultime victoire du prince Francis de Beaucie dit «l’Ancien», se mit à reluquer le même horizon des quarantièmes rugissants, se disant que finir là-bas, en beauté, ça aurait de l’allure !  Jusqu’au jour où, mû par un élan de l'âge qu’il ne maitrisait plus, il poussa à nouveau la porte de Chez Gégé. Et la même question l’assaillit : «Mais aurait-ce du sens ?»

[1] Le livret d’état-civil de Nantes (métropole depuis disparue)  signale un nom de famille : Peyron.
[2] On relève dans un registre paroissial du canton d’Aytré la naissance d’un Clerton, prénommé Wilfrid
[3] Un livret militaire de l’ancienne Brest stipule un Eric Tabarly qui correspond à l’acte de naissance.
[4] Michel Malinovsky : Seule la victoire est jolie Emom Neptune (1979)

54 commentaires:

  1. Très édifiant ; je me trompe ou l'on sent un penchant très net pour le manant ? Et par conséquent une pointe d'agacement envers le Prince Loïck ?

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    1. Oh vous savez,moi je ne fait que rapporter une légende...

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    2. Mon ami Jojo Guerinet à transmis ton texte, Laurent, à Loick et Wilfrid...

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    3. Ha ha ha bien joué Monsieur Laurent !

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  2. J'ai plutôt survolé que lu sérieusement ce texte, mais c'est bien l'impression que j'ai eu également...

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  3. C'est bien également l'impression ressentie...

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    1. Lu Lordon , intéressant , manque un peu de chiffres pour un chercheur mais bon , j'ai lu les commentaires sont intéressants

      A propos de commentaires ce ne serait pas toi André ( Loire ) qui en aurait fait un dans le C'est dans l'Air de Samedi en faisant un jeu de mots avec " aux actes " ???

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  4. Très beau texte Laurent qui me fait évoquer la Perdrix d'Aunis (l’emblème de L'Aunis) comme un autre bar, similaire au votre, à La Rochelle ou vient boire son café un grand marin sauvé autrefois par Prince Loïc, Philippe P. de Quimper.
    Bernard Landais

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  5. Tres beau texte, inspirant. Ne prouverait-il pas, au contraire, que la mer nous rassemble par delà les différences et les conditions? Un peu comme le ferait le rugby par exemple :-)
    Allez hop, une bouteille de rhum pour l'équipage, un Bumbu épicé de la Barbade fera l'affaire.

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  6. C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases...




    Pipiou, montagnard.

    (copyright maître Folace, notaire)

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  7. Prince Loïck, marin d'exception, avait l'âme bien trempée dans l'acier solidaire des gens de mer. Sur la mer. Mais c est une autre histoire.

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  8. Très beau texte , avec une belle leçon de morale , finalement tous les chemins ( de vie ) mènent à Rhum , oui bon je sais ...

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  9. Comprends pas bien ce que vient foutre l'élan à la fin ,un élan des mers?

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  10. A relire cette légende je me suis souvenue d'une émission que j'écoutais à la radio, je ne sais plus quand mais c'est vieux, des histoires de flibustiers, boucaniers, pirates et corsaires et ça chantait aussi ... le générique c'était "la taverne de l'Olonnois" qui s'en souvient ?

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  11. Jeune, on m'avait offert un beau livre sur ce thème; et je l'ai encore. Mais je n'ai aucun souvenir de cette émission radio, que pourtant, j'écoutais, la radio, (et écoute encore) beaucoup.
    Pour reparler des évènements actuels et des analyses qui en découlent, j'ai lu, hier, dans le "Monde diplomatique" (j'attendais à l'hôpital, alors...)un article d'un certain Alexis Spire sur les impôts. Très intéressant et éclairant.

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    1. merci André, j'ai retrouvé quelques pistes : il s'agissait de Jacques Yvart "Il a animé pendant l'été 1966 ou 1967 une émission La taverne de l'Olonnois sur France Inter où il alternait histoires et chansons de marin."
      "Jacques Yvart est peu passé à la télévision : un peu dans les années 1970, avec des chansons comme Monsieur. De temps en temps, on l'a entendu dans l'émission Pollen de Jean-Louis Foulquier."
      Ca me fait sourire parce que j'avais 7 ans et je m'en souviens très bien ! En particulier l'histoire du terrifiant Olonnais/ Olonnois "le fléau des Espagnols" j'ai dû en faire des cauchemars ensuite !!

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  12. C'est dingue.
    La chanson de variété française est un de mes domaines de prédilection....J'écoutais France-Inter très régulièrement à cette époque et Jean-Louis Foulquier particulièrement... Et je suis complètement passé à côté de ce type!

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  13. Jolie histoire d'esquifs et d'embruns.
    Mais sauf erreur ce n'est pas le bateau vaincu d'une demi vague par Mick le Canuck plutôt son successeur,KriterVIII.
    Précurseur dans la recherche des ultras légers, mais vite obsolète face aux composites, lests mobiles et autres quilles inclinables, il reste un magnifique sloop classique.
    Pour l'avoir croisé durant sa période bateau école je suis bien content qu'un valeureux bouffeur d'écoutes lui ai redonné l'odeur des Alizés.
    Allez prendre le vent.

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    1. Mais c est dingue ça ! On peut même plus construire une légende tranquille alors ? Toujours un exegéte du sujet qui traine sur.les.pontons pour rectifier le tir. Bon ... Je m'en vais de ce pas prévenir le Bureau des légendes de renforcer la diffusion du faux pour qu il devienne le vrai... C est bien le principe en la.matiere non ?
      Merci pour le coup d'oeil .

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  14. Oups pas mes meilleurs souvenirs cette émission ,c'était de 22 heures à 23 heures et çà voulait dire que si je l'entendais c'est que j'étais à la cheville en trein de bosser .Mais quel générique fabuleux de gato Barbieri .

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  15. Ben moi, C'était plutôt "loup garou" animé par Patrice Blnc Français, suivie de "feedback" par Bernard Lenoir. 2 belles émissions tapant dans la pop et rock music, new wave 79/80, qui cartonnaient à l'époque, mais ça n'a pas duré.
    Sinon si l'océan n'est pas ma mère, le rugby reste plus mon père. Je préfère quand même plus le gazon que l'eau pour l'exercice sportif. Non pas que j'ai pas le pied marin, mais le collectif ovale que me retrouver devant la barre d'un voilier, livré à moi même face aux vagues et à l'âme. La peur de la lame de fond ? Bel exercice de confiance en soi pour lutter contre des éléments pas toujours faciles à maitriser, style mille milliards de mille sabords. Plutôt marin d'eau douce pour ballade sur les canaux. A l'époque, j'étais pas trop doué non plus pour la planche à voile qui éclatait.
    Bref, que souffle le vent mais pas un vent d'autan. Je préfère avoir été un manant du rugby plutôt qu'un mano à mano avec cette immense étendue d'eau qui n'en finit pas au loin, là-bas après l'horizon. Et puis 1 bateau et 1 skipper, ça se loue non ?
    Enfin, je loue quand même les qualités de ces guerriers des mers pour se barrer dè qu'ils peuvent, sur ces formules 1 des mers. Des caractères bien trempés de toute évidence.

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    1. Patrice Blanc Francard l'animateur de Loup Garou...

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    2. j'écoutais Claude Villers, "Marche ou rêve" avec aussi Nicolas Hulot toujours au fond des mers ou des gouffres ou en l'air ça faisait "pschitt ch chch " dans le casque . La Terre était vachement belle à voir à la radio . Mais Villers c'était l'assurance de pouvoir entendre Jacques Higelin à coup sûr alors ...

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  16. Nicolas CHAUVIN, 19 ans, espoir du SF, est décédé à la suite d'une fracture cervicale après un placage. Bon les commotions cérébrales on connait les conséquences à distance, Louis Farjowski commotion cardiaque sur coeur pathologique on découvre et maintenant fracture cervicale haute C2 ou choc spinal on n'avait oublié surtout sur placage. La vidéo permettra de voir la nature du placage. On dira pas de chance et loi des séries fatales ... Bref deux jeunes décédés accidentellement. Deux de trop, sans compter tout ce qu'on ne sait pas en top 14 et Pro D2 de lésions graves. Il serait bien de savoir pourquoi Ibanez, March et Cies ont du arrêter en urgence leur carrière. Le rugby est en rhum é et les contes n'ont rien d'idylliques.

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    1. Le décès d'un jeune de chez vous lu dans le Midol cette semaine. J'en suis bien triste.
      Allez la Lomagne.

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  17. la royale board navy et sa croisiere funeste
    combien de matelots dev ront perir dans ces mers de regroupements
    combien de contusionnes face aux icebergs plaqueurs
    fi du grand large
    tous dans la nasse meles
    que de SOS lances restes sans reponses
    seul une mutinerie chassera cette amiraute

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  18. La liste s'alourdit, et les commotions continuent de plus belles. Le protocole s'applique. Puis on apprend dans la semaine des nouvelles rassurante autorisant le joueur à reprendre dès le match suivant...
    Managers, entraîneurs font des réquisitoire sur la santé de leurs joueurs et sont témoins consentants de l'érosion de la santé des joueurs. Toujours plus de matchs. L'intérêt financier forcément pointé du doigt. Exigence des sponsors en terme de résultats, marchandising retardent d'autant des mesures de fonds.
    Du coup, notre famous polyvalence a son charme. Sans parler des jokers médicaux et bien sur de la profondeur des bancs...
    Voir cet article de 2014 : http://.sudrugby.com/2014/09/le-rugby-tue/
    ... toujours. Où est l'avancée véritable ?
    Quand les clubs et fédés vont ils sortir la tête du sol. Il s'agit d'accidents professionnels en T14 ou autres. Quelle mise en cause de la responsabilité de l'employeur ? Quid du CHSCT ? Personne ne dit rien. Tout le monde continue à consentir.
    Loin d'être 1 conte de fées, même avec beaucoup de rhum.

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  19. Hello du blog
    J'ai appris hier soir vers 20h30 le décès du jeune Chauvin. Pas envie d'écrire sur ce sujet à chaud. Terrible drame qui me laisse sans voix et sans doigts sur l'azerty. Depuis le temps ici qu'on écrivait sur le thème : "il faudra un mort pour que la violence dans le rugby au contact soit abordée sérieusement", et bien nous l'avons. A force d'envoyer un porteur du ballon foncer dans le tas d'en face tête baissée et de lancer des défenseurs têtes baissées défoncer le porteur du ballon...

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    1. Oui, et un article de fond dans "l'Équipe explore " qui fout les jetons.
      Allez, jusqu'où s'arrêterons ils....

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  20. Dessolé pour le Conte du Rhum mais ..... Ca raisonne tellement mal avec le précédent post "l'équipe de l'enfance " le départ tragique de Nicolas ..... Dire qu'à une époque aller à deux défenseurs nous valait une grosse engueulade de notre entraineur , le premier plaquage à deux dont je me souvienne c'est deux black sur O Driscoll , un assasinat .... Tu m'étonnes que le mec ait passé sa carrière sous pain killer
    Le Monde du Rugby est "dévasté " Guirado prie pour que rien ne lui arrive , la machine rugby est hors de contrôle et ceux qui sont supposés la faire marcher , la regardent passer du bord de la route comme des badeaux constatant les dégâts

    Franchement désespérant

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  21. Mis à jour le 13/12/2018 à 17h27 – Publié le 13/12/2018 à 16h05
    Le Figaro

    Suite au tragique décès du jeune espoir du Stade Français Rugby, Nicolas Chauvin, la Fédération française de Rugby a diffusé un communiqué de presse. « La France va continuer d'être une force de proposition majeure pour l'évolution des règles qui concourent à la sécurité des pratiquantes et des pratiquants. Cependant, cette actualité tragique souligne la nécessité absolue d'une mobilisation des acteurs du Rugby mondial. C'est pourquoi, la FFR a demandé à World Rugby la tenue immédiate d'une réunion exceptionnelle dédiée à la sécurité. » Une minute d'applaudissements sera respectée cette semaine et ce week-end sur toutes les pelouses des compétitions de rugby amateur et professionnel.

    Pour être force de proposition il faut de la compétence. Aujourd'hui, par exemple, les traumatologues travaillent beaucoup avec Airbus sur la biomécanique. Il serait intéressant de faire des logiciels de simulation, comme pour l'automobile, pour connaître les contraintes réelles du rachis sur les impacts mais aussi de se rapprocher de l'institut du cerveau et de la moelle ICM (formule I) pour savoir le devenir des pilotes après accidents violents. Avant d'aller a l'étage supérieur de la fusée (WRC), essayons de comprendre nos lacunes et de combler nos carences. Le Grenelle du rugby a accouché de 2 morts de 19 ans. Ce jour, un ami m'a dit que 2 joueurs étrangers de top 14 étaient plus que limites sur le plan rachidien. Ils sont en attente d'une décision chirurgicale qui les condamnnent à ne plus jouer mais à rester en vie. A suivre. Quid de March arrêt brutal, de Tomalolo et Tolofua requalifiés par quels miracles ?

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  22. Des médications pour faire avancer des morts-vivants, trois jeunes de bon niveau morts de leur passion, sans parler du Flop 14 et du XV de France : je ne tire pas le rideau du blog et le laisse ouvert. Mais je vais prendre un peu l'air. Je préparer un hors-série ovale pour février, ça me change un peu les idées.
    Je vais essayer de pondre une chronique optimiste. Pas facile.

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    1. Prendre de l'altitude et planer ? https://www.cnetfrance.fr/news/apres-un-periple-de-plus-de-18-milliards-de-kilometres-la-sonde-voyager-2-atteint-l-espace-interstellaire-39877957.htm

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    2. Relire Walden un peu beaucoup tous les soirs...

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    3. oui mais le fond des bois ce n'est pas assez loin, 18 milliards de kilomètres loin de la Terre et de ses horreurs me semblent une distance plus acceptable ... hélas .

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  23. Oui, l'équipe d'enfance est bien loin, comme la métaphore du monde, pura vida. On est bien à l'heure 0. Et pour l'instant, on con(mp)te les bouteilles de rhum pour oublier... Le fil rouge de l'actualité est respecté !

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  24. Malheureusement, oui...Et comme prévu, finalement, sans grande surprise.

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  25. Au fond, au vu de la société en général, il n'est peut-être pas interdit de penser que le rugby en est son digne représentant. Sa métaphore la plus aboutie.

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    1. Sinon, vous ça va ?
      Allez Chevreuse

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    2. Dans des circonstances que je tiendrai secretes , une personne dont je tairai le nom m'a dit des choses que je ne peux pas répéter ....Michel Audiard

      Quand je suis préoccupé je relis du Audiard , ca me détend

      Allez tiens , Allez Chevreuse

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    3. je fais comme toi François ! Et aussi en cas de gros stress, une page ou deux de Brèves de comptoir ( plus c'est l'indigestion ) et si ça n'arrive pas à te faire sourire puis franchement éclater de rire ...
      Parfois même une certaine poésie ...
      - Ca fait deux jours que je te vois à boire du Champagne ?
      - Je déambulle .
      Des pensées profondes :
      - On est allé sur la Lune, mais en fait c'est pour aller sur Mars
      - Moi c'est pareil, je vais à la boulangerie pour aller au bistrot .
      Des considérations religieuses :
      - la Vierge quand elle apparaît pas, elle fait quoi de ses journées ? Elle lit ?
      Economiques :
      - Pernod Ricard c'est coté en Bourse, et faudrait pas qu'on en boive ?
      Existentielles :
      - La vie de tous les jours, il en faut un jour sur deux au maximum...
      Ecologiques :
      - Le pire c'est la fuite radioactive ; ça sent même pas le gaz !
      Des questions surréalistes :
      - Les rêves c'est des images en quoi ? En eau ?
      Et pour finir, une révélation :
      Les oiseaux reçoivent toutes les ondes des radios qui passent, c'est comme ça qu'ils chantent !
      Bon weekend !

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  26. Raka out, Slimani out, ...hier soirée grave avec un ami de fac qui est médecin d'une équipe féminine, 50 ans de judo derrière, x fois champion de France universitaire, champion d'Europe par équipe avec le ST, au contact des Pros du top 14. Son verdict: trop de muscu, raides comme des passes lacets, sur un tatami, endurance zéro, tiennent 10 mn avec leurs gros muscles, pas de force ni endurance ... conclusion: heureux avec les filles et moi donc 💅💄🎶🏈
    Tous ces mecs des gonzesses
    Allez la Lomagne

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    1. 2019 : année des meufs . Sinon je viens de voir un excellent film "Wind river" avec des Indiens, des cowboys sur motoneiges, une bonne histoire policière dans les paysages du Wyoming . de la neige et 3 pumas mais pas Argentins .

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    2. Témoignage très important, voire capital

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  27. Je ne peux qu'être d'accord avec le constat...

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  28. http://commefou.blogspot.com/2017/08/sur-du-vent.html

    Chronique sur "Comme Fou". Film sorti premier semestre 2017. Puissant.

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  29. Si l'on veut (qui le veut ou le voudrait?) retrouver un rugby normal, il n'existe, à ma connaissance, que deux solutions:
    - La première passe par un changement radical de certaines règles dans le cas d'une réelle volonté de retour à la normale.
    - La seconde par la création d'une nouvelle Fédération d'un jeu/sport que l'on nommerait "Original Rugby", par exemple, pour certains amateurs peut-être éclairés. Et sans que cela ne soit comme du Jeu de Paume par rapport au Tennis actuel...
    Quoiqu'il en soit, j'avoue être à la limite de l’écœurement face aux diverses déclarations d'intentions (à part quelques unes sensées, bien évidemment) qui ne laissent supposer aucun changement risquant d'altérer le bon fonctionnement économico-financier de la machine en place, sans parler des larmes plus ou moins de crocodiles des uns et des autres et de cette habitude de minute de silence ou, pire, d'applaudissements dont j'éviterais d'analyser les fondements.
    Et, quoiqu'il en soit encore, il est évident que les changements envisagés ci-dessus -surtout le premier- entraîneraient de profondes modifications que je ne hasarderais pas à analyser ce soir.

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