samedi 29 février 2020

D'un château l'hôte

Un ballon vaguement ovale ayant débarqué porte Océane sur le rivage du Havre, le rugby français s'est ensuite entiché de bâtir des châteaux en Espagne, s'offrant entre 1968 et 2010 quelques Grands Chelems dans le Tournoi des Cinq puis des Six Nations. Nobles aspirations maintenant dépassées par une conquête plus élevée, ce trophée Webb-Ellis posé en 1987 sur un sommet jusque là inatteignable pour le XV de France.
Piqué en plein cœur de la cité médiévale sur un piton moussu et glissant de roche volcanique dont la pente, abrupte, écœurerait le grimpeur le plus intrépide, le château d'Edimbourg domine l'hôtel où résidera, dimanche prochain, la troupe France. En assurer l'ascension - au sens métaphorique - relève du test de paternité. En effet, le pire adversaire de ces Tricolores n'est pas le Chardon mais bien l'équipe de France elle-même, remarquable modèle d'inconstance dans son incapacité endémique à enchaîner deux grandes performances de rang.
Après le succès à Cardiff, l'enjeu de ce quatrième match du Tournoi 2020 n'est donc pas, comme beaucoup le rêvent, de s'ouvrir une voie vers un possible Grand Chelem pour placer une nouvelle coupe sur l'étagère du hall d'entrée de Marcoussis au milieu d'autres vases de cuivre rouillés, mais bien d'enregistrer une secousse tellurique, signal que s'ouvrent enfin des perspectives comme on dégage une avenue pour relier du plus loin que porte notre regard la terre au ciel.
Autant que l'Histoire, le rugby est une géographie des lieux intimes qui résonnent. Et chantent aussi. Ecoutez Parsifal en visitant ce château dont parlait déjà Ptolémée. Affronter l'Ecosse sur ses terres mystiques et minérales consiste autant à puiser au fond de soi les ressources pour ne pas sombrer dans l'approximation coupable qu'assister au contact de la matière et de l'esprit. Car si le XV de France doit sortir de ce combat, ce sera en vainqueur de lui-même.
Edimbourg, tel Montsalvat protégeant le Graal, abrite la Pierre du Destin. On appréciera le symbole qui consiste pour les Tricolores, si l'on en croit leur sélectionneur en chef Fabien Galthié, à prendre autant de plaisir à écrire leur propre roman d'aventures épiques que nous en avons à le lire, match après match. Mais celle-ci, de page, s'ouvre dimanche sur un nouveau chapitre. La France ne désire rien d'autre que d'être sacrée en 2023 à Saint-Denis et le pont-levis remonté devant elle ne s'ouvre qu'avec une unique clé. D'où l'avantage d'être constant.
Les nations - Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud et Angleterre - qui soulevèrent le trophée Webb-Ellis sont parvenues à enchaîner au moins trois victoires de rang face à des adversaires de haute lignée. Voici donc l'ordalie du jeu à la main. De Kilwinning à Murrayfield, les batailles ne manquent pas qui racontent les vertus du rythme écossais : engagement, rigueur, précision, persévérance, dépassement de soi mais aussi inspiration et aspiration.
Doyen des chevaliers, Gurnemanz interroge le cœur pur : "Sais-tu ce que tu as vu ?". Aujourd'hui, comme me l'écrit Richard Astre au sujet de cette équipe de France devant laquelle s'alignent les planètes, nous avons aperçu "un système de jeu (qui) a permis aux joueurs de faire preuve d'altruisme, de combativité, de force mentale et d'ambition. Fini, les avants coureurs à pied qui se désagrégeaient au fil des minutes. Tout le monde est au diapason, les petits comme les grands. Ce changement pourrait nous faire découvrir le culte de la victoire."
Et l'ancien demi de mêlée et capitaine de Béziers et du XV de France d'ajouter, en repensant à cette victoire française dans l'antre du dragon baptisé naguère Arms Park : "Je pense que les Gallois (les anciens) ont dû avoir une pensée nostalgique pour Gareth Edwards et Barry John... en s'apercevant qu'ils avaient, cinquante ans après, changé de camp. Cette paire de demis française est un filon d'or pour le rugby français. Tant que nos avants se sacrifieront pour eux."
Le jeu de rugby renferme des secrets dans ce mot. Le XV de France inaugure une nouvelle ère et voici Dupont, Ntamack, Olivon, Bamba, Alldritt, Willemse ou Le Roux en passe d'être admis à la Table Ovale. Pour les supporteurs les plus transis, le match d'Edimbourg préfigure une sorte d'apothéose. Mais les Tricolores, après trois succès de rang, vont découvrir devant une armée en kilt qu'il n'y pas de sacre envisageable sans avoir au préalable sacrifié à l'essentiel.

140 commentaires:

  1. Vainqueur de lui même, ça serait pas, un peu ,attaquer le chantier de l'animation offensive,car il faudra bien un jour , et l'occasion s' y prête, prendre le jeu à son compte.
    Allez Chevreuse

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Après le match de Cardiff, j'étais sur la même idée que Jan Lou: qu'après de belles victoires d'abord construites sur une défense retrouvée, intraitable, coureuse, constante, l'EDF montre sur le terrain ses ambitions offensives qui ne sont pas moindres.
      Mais quand Ritchie nous a communiqué le mél enthousiaste de Richard Astre sur cette nouvelle équipe, je me suis dit qu'il y avait peut-être autre chose, qu'Astre "sentait" mieux que moi simple spectateur, et qu'il fallait sans doute être plus patient, laisser comme le dit Ritchie ci-dessus faire le temps, si tant est que cette jeune équipe n'en est qu'à ses débuts, et que si elle concrétise tous les espoirs qu'elle suscite actuellement, elle pourrait monter haut, dans les titres et dans le jeu.
      On aimerait donc que ces jeunes lignes arrières s'enhardissent et se libèrent plus, mais ça viendra nécessairement en son temps; Dupont le détonateur ne prend pas le trou à chaque ballon (je le trouve même plutôt sobre et collectif depuis le début de ce Tournoi), son compère Ntamack semble avoir déjà la maturité attendue plutôt pour un demi d'expérience, avec un sang-froid étonnant, et si l'occasion se présente, il la prendra (voir son essai contre les Italiens).
      Ajoutons que le match en Ecosse se fera -peut-être- encore sur une base d'abord défensive, les Ecossais jouant chez eux et devant se racheter de prestations moyennes. Mais sait-on jamais, les matchs contre l'Ecosse étant quelquefois bien débridés (voir le fameux nul de l'an dernier à Twickenham).
      Mais gagner un 2ème match consécutif à l'extérieur serait un signe fort.

      Supprimer
  2. “L’importance d’être constant relèverait donc de la comédie sérieuse pour gens frivoles ?”
    Fiat lux, Teddy. Fiat lux...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime quand vous saisissez au rebond les occasions de relance...

      Supprimer
    2. Et dans cette chronique il y en a quelques-unes...

      Supprimer
  3. En contrepartie de tous ces beaux châteaux et beaux mythes associés dont tu nous parles, j'espère que nos tricolores éviteront le château/citadelle de Sigmaringen dans laquelle se sont enfermés, repliés, enterrés, enferrés tous les restants du régime en exil de Vichy. Je le pense et le crois d'ailleurs sincèrement.
    C'est juste ce pastiche du titre "D'un château l'autre" de L.F.Céline dans le titre de ta chronique qui m'a fait me tourner vers cette époque de sinistre mémoire.
    Par ailleurs, tu m'a fais plonger dans mes souvenirs et mes dictionnaires en convoquant "Parsifal" (et Gurnemanz) et, donc, Richard Wagner; Ptolémée, ses astres et sa géographie; "Montsalvat" de Pierre Benoit (que je n'ai pas lu!), ses Cathares et son Graal; et ce beau terme d'"ordalie", à la fois guerrier et mystique, qui devrait parfaitement correspondre à l'épreuve qui attend notre équipe et ses jeunes recrues.
    Le décor est bien planté.

    RépondreSupprimer
  4. Contre l'Ecosse c'est vraiment l'occasion de prendre le jeu à son compte, vu principalement la faiblesse générale de cette équipe actuellement. Ca évitera de tomber dans un conte des occasions perdues dans le cadre de l'avancement des projets d'avenir. Dans cette expectative qui sera mis en 12 et 13 et quelle sera l'ammélioration en touche pour une conquête plus aisée et déterminante?

    RépondreSupprimer
  5. André tu as presque tout dit ! Bravo donc pour ta rapidité, moi je suis allée relire quelques pages de Céline et donc j'ai continué, continué .... fascinant ! Et Pom sur Oscar !!! Bien vu !
    Bon Ritchie a semé plein de petits cailloux, par inclinaison naturelle pour les pierres c'est ce chemin que je suivrai .De piton en roche volcanique, d'ascension en secousse tellurique, de terres mystiques et minérales, jusqu'à la Pierre du destin ... tout nous mène à ces pierres mystérieuses partout en Ecosse avec la plus étrange de toutes, la pierre de Scone, celle du Château que mon cher Walter Scott finit par retrouver après de nombreuses recherches, c'est que cette pierre - probablement une météorite- est celle qui relie la terre au ciel, un roi d'Angleterre se fait couronner assis sur cette pierre . C'est dire si elle fut l'objet de bien des convoitises au fil des siècles, elle a souvent disparu et réapparu ... moderne Graal des chevaliers . Sa dimension astrale, bonjour Richard ASTRE, la relie pour nous aujourd'hui à Ptolémée, lisez André, plus haut ... Et nos modernes Parsifals en quête de victoire feraient bien d'aller voir là haut ...Inspiration et aspiration à trouver, croire au Ciel même si on n'y croit pas, fendre l'armure et aller en Terre Promise . L'Ecosse va galvaniser nos chevaliers ... en route pour le sacre ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ah Gariguette...
      Et oui donc
      Astre et Ptolemee...
      J'avoue que j'ai souri en écrivant ça...
      Pour les pierres oui une thématique.
      Et le sacré au sens ésotérique du terme. Ce qui est à l'intérieur du cercle.
      Ca fait vraiment plaisir d'écrire pour des lecteurs et lectrices comme vous

      Supprimer
    2. Je crois même que cest ma première motivation

      Supprimer
    3. Merci Ritchie, plaisir de te lire aussi . Cette jeune équipe nous transcende ; oui "ésotérisme" est le mot, comme si quelque chose de magique se développait autour d'eux ... Le staff est en train de réussir à bâtir une légende, après le souffle du Dragon, voici les cercles sacrés ha ha ha ! un vrai feuilleton avec plein d'effets spéciaux ! On va vibrer et ça fait du bien ...

      Supprimer
  6. Écoutez l'ouverture de Parsifal et le prélude de l'acte 3. Rarement élévation spirituelle n'a été aussi bien rendue musicalement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je mets le lien https://www.youtube.com/watch?v=8k41D9por6c, bon on est loin du petit bonhomme en mousse et autres délices de 3e MT mais parfois l'élévation spirituelle ça booste les neurones ...

      Supprimer
  7. Le château d'Edimbourg transformé le temps d'un week end en auberge Espagnole,lieu où l'on trouve que ce qu'on y apporte. Un ensemble de joueurs venant avec leurs points forts, afin de construire une équipe.
    Ce match n'étant qu'une étape du long parcours initiatique menant au Webb Ellis. Ce qui n'est plus impossible, mais de l'ordre du réalisable.
    Attention cependant de ne pas partir en kilts, la fleur à l'épée, affonter ces braves Ecossais, de peur de se retrouver en kits, Persifler par le peuple.
    A eux de se construire une voie royale afin de pouvoir défiler sur les Champs Elysées.
    Avenue où la terre rejoint le ciel en son point d'orgue, l'Arc de Triomphe.
    2023, "Majoie Saint Denis"

    RépondreSupprimer
  8. Au fait, si vous allez dans "la blogothèque", vous trouverez le nouveau site de Benoit Jeantet, "du rugby et des histoires"...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. il vient à Uz ? juste pour se faire raconter des histoires de rugby le soir à la veillée, je verrais bien une lecture par l'auteur ...

      Supprimer
    2. La balle est dans son camp...

      Supprimer
    3. A priori il devrait y avoir lecture d'une nouvelle inédite.

      Supprimer
  9. Très bel article Ritchie, qui va droit à mon estomac de buveur de tourbé et à mon coeur de golfeur qui se serre en pensant à Carnoustie, St Andrews ou Birkdale.

    Qu'il fait bon lire ce blog, où la discontinuité historique n'a pas voix au chapitre, où on ne se croit pas rebelle ("progressiste" dit-on) en refusant l'héritage des siècles et en se croyant supérieur à ce qui a précédé. Combien de sports ont contribué et surtout contribueront à engendrer d'honnêtes hommes tels ceux qu'on peux lire ici, auteur ou commentateurs ? Bien peu je le crois.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Droit au cœur, Diogene.
      Et à très vite à Uzerche pour faire connaissance(s)

      Supprimer
  10. Ce n'est plus "coté ouvert" mais "bouillon de culture". Je n'en suis pas absolument certain, mais au Chateau d'Edimburg, il y a des joyaux de la couronne d'Ecosse et beaucoup d'inscriptions gravées sont en Français....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois bien, oui... Auld Alliance

      Supprimer
    2. Et aussi les Stuart, auparavant Stewart, Steward d Ecosse et d ascendance Bretonne, de Dol. Mais de quand date les inscriptions la..

      Supprimer
  11. Je pense que l'animation offensive ne pourra se mettre en place que le jour où la défense exigeante, et exigée par Shaun Edwards sera acquise, naturelle et spontanée.

    RépondreSupprimer
  12. Sergio, es-tu sur le bord de la route? Quelle course!

    RépondreSupprimer
  13. Ah Richard ! Des mots comme des clés, autant de ballons pour ouvrir les intervalles. La balle au centre de tout, elle est  déposée main main pour l'ouvreur en redoublée, en feinte de croisée puis prise d'intervalle, au cordeau pour l'arrière intercalé, bref autant de possibilités d'ouverture. C'en est presque une partie d'Echecs.

    C est un beau B&B que tu as mis en photo. Ils servent le Full Scottish Breakfast ? S il n y a pas de black mudding, ce n est pas un vrai... :-p


    Et sinon au hasard, je rebondis sur...Kilwinning, Bernard, abbé d'Arbroath de son vivant, auteur de La Déclaration qui proclame l'indépendance d'Ecosse et reconnait selon la légende et l'histoire, controversée toujours, l'ascendance Scot des Ecossais, les enfants de Scota, fille de Pharaon qui aurait amené avec elle l'Oreiller de Jacob. Ne pouvait régner sur l'Ecosse que ceux qui avaient réussi à se hisser sur le dit Coussin.c est que pour dominer l ecosse il faut grimper haut

    Ensuite, ensuite, selon que vous êtes de Stirling ou de Londres, la Pierre n'aurait pas la même Destinée. J'ai croisé un Ecossais en sortant d'un pub qui le tenait de source sûre, pas la spey hein, de son cousin Fergus, dont le grand père Duncan fils de Malcom, conservateur de musée, les moines de Scone l'auraient tellement bien cachée qu'elle en aurait été oubliée, afin d'éviter qu'Edouard ne s'en serve. D'ailleurs, Edouard s'en souvient lui qui s'en frotté à la Fleur d'Ecosse pourrait en parler. Enfin bon, c'est l'Ecosse, Terre de Légende, on n'est jamais trop sûr de rien là bas, même pas de ce qui fait un bon whisky Jusqu'au maltage et au séchage, tout va bien, ensuite, il s'agit d'une conversation entre l'Esprit et la Matière, entre le Spirit et le Cuivre et le bois. Mais là encore, on n'est pas trop sûr, il faut faire confiance au Master Distiller.


    Je ne l'espère pas trop tellurique la secousse quand même, je ne leur souhaite pas que ce soit Culloden, terme des révolutions Jacobites ( et non ce n'est pas la Pierre qui cesse de tourner. Elle s'est perdu on vous a dit, je le tiens d'un certain Jamie, boulanger spécialisé dans la fabrication de Scones, avec qui j'ai discuté en visitant une distillerie ) Bref, 250 ans pour s'en remettre ils ont mis avant que que David Sole ne fasse ce pied de nez à tout un Royaume.On s'est bien remis de Cardiff 2015, mais quand même.


    Alors dimanche en 8, des combinaisons léchées, une défense maîtrisée, pas héroïque, quelques percées écossaises comme autant d'embuscade menée dans la Bruyère. Une victoire par 15 points, car nos adversaires ont aussi le droit de bien jouer. et nous serons plutôt bien engagés. Et nos demis, qu'ils soient libres, libres de créer le jeu, soutenus par les monolithes de devant, libres pour lancer nos météores de derrière, et que nous puissions continuer à rêver à autant de lendemains qui chantent et  au Destin de cette équipe.

    Oliv

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon ... rugby ? Excellente allégorie Oliv !

      Supprimer
    2. Beau commentaire, effectivement. Je plussoie.

      Supprimer
  14. Laisser du temps, attendre l'assimilation des récents progrès, d'accord .
    Mais attention tout de même, nous ne sommes pas, comme l'autre, maîtres des horloges.
    L'équipe qui saura décrypter notre défense et pourra la contourner ne passera pas un coup de fil avant.
    Lorsque ce jour arrivera, n'en doutez pas, les alternatives devront être prêtes.
    Et c'est tant mieux,parce que l'attaque, ou plutôt l'animation offensive c'est de tout temps dans l'ADN des bleus,on est sevrés depuis une décennie, il est temps.
    Allez, faire peur qu'il a dit avec raison...

    RépondreSupprimer
  15. Hier soir, dans un espace plus discret, j'ai effectué une forme de "coming out" pour exprimer une difficulté certaine à faire un "comming out" au sens "ordinaire" du terme. Et j'ai eu des retours bienfaiteurs et bénéfiques comme celui là "l'important c'est la sincérité et tu l'es toujours"
    C'est donc fort de cet "encouragement" et de ces autres phrases (ci-dessous) que je m'exprime ici en réaction à ce dernier article.
    "..respect, bienveillance et complicité entre les protagonistes...à l'image de ce que peut être le blog, Whatsapp et l'ensemble des ses protagonistes: libres"
    "La liberté ne se retrouve-t-elle pas dans le rebond de ce ballon qui nous unit?"
    "Viens comme tu es et deviens ce que tu es disait Nietzsche"
    "Paraître ou être, telle est ta question"

    Ce n'est plus "coté ouvert" mais "bouillon de culture". écrit Georges ici. Je ne l'aurais pas mieux dit, alors je vais le dire autrement, en ce qui me concerne avec ma manière de faire des comparaisons.
    J'ai le sentiment, sûrement excessif et même erroné, que le niveau des derniers articles de Richard sur son blog (et de certains commentaires), est à l'image de la transformation rapide du niveau de performance de l'EDF. Le niveau est monté de plusieurs crans en terme "d'intensité / références culturelles" et à l'inverse des prestations de l'EDF et de son staff, je n'ai pas l'impression que j'y prenne autant de plaisir / facilité qu'avant. En tout cas, je tiens à peine une mi-temps, pas le match entier, là ou autrefois il me semblait pouvoir tenir la longueur sans trop de difficultés. Et si je tente de suivre, je me mets vite "dans le rouge".
    Mais j'ai compris que le staff est désormais exigeant, plus de place pour le dilettantisme ou la superficialité des choses qui me conviennent si bien. Le boss l'a écrit il y a quelques billets à peine: Que cela mérite réflexion, c'est le but, André. Et je te remercie de le signaler. C'est pour cela, exactement, que je me creuse pour rédiger une chronique qui ne soit pas un sujet à forum.
    Alors j'ai essayé de chercher dans l'histoire plus ancienne, une période qui me conviendrait mieux. Non pas que je regrette la période Saint André, mais peut-être ce que Richard pouvait en écrire en terme de contenus, de skills et de plans de jeu/écriture plus abordables à mes yeux.

    RépondreSupprimer
  16. En tant qu'archiviste officiel et autoproclamé des écrits de RE sur son blog, j'ai trouvé un ou deux articles correspondant à la même période du tournoi. Pour une découverte ou relecture facile. Avant et après Edimbourg.
    Une époque où Richard, d'une manière plus paisible, s'interrogeait déjà sur la profusion de rugby certains WE de doublon avec tournoi. Il s'intéressait même à la pro D2 https://archivescoteouvert.2cbl.fr/2014/02/17/affiche-complet/
    "..Nous ne sommes pas obligés de choisir entre l’orgie et le plaisir. Même si je vois mal comment il est possible d’associer les deux, du moins en ce qui concerne la forme qui nous occupe ici, à savoir la balle ovale..."
    Où il est déjà question de Bernard Le Roux https://archivescoteouvert.2cbl.fr/2014/03/10/succes-a-effacer/
    Et où il écrivait "Le rugby d’aujourd’hui ne laisse aucune place à l’épique." C'est dire que les choses sont vraiment en train de changer (pour longtemps?) puisqu'il écrit désormais "On appréciera le symbole qui consiste pour les Tricolores, ..., à prendre autant de plaisir à écrire leur propre roman d'aventures épiques que nous en avons à le lire, match après match.
    Mais dans cet article "entre deux", qui évoquait à peine le calamiteux 27-6 encaissé à Cardiff https://archivescoteouvert.2cbl.fr/2014/03/03/quatre-nuances-de-bleu/, il aurait fallu déjà que je convoque non pas mon manuel d'histoire ou de philosophie mais celui de géographie pour comprendre plus précisément cette allusion "Alors plutôt que de fustiger la formation à la française... j’ai envie bien passer par Galashiels et Bonnyring."
    Les prémices de l'intensité et du souci de la performance de haut niveau :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Géographie du rugby, Letiophe.
      Les Borders, le coeur du rugby écossais au sud d'Edimbourg; Galashiels, Melrose, Kelso, Hawick, Selkirk, les clubs historiques.

      Supprimer
  17. "There is no such uncertainty as a sure thing." Robert Burns.
    Avertissement d'outre tombe du poète le plus connu d'Écosse!
    Que les bleus sachent respecter ces "brave hearts! ...
    La défense française devra s'ériger tel le mur d'adrien pour protéger les latins que nous sommes de leurs vagues d'attaques fougueuses et imprévisibles !
    Qui en ressortira vainqueur? Le rugby!

    RépondreSupprimer
  18. Bonjour à tous
    de retour d''un mois de repos sur les plages du sri lanka , je me rend compte que Ritchie est au rugby ce que Bernard Pivot est au foot ....Bravo ..
    Pour le match contre l'Ecosse moi je préfère l'ouverture de Tannhäuser
    https://www.youtube.com/watch?v=AWIjohOIYNc
    Il y a un souffle épique magique et quand on l'écoute on sent les chevaux légers de l'arrière faire montre d'une maestria a dominer le monde ...et on sent la force des avants ne jamais reculer devant l'histoire ...
    bon dimanche

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Marc,
      de retour de Reims où le champagne coula à flots toute la nuit pour les soixante ans de mon ami Jacques Rivière, je trouve Tannhäuser et le mont de Venus. Pas vraiment le Graal, ou alors placé ailleurs. Il y a moins de transcendance, un amour charnel donc. D'où mon choix initial. Parsifal. Mais j'entends bien le dimension musicale mais il n'y a pas d'élévation. Une embrasement plutôt.

      Supprimer
    2. L'amour charnel moins transcendant et sans élévation, au mieux un embrasement ? Ritchie ?
      Relisons Phèdre "Je sentis tout mon coeur et transir et brûler . Je reconnus Venus et ses feux redoutables " . C'est le ravissement de l'extase, Phèdre vit une intense dépossession qui lui fait invoquer l'irruption d'une force transcendante .... ça c'est dans "l'Archipel des passions" mais aussi Georges Bataille explique "l'extase naît de cette profonde descente dans la nuit de l'existence "...c'est bien une expérience d'élévation vers la béatitude ...
      Bref mes amis pour moi profane ou sacré, charnel ou transcendant c'est pareil en intensité et l'embrasement des corps n'est pas moins une "élévation" que celle des âmes ... les deux ensemble 'est encore mieux . Et puis si Ritchie, même placé "ailleurs" c'est aussi la conquête d'une sorte de Graal !

      Supprimer
    3. On peut convoquer tous les auteurs et on trouvera de quoi nourrir toutes les optiques.
      Je reste sur l'opéra. Tannhauser et Parsifal ne sont pas dans le même registre.
      Bacchanale, damanation et rédemption d'un côté. Quête, pureté et symbolisme de l'autre. Cest l'Amour. Certes. Mais pas au même endroit. Ce qui fait une sacrée différence.

      Supprimer
    4. Et je ne parle pas de la forme d'écriture. Tannhauser de facture relativement conventionnelle, Parsifal qui une suite ininterrompue d'entrelacs mélodiques qui préfigure les révolutions tonales

      Supprimer
    5. Un peu effrayant ce refus de l'humain - enfin surtout de l'humaine à dire vrai ! La Femme synonyme de damnation en opposition à la pureté ... Ben tiens ce bon vieux Tannhauser qui ne pense qu'à s'envoyer en l'air je le trouve de plus en plus sympathique !

      Supprimer
    6. Holda vs Elisabeth. La luxure vs la chasteté. Et au milieu le pauvre Tannhauser répudié par le Pape. Reste le bâton de pèlerin fleuri comme trophée. Un peu court jeune homme...

      Supprimer
    7. Tannhausser subit.
      Parsifal guérit.

      Supprimer
    8. Mieux sélectionner Parsifal pour affronter les Highlanders. On garde Tannhauser pour Tiger Lily...

      Supprimer
    9. Baudelaire raconte sa vision de Tannhauser : "Langueurs, délices mêlées de fièvre et coupées d’angoisses, retours incessants vers une volupté qui promet d’éteindre, mais n’éteint jamais la soif ; palpitations furieuses du cœur et des sens, ordres impérieux de la chair, tout le dictionnaire des onomatopées de l’amour se fait entendre ici... Où donc le maître a-t-il puisé ce chant furieux de la chair, cette connaissance absolue de la partie diabolique de l’homme ? Dès les premières mesures, les nerfs vibrent à l’unisson de la mélodie ; toute chair qui se souvient se met à trembler. Tout cerveau bien conformé porte en lui deux infinis, le ciel et l’enfer, et dans toute image de l’un de ces infinis il reconnaît subitement la moitié de lui-même. Aux titillations sataniques d’un vague amour succèdent bientôt des entraînements, des éblouissements, des cris de victoire, des gémissements de gratitude, et puis des hurlements de férocité, des reproches de victimes et des hosannas impies de sacrificateurs, comme si la barbarie devait toujours prendre sa place dans le drame de l’amour, et la jouissance charnelle conduire, par une logique satanique inéluctable, aux délices du crime.... Enfin nous sommes replacés sur la terre ; nous en aspirons l’air frais, nous en acceptons les joies avec reconnaissance, les douleurs avec humilité. La pauvre humanité est rendue à sa patrie."
      Voilà . Tannhauser c'est l'humanité, j'irai toujours vers l'humain . Mais je comprends que tu préfères Parsifal, tu es très Nieztschéen il faut un vainqueur - vain coeur ? - pour moi Parsifal est très ambigu, il guérit une drôle de blessure ( sexe féminin ? ) mas bon c'est un autre débat ...
      Le texte complet de Baudelaire, ici http://www.koregos.org/Koregos/documents/0026_WagneraBruxellesencadre1PDF1CharlesBaudelaireRichardWagner1145.pdf avec notamment une analyse lumineuse de l'ouverture ...

      Supprimer
    10. Merci
      Oui. Beau, de l'air
      Je m'y plonge...
      Mais on voit bien qu'il n'a jamais joué à Murrayfield...

      Supprimer
    11. Et puis ça se finit mal, Tannhauser. Parce quand on choisit Éros il faut être capable de l'assumer. On ne peut pas avoir le beurre et ensuite l'argent de la crémière...
      Parsifal, lui, il retourne Kundry (métaphoriquement s'entend).

      Supprimer
  19. Par contre le Racing n'est pas au sport ce qu'Ed Philippe est a la politique!
    Ils auraient pu laisser trois points aux Rochelais.
    Allez, un havrais en plus....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Excellent, le score, 49-3, effectivement, est très poivré... Qui sauve l'honneur ?

      Supprimer
  20. « Les barricades et les pavés barrent la rue, la voie est libre « pouvait on lire en Mai 68.
    Il y a plusieurs façon de dégager une avenue pour porter notre regard de la terre au ciel et ouvrir des perspectives.
    Comme dans certaines rues il y a plus de 50 ans, à l’intérieur des châteaux forts, au milieu des douves, ponts levis fermés, devait régner, tout en sécurité, cet élan d’ouverture.
    Un château fort, un peu comme un stade de rugby où l’équipe de France aura toute liberté.

    RépondreSupprimer
  21. "Quand j'aurai du vent dans mon crâne"
    ...
    J'ai du vent dans mon crâne.
    Les kilomètres alignés cet après-midi dans la fraîcheur et les rafales -avant de voir ceux couverts par les champions du côté de chez Sergio- m'ont aérés le cerveau et provoqués, comme de coutume, quelques "visions", si ce n'est, malheureusement, des illuminations. En tout cas quelques retours du texte de Richard et de ses divers commentaires axés "rugby" ou, plutôt, orientés "bouillon de culture", c'est selon, comme l'a souligné Georges et parfaitement repris par Lethiope et certains autres d'entre nous.
    Le première traversée dans mon cerveau a été liée aux châteaux. Bon Dieu, mais c'est bien sûr! Les châteaux en Espagne: comment les oublier ceux-là. Ils sont un peu le pendant de "vendre la peau de l'ours avant de le tuer" ou de "Perette et le pot au lait". Sortes de châteaux de sable, donc. C'est, finalement, ce que tout le monde pense et dit plus ou moins ici et là. On peut compter, je crois, sur l'actuelle solide structure pour éviter, au moins, ce chausse trappe.

    "Quand j'aurai du vent sur mes os"
    ...
    Ce squelette, ce fantôme m'a subitement fait penser à Denis Lalanne dans une de ses pages glorifiant à la fois les All Blacks et les Écossais. Dans ce livre, "Ce bleu des maillots et des guerres", il rappelle que "le rugby", comme dit Sir Wavell Wakefield,"est un jeu dur mais que c'est l'une de ses vertus principales". Et de remonter le temps jusqu'à 1967 durant la tournée des Néo-Zélandais en Europe. Détail curieux, en cette année là, la fièvre aphteuse sévissait et il fallait se passer les chaussures sous un désinfectant (des matches furent annulés, dont celui contre l'Irlande). Bref, Colin Meads fût expulsé et Denis Lalanne de dire:
    "Chaque fois que je reviendrais à Murrayfield, grand vaisseau que parcours étrangement les fantômes des grands dribbleurs d'antan, je revivrai cette minute poignante et reverrai l'endroit précis où, le 2 décembre 1967, l'excellent arbitre Irlandais Kevin Kelleher, seul maître après Dieu, prit paisiblement la décision de renvoyer au vestiaire ce colosse Néo-Zélandais de trente et un ans, qui portait pour la quarante-deuxième fois en test-match le deuil des autres".

    "P'tête qu'on croira que je ricane
    Mais çà s'ra une impression fosse.
    ...
    Je ne ricane pas lorsque Georges parle "Bouillon de Culture", non. Je ne peux qu'abonder dans son sens, au-delà de l'ironie peut-être sous-jacente.
    Oui, le Rugby, c'est de la culture, de la réflexion, de l'élévation. Nous l'avons tous dit ici plus ou moins selon les sensibilités de chacun. C'est le sport, l'activité "ludique" liée aux sports, qui est certainement la plus proche de l'humain dans toute sa complexité et donc du Socius. Il est le reflet du monde social de son époque. Et, même, parfois, précurseur. Ce qui me semble le cas aujourd'hui. Les jeux précédents -Saint-André, Laporte, Brunel..- l'étaient aussi. Je n'ai pas l'envie, ni le temps, ni l'énergie d'approfondir ce sujet mais il me semble quand même que ce nous voyons aujourd'hui parait être un virage. Virage que l'on ressent également dans la vie de tous les jours, dans les nouveaux discours politiques. A voir, à suivre et à développer.
    Mes derniers courants d'air étaient liés au parallèle, au double langage, au discours caché de Richard dans sa chronique. Parlant de l'un il parle remarquablement de l'autre. Fort bien, fort élégamment et fort distrayant.
    Une dernière remarque liée à L'Arm's Park, à Murrayfield, à Twickenham...
    Que vaudraient les quelques lignes cités ci-dessus si Denis Lalanne avait dû écrire "Millénium machin" en lieu et place de Murrayfield?
    Bonne fin de Dimanche.







    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On préfèrera quand même ce nouveau bouillon de culture ovale EDF, à la bouillie de culture de ces dernières années...

      Supprimer
    2. André, si on veut parler "Pivot" j'ai toujours préféré "Apostrophes" à "Bouillon de culture" par goût immodéré de la ponctuation ( oui j'en use et j'en abuse !!! ) et du parler vrai - parfois péremptoire et je m'en excuse, mais on ne se refait pas - donc le Bouillon ... me gênait par son côté machin qui renferme plein de trucs parfois immondes, marigot dans lequel tout a trempé et macéré .
      "Brouillon de culture" pour le blog me paraît plus réaliste tant nos tâtonnements, errements et essais - hi hi hi ! - vont bien avec ce bon vieux cahier de brouillon de notre enfance avec son papier défraîchi, si rassurant pour tenter un exercice sans que ce soit "pour de vrai" ni compté dans la moyenne !
      Non que le blog soit mal fagoté ou mal conçu, juste un petit air "work in progress" que personnellement j'apprécie beaucoup si chacun apporte sa pierre, son commentaire de complément, ses précisions techniques ou stylistiques . Ne pas oublier qu'au brouillon on peut écrire au crayon, gommer, supprimer, y revenir, recommencer voire même renoncer !
      Au brouillon nos hésitations culturelles ont droit d'existence et c'est ça qui est bien . Bonne soirée .

      Supprimer
    3. Brouillon oui
      Prendre des notes... quand on parle musique... et puis folon... et puis concerto pour hautbois.

      Supprimer
    4. A propos de brouillo, c'est beau les ratures quand on prend la plume...

      Supprimer
  22. Bon André, j'étais sur la route tout le saint week-end, et en plus mon tél. portable s'est mis à plus la tenir, la route. Après lectures, de tout ce lyrisme ovale et culturel initié par Richard, je change un peu d'angle, du coup.
    Et au regard de ce chateau d'Ed in bourg (celui d'Ed aux mains d'argent ?), je me demandais qui seraient les assaillants attaquants de ce chateau, et ses valeureux défenseurs. En tout cas, pas une table d'hôtes.
    Bien que celui-ci se situe en terre du Loch Ness, la vérité du gazon va t'elle dépasser la légende sortant des eaux, ou bien ne dépassera pas la hauteur des pâquerettes ? Si l'on peut pencher pour un assaillement en règle, il reste que bien perché, l'envahissement final parait difficile à des attaquants écossais manquant toujours de repère ultime pour passer l'écueil. Il parait donc plus facile à envisager des français défendant leur bastion leader ship aux rempart crénelés à nouveau édifiés. Dans cette scène, on voit pas trop comment les belligérants pourraient modifier les rôles et le pont levis fermé à double tour. Sauf à changer à la mi-temps et on compte les points à la fin. Sinon, même si on ne pense pas voir un Richard Esc(r)o(c)t en kilt, quoique après un certain nombre de Lagavulin et un cerveau bien entourbé, on se laissera guider vers l'astre d'un autre Richard, pour une ascension au train et en danseuse bien menée par un troisième, le roi Virenque (hein André ??)... Le tout sur fond de tableau d'André l(')hote, bien sur. Bon pour la musique pas de problème, la chevauchée des squales qui rient of course, de Richard Vagues nerfs. Mais, tout cela reste optionnel bien sur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Riche art, vagues nerfs...
      Belle ouverture, servi, dans laquelle je m'engouffre.

      Supprimer
  23. Tout-à-fait d'accord avec toi, Gariguette. J'ai beaucoup aimé "Apostrophes" et, peut-être aussi pour d'autres raisons, plus ou peu regardé "Bouillon de Culture".

    RépondreSupprimer
  24. https://www.ladepeche.fr/2020/03/02/usm-la-disparition-darnaud-marquesuzaa,8768137.php
    Et oui le temps passe et les souvenirs restent....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai. Beau commentaire.

      Supprimer
    2. c'est bien de se souvenir , merci pour l'info qui est passé inaperçu ailleurs

      Supprimer
  25. Marcoussis, 12 de Ventôse An CCXXVIII
    Au général Galthié
    La correspondance que vous me remettez tous les dix jours, Citoyen Général, ne me parait pas suffisante pour me mettre à même de connaître la situation du militaire et de l'administration dans la République.
    Je vous prie donc , Citoyen Général, de me faire connaître par un rapport la situation actuelle de nos principaux fournisseurs de soldats de la République :
    1° Combien pouvaient-ils former de guerriers par mois en 1788? Combien en ont-ils fabriqué dans les mois de vendémiaire, brumaire et frimaire de l'an IX? Quels sont les officiers d'entraînement employés auprès de chacun de ces fournisseurs ?
    2° Combien y a-t-il d'ateliers de soins des soldats ? Combien ont-ils soigné de soldats dans les trois mois de l'an IX? Combien en reste-t-il à soigner ?
    3° Combien avons-nous aujourd'hui de guerriers en état, en magasin? Où sont-ils?
    4° S'est-on procuré, dans le courant de l'an IX, des guerriers autrement que par les fournisseurs habituels ? Combien s'en est-on procuré de cette manière?
    Il faudrait que vous ordonnassiez à tous les généraux commandant les divisions militaires et sportives et aux fournisseurs habituels de vous adresser, tous les 9 de chaque décade, un état qui contiendrait:
    1° Le mouvement des troupes dans la division ;
    2° Le passage de celles qui la traverseraient ;
    3° Les mouvements survenus dans les hôpitaux ;
    4° Des observations sur la manière dont se fait le service de vivres, bois et lumière, casernes et solde ;
    5° Les principaux événements qui se seraient passés dans la division.
    Vous me remettrez une copie de tous ces rapports.
    Je ne vous dis pas tout l'intérêt que j'ai pris à vos belles et savantes manœuvres; vous vous êtes encore surpassé cette campagne du Tournoi . Ces malheureux Gallois et Ecossais sont bien obstinés: ils comptaient sur les glaces et les neiges; ils ne vous connaissent pas encore assez .
    Je vous salue affectueusement.
    Bonaparte, Premier Consul

    RépondreSupprimer
  26. Un temps de Highlands, tout golfeur autre que gaélique fait mouvement vers le plus proche havre.
    Bon ici c'est le club house, télé, redif England versus Scotland.
    Et en vérité je vous le dit on va toucher des ballons.
    Comme le monde est bien fait, ça tombe pile-poil,juste dans le timing !

    RépondreSupprimer
  27. Je traîne, ce matin, devant un texte à lire et à commenter et je peine.
    Je me souviens, alors, avoir vu dans le dernier Télérama reçu hier, avant d'attaquer le mot croisé de Marc Aussitot, qu'il y avait un texte sur Jean Giono dont La Pléiade vient de sortir un neuvième volume. Formidable Jean Giono. Peut-être le plus grand pour moi. Le plus grand quoi? Pas de définition. Inutile de charger de substantifs les puissants sentiments ressentis à sa lecture. D'ailleurs çà part dans tous les sens; de la pure raison à la plus profonde folie, de l'imagination débordante à la description la plus nette....Des sentiments, donc, mais aussi des sensations, des réflexions, des pensées, des hurlements, des rires et des larmes....
    Le chef d’œuvre -éventuel- de Giono, "Un roi sans divertissement", est évoqué dans cet article par quelques phrases de Roger Nimier:
    ..."prodigieux roman policier perdu dans la brume d'un XIX ième siècle de neige et de féérie"..."une sorte de poème impossible à raconter sans en perdre l'essentiel, c'est-à-dire les ombres".
    J'aurais du mal à dire mieux à propos de ce que j'ai ressenti dès ma découverte du rugby, et de ce que je peux encore en ressentir. En tout cas, bien au-delà des chiffres, des résultats et des statistiques. Et l'on comprend mieux pourquoi Denis Lalanne, ami des "hussard", du premier, ce Roger Nimier qui, en tant que conseiller chez Gallimard fit éditer "D'un Château l'autre" de L.F.Céline, et, surtout, d'Antoine Blondin, eut, lui aussi, ces visions et ce style, cet engagement (!) dans une description presque mythique, au moins poétique du jeu de rugby.
    Par ailleurs, cette volonté de "désengager" la littérature -à l'opposé et à l'encontre de "l'engagement sartrien"- louée par François Mauriac lui-même, ne peut que me faire penser à la situation bien présente aujourd'hui des tourments endurés par les diverses positions et postures dont les derniers soubresauts ont eut lieu durant la "remise" des Césars. Loin de moi l'idée de lancer une polémique, juste une sorte de constat et, peut-être de piste.






    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sinon, je contribuerai juste avec cette petite sortie recueil de jeunes rugbymen, en émoi avec ce jeu et là avec les mots. Pas encore de maux...
      http://renvoiaux22.fr/WordPress3/poesie-en-ovalie/

      Supprimer
    2. D'accord avec toi André, pour moi le rugby est en effet plus littéraire que sportif - est ce un effet de l'âge ? - et je trouve plus de plaisir parfois à lire ce qu'on en dit, qu'à voir ce qu'on en fait .
      Giono parle de l'ennui dans " un roi sans divertissement" et de ce qu'on est capable de faire pour s'en éloigner ... L'ennui aussi rôde partout dans "D'un château l'autre" car il y est question de confinement dont on parle aussi beaucoup en ce moment ...A vrai dire, tout texte fort - j'en parlerais comme d'un "alcool fort" en opposition avec le vin ordinaire - donc tout texte fort résonne immédiatement avec les préoccupations intemporelles des hommes, celles qui ont traversé leur vie et aussi l'Histoire .
      Difficile parfois de voir l'intervalle, de créer un décalage ou d'avoir la vision d'ensemble d'une situation . Alors on fait des petits bouts de jeu, ou des petits tas, on botte en touche et par lassitude ou impuissance on abandonne parfois la partie ... Ces thèmes de l'abandon, de l'action ou de l'inertie reviennent dans ces textes que tu cites à l'image de certains matches de rugby .
      Le retour à l'engagement que l'on constate par exemple en EDF est cependant moins marqué dans la société ou alors engagement pour de drôles de causes, comme il y eut la drôle de guerre . Ou Drôle de drame pour rester dans le monde du cinéma ...

      Supprimer
    3. Débat profond, André.
      La littérature "désengagée" n'est-elle pas, d'une certaine façon, elle-même engagée, sous-couvert de "désengagement" ?
      Quant aux derniers soubresauts cinéphiliques, c'est Jean Renoir (qui lui-même eut à affronter les critiques) qui disait: "Ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons".
      Et là encore, interprétations différentes: acceptation passive de la réalité, même la plus inacceptable, ou constat combatif (ou non) de la complexité du monde et des hommes...

      Tu parlais de Céline édité par Nimier, on est en plein dedans.
      (l'annonce l'an dernier d'une réédition des "Bagatelles pour un massacre" a déclenché une polémique -très française- bien virulente pour un auteur mort depuis presque 60 ans. Mais en novembre dernier, comme hors du temps -ou piqûre de rappel ?-, n'a-ton pas appris la mort de Lucette Almansor, son épouse, à l'âge de 107 ans ?)

      Supprimer
  28. Un effet de l'âge certes,les vicissitudes de la vie aussi qui rendent casanier .
    Mais fô lutter non , fô du livre, mais du live aussi.
    Allez bouger.

    RépondreSupprimer
  29. Par les temps qui courent, j'applique le vieux principe du "ne bouge pas ou bouge guère". Quelques tours à vélo autour de chez moi et basta.
    Çà me suffit.

    RépondreSupprimer
  30. Je pose ça là ... lu dans The Telegraph ce matin, "What's our prediction?
    Scotland are improving, of that there is no doubt. But this French juggernaut has its sights firmly set on a first Grand Slam since 2010 after years in the international doldrums, and nothing that we have seen thus far suggests that Scotland will be their banana skin. In Gregory Alldritt, Antoine Dupont, and Romain Ntmack, Les Bleus have three of the tournament's in-form players, and with World Cup star Damian Penaud expected to return to the starting XV, this should be a routine victory for a Shaun Edwards-boosted French side.
    Predicted score: Scotland 18 France 28."
    Ils appellent l'EDF "the juggernaut " ! Wow !! "Le juggernaut désigne en anglais, souvent métaphoriquement, une force dont rien ne peut stopper l'avancée et qui écrase ou détruit les obstacles en travers de son chemin." et voilà, restons lucides mais quand même ... petite satisfaction, jubilation, euphorie ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A venir, vont il faire le parallèle style la horde sauvage de Fouroux ?

      Supprimer
  31. Effectivement. Çà porte à réflexion, isn't it?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui André, c'est ce renversement complet de la situation qui ne cesse de m'intriguer : tout allait mal et vlan ! tout s'arrange . Ca tient du miracle, de l'alignement des planètes . Les bouddhistes disent : lorsque le disciple est prêt, le maître apparaît ... conjonction unique ? Tu dois cependant avoir plein d'autres exemples, tel que je te connais !

      Supprimer
  32. Des exemples? Certainement.
    Malgré tout mon pessimisme né du passage au professionnalisme en 1995 et à un certain parallèle que j'envisageais avec l'effondrement du Jeu à XIII, les structures du XV, sa passion chevillée au corps, son réservoir insondable, sa puissance financière....tout cela n'attendait qu'un déclic, une étincelle -un peu comme on débloque subitement sans trop savoir pourquoi un Rubik's Cube- qui permettrait de redresser le navire en repartant sur de bonnes bases.
    J'étais, ce matin, en train de reprendre les parcours de Fabien Galthié et de Raphaël Ibanez. Intéressant. De sacrés bonhommes! Il y a du pedigree commun avec l'Espagne et des études variées. Et puis, à peu près tout ce qu'il est possible de réussir dans un sport. Un demi de mêlée "malin" et impulsif associé et un talonneur bien solide, accroché au sol, plein de bon sens et de recul. Excellent tout çà.
    La renaissance, par exemple, de l'équipe de France de foot dans les années 70, après l'embellie du Stade de Reims et des Raymond Kopa, Just Fontaine ....jusqu'à la troisième place à la Coupe du Monde de 1958, suivie d'un effondrement de plus de dix ans, fût assez fulgurante. Un coup de pouce de Stefan Kovacs, suivi de la prise en main intelligente de Michel Hidalgo, lié, cette fois à l'éclosion d'une belle génération cristallisée par Saint-Étienne et les "vert". Platini, là-dessus et Hop! c'était reparti.

    RépondreSupprimer
  33. dès qu'on part du principe que le déplacement à Murrayfield est une balade romantique en Calédonie, on prend une branlée.
    je pense que les articles sont faits pour dédramatiser le déplacement et éviter de retomber dans le manque de jugement de Monsieur Eddy devenu chapeauvore.
    dans le staff, il y a aussi William SERVAT, qui a fait un exposé de haute technologie sur la mêlée. Labit n'est pas une chèvre non plus et Shawn Edwards on ne le présente plus.
    après, il y a le chef technicien, Galthié et le meneur d'hommes, Ibanez.
    la mayo a pris et les résultats sont là, on ne va pas renverser le bol pour savoir si ça tient.
    le renversement de situation, on l'a connu dans des catégories des plus jeunes âges où tu inculques aux joueurs l'idée de faire plaisir à quelqu'un quand tu joues, les parents, les copines, le club, et là, tu gagnes parce que tu es généreux et pas calculateur

    RépondreSupprimer
  34. De la j'en déduis que le Duc de Dampierre ressemble à mon cu...oh pardon, j'en deduis, donc que The Thelegraph n'y connaît quedal ou fait semblant.
    A remplacer avec intérêt par The Scotsman, voir le Dauphiné Libéré ou ce genre de bullshit ne pique pas les mirettes 😨
    Parce que franchement, des mastodontes??
    C'est avant ça, made in Top 14 des 2010',maintenant c'est tout le contraire , des flèches, vif-argent , fô suivre hein !
    Que Fab and Raph,qui ne respiraient pas la joie au sein du sus-nommé vieux Top 14 exploitent avec bonheur ce début de renouveau domestique n'est pas un hasard .
    Alors oui, André, nous semblons rattraper notre potentiel, bien !
    Allez , et comme on dit du côté de chez Marco "pourvou qué ça dourrre "

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ouais tes flèches, sans les avants elles peuvent aller se brosser Jan Lou ! Demande à Shaun ... Sinon le sens de juggernaut au singulier ( this French juggernaut) est différent du pluriel où, oui, ça signifie, mastodontes ou poids lourds, là c'est l'idée de force, pardon de Force un peu comme dans Star Wars, avec un sens de spiritualité plus que de masse , à noter que le mot "juggernaut " est un dérivé d'un mot sanskrit Jagannâtha, en devanagari जगन्नाथ c'est un char de procession hindou donc hautement chargé en contenu religieux et symbolique . Et ça tu le trouveras pas dans le Daubé !
      A noter enfin qu'il y a quelques jours je vous citais Hernani ( je suis comme une force qui va ! ) pour évoquer le XV de France, des fois je me fais peur moi même ... Bon j'arrête les fraises Tagada, promis ! ������

      Supprimer
    2. C'est bien des avants dont auxquels que je cause!
      Et avec ou sans majuscule la force pure c'est pas leur marque de fabrique, même spirituelle.
      La tendance naturelle pencherait plutôt vers la vitesse d'intervention, la détermination.
      Tiens, Star Wars mi connait point rien,d'accord, mais chercher par exemple une illustration du côté de Kinshasa, le 30 /10/74 précisément, c'est ça l'idée.
      Allez, rhum arrangé fraise Tagada, j'en amène, promis!

      Supprimer
    3. On est bien d'accord j'ajoute cependant que si Cassius Clay c'est pas AUSSI la Force spirituelle ...appelle ça mental, transcendance ou ce que tu veux mais ça va au delà du pur physique ; ce type là était quasiment possédé, un mystique du combat ... Moi je suis persuadée que la grosse réussite de Galthié -Ibanez se situe dans le coaching mental qu'ils ont mis en place, plus que dans le technique . OK pour une orgie de Tagada ; j'aime bien aussi les nounours guimauve et les car en sac .

      Supprimer
    4. Et comment pour l'inoubliable Ali !
      Mais je souhaiterais juste illustrer mon propos par l'opposition de style,la force de Georges,la vitesse de Muhamad,il en est bien d'autres.
      Allez, suis déjà limite excommunication avec les fraises Tagada, alors les autres saloperies !

      Supprimer
  35. Quand chaque match t'emmène vers un possible grand chelem , le sérieux est de mise . Le staff a un discours tout trouvé sur le theme " y en a qui pense que vous prenez le prochain match à la légère "
    Je ne les sens pas comme ça , allez gagner à Cardiff est une sacre performance , ils sont très investis et bien préparés , il faudra être froid , méthodique et concentre , c'est ce que cette équipe dégage , ils gardent l'explosion de joie pour la fin ..

    Allez les Bleus pas de blues

    RépondreSupprimer
  36. Edimbourg , le 16 de Ventôse An CCXXVIII
    Aux Consuls de la République
    Citoyens Consuls, j'ai passé à Edimbourg la revue des conscrits et d'une demi-brigade qui se forme .
    L'affaire se présente bien, le Général Galthié fait des merveilles avec son état major, il est constitué de vaillants guerriers d'autrefois qui donnent du courage aux soldats . Je lui ai renouvelé notre confiance pour la suite du Tournoi .
    Il a bien servi contre ces diables Gallois, il fera mieux encore face aux Ecossais, moins ardents mais qui pourraient créer quelques surprises à leur manière . Ce sont des guerriers courageux et astucieux, ne baissons pas la garde .
    Je suis arrivé hier à minuit . Toute l'armée est en mouvement et dans le meilleur ordre possible.
    Je reçois à l'instant votre courrier du 15 . Je vois avec plaisir que Paris est tranquille. Au reste, je vous le recommande encore, frappez vigoureusement le premier, quel qu'il soit, surtout Georges, qui s'écarterait de la ligne. C'est la volonté de la nation entière.
    Je vous expédierai tous les jours un courrier. Envoyez-moi le million que vous annoncez.
    Tout va parfaitement bien .
    Bonaparte, Premier Consul

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ni dieu ni maitres(avec des minuscules bien entendu)! parfois quelques contemplations....

      Supprimer
    2. j'ai trouvé plusieurs lettres où Bonaparte s'inquiète des actions de ce chef chouan, pas pu trouver de qui il s'agissait car il l'appelle toujours" Georges" ... est - ce Cadoudal ? c'est plausible ( Bonaparte a rencontré Cadoudal en 1800 ) mais aucune certitude, j'ai trouvé marrant de te faire ce clin d'oeil !

      Supprimer
    3. par contre je suis en admiration de tes ecrits

      Supprimer
    4. Merci Georges ; on partagera les fraises Tagada 😌😌

      Supprimer
    5. T’es arrivée à minuit, Gariguette ?
      Ben zut alors....vu que les seuls juggernauts que je connais sont les Midnight Juggernauts dont l’œuvre majeure fut une certaine “Dystopia”.
      Dystopie, dystopie, c’est pas un genre d’utopie qui vire au cauchemar ?
      Mazette ! Y’a plus qu’à espérer qu’ils empruntent leur Road to Recovery.

      Supprimer
    6. Huxley, Pierre Boulle, Bernard Laporte .......
      Allez Chevreuse

      Supprimer
  37. Article très intéressant dans l'Equipe sur le plaquage et sa dangerosité, actuellement étudié par le symposium de World Rugby.

    Ou comment arriver à faire envisager sous un autre angle le geste qui est l'essence-même du rugby sport de contact. Hé bin apparemment c'est pas gagné, à tous niveaux et pour des raisons différentes.
    Le haut-niveau est réticent parce que le plaquage a toujours été travaillé dans une optique "offensive" (faire reculer, l'impact, la récupération du ballon, etc...); jamais comme un geste technique avec la santé du joueur en filigrane (aussi bien plaqueur que plaqué).
    Mais si on descend les échelons, on retrouve aussi la même réticence, voire le rejet; moins on maîtrise la technique, plus les risques sont grands, à la fois pour les plaqués et les plaqueurs.
    Même en vétérans on a commencé tous les matchs cette année sans volontairement appliquer les nouvelles règles, d'abord parce qu'à ce niveau la carence technique serait peut-être plus dangereuse pour le plaqueur à vouloir descendre épaules et tête plus bas (quand on sait le faire), ensuite parce que la vitesse de jeu étant bien moindre (c'est une litote...), le danger de collision l'est aussi. Et aussi (et surtout) parce qu'on arrêterait presque les matchs sur chaque action, et qu'on vient avant tout pour jouer (et ne pas faire des mêlées pendant toute la partie...)

    C'est aussi le reflet du rugby frontal tel qu'il est maintenant pratiqué, en bas comme en haut. Paraît que Boudjellal n'aime pas les statistiques, mais celle donnée en fin d'article est révélatrice: entre les Coupes du Monde 1987 et 2019, augmentation de 252 % du nombre moyen de plaquages par match...

    J'ai pris en route hier soir Oyonnax contre Grenoble, dans les 5 premières minutes il y a eu 6 ou 7 chandelles, et pas à cause des conditions: terrain synthétique nickel. Et pourtant les 2 équipes, par éclairs, ont montré qu'elles savaient jouer. Mais l'essentiel du match, ç'a été jeu à une ou deux passes, la plupart du temps devant, et occupation au pied en cherchant la faute. Pauvre... (et pourtant le match n'était pas inintéressant comparé à d'autres...)

    RépondreSupprimer

  38. je veux évoquer, le pb des joueurs qui ne lachent pas immédiatement le ballon après le coup de sifflet de l'arbitre, sans compter bien sur ceux qui l'envoi au loin.
    Que dit la règle? si ce n'est pas évoqué faut que les Instances se penchent sur ce ralentissement du jeu. Un carton jaune par exemple me paraitrait à minima justifié et calmant

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Amputation de la main, la géhenne pour toute la famille?
      Allez, dix bons mètres, ça suffira. ....

      Supprimer
  39. Sinon, quelques changements écossais pour apporter un peu plus de piquant au chardon, pour aller au charbon.
    Pas de Georges, laissant supputer une possible chouannerie. L'ennemi de l'EDF pouvant être elle-même en premier lieu. N'écossons pas trop tôt quand même, quelques chicaneries tout de même...

    RépondreSupprimer
  40. Sur les conseils éclairés de mon dealer de fraises, j'ai lu the Scotsman ( OK au moins le titre, suis pas abonnée, toujours aussi pingres les Scottish ! ) bref le titre c'est "Herculean effort required for Scots to beat resurgent French" ... HERCULEAN ! rien que ça ! et après on vient me titiller sur juggernaut ! En gros il va falloir que les Ecossais se magnent tels Hercule, pas moinsss... pour avoir une chance de battre les Français en pleine renaissance .
    Hercule ... paf ! en plein dans le mythe, alors là on a le choix parmi les 12 travaux mais je retiens le 4e : HERCULE doit désormais s’emparer de la biche de Cérynie. "Seule de sa race à porter une ramure en or et à avoir des sabots d’airain, son agilité, sa vitesse et son endurance sont sans pareil. " C'est tout nous ça ; euh je veux dire l'EDF . Bon Ok Hercule parvient à la capturer ... au bout d'un an, on est peinards .
    Se souvenir quand même qu'Hercule n'est pas que costaud des bras et des jambes, il a du ciboulot aussi puisqu'il parvient à tromper les dieux ... donc méfiance .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben voila, Hercule, ou hercule ça change rien,c'est mieux non ?
      Allez, les Français parlent aux Français
      Boum-boum-boum-boum....
      "Les Tagada sont dans le rhum"
      Je répète
      "Les Tagada sont dans le rhum"

      Supprimer
    2. Chouette il va devenir tout rose !

      Supprimer
    3. il est gallois Hercule Poireau (un peu fané le légume)

      Supprimer
  41. Matche plaisant. De facture classique.

    RépondreSupprimer
  42. Oui,du jeu, des essais mais des Gallois en déclin quand même.
    Impossible de s' imposer chez les Rosbifs, pourtant moyens sans les agresser plus que ça.
    Allez Chevreuse

    RépondreSupprimer
  43. Quand même, quand on pense que la France a battu ces deux équipes... C'est fort!

    RépondreSupprimer
  44. D'accord avec vous, André et Jean Lou, du rugby classique, celui qu'on voit un peu partout depuis quelques années. Rigoureux mais prévisible, plutôt adroit mais d'abord puissant, ruck après ruck... mais à part quelques phases de jeu, essentiellement galloises d'ailleurs, pas beaucoup d'imagination, de la puissance jusqu'à ce qu'une action individuelle fasse la différence.. Ca me rappelle une observation que j'avais faite pendant la coupe du monde à propos des japonais. La caractéristique de leur jeu était la rapidité avec laquelle ils extrayaient le ballon des rucks. Alors que les autres équipes jouaient les rucks en puissance, pour bloquer l'action, faire mal et éventuellement gratter, les japonais les jouaient juste comme un relais, nue manière de relancer l'action : je vois que je ne peux pas aller plus loin, je vais au sol et j'offre mon ballon. Comme il y avait en permanence un soutien qui arrivait pour prendre le dit ballon et relancer le mouvement immédiatement, le ruck ne pouvait plus être utilisé par la défense comme phase d'affrontement physique... Je m'étais dit à l'époque que l'idéal était une équipe qui ait à la fois la rapidité des japonais et la puissance physique pour gagner les duels.
    Les Sud Afs, les blacks et à un degré un peu inférieur les australiens sont pour moi les seuls à le faire. Parmi les nations du Nord, Galles, Irlande, et Angleterre privilégient la puissance plutôt que la rapidité, l'Ecosse fait l'inverse mais manque un peu de lucidité dans les moments cruciaux, et la France est l'équipe qui monte parce qu'elle essaie de privilégier le mouvement, mais qu'elle a appris à être lucide...
    Vivement demain ! on va voir jouer les deux équipes les plus plaisantes du tournoi à mes yeux !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. alors, Daniel, je plussoie, c'était la réflexion que je me faisais cet aprèm en regardant le match à Twick. Impossible de varier le jeu, de surprendre l'adversaire. c'est efficace mais un jeu rapide les contre facilement.
      je suis admiratif de la façon dont les Japonais se sont affranchis d'Eddy Jones pour sortir un jeu alerte et rapide.
      hate de voir comment les français vont contourner l'ecueil écossais

      Supprimer
    2. Exact, Philippe, pour les nippons pas moins mauvais sans Eddy. Les écossais devraient être joueurs. On risque de prendre quelques temps de jeu dans la gueule. Après, la défense devrait tenir. Sauf si le chardon a trouvé quelques clés ouvrant enfin la voie dans l'en but plus souvent.

      Supprimer
  45. La grande leçon de 2015,confirmée en 2019 c'était quand même le retour de la vitesse, pour certains au service d'un jeu (trop)programmé.
    L'Irlande, les Rouges et les Rosbifs étaient dans la mouvance et semblent avoir pris un coup de mou cette année.
    Un bémol pour les Anglais quand-même, vu la tournure du match , l'adversaire peu efficace , ils ont conduit leur victoire tout en contrôle.
    Allez Chevreuse

    RépondreSupprimer
  46. Gros Bmol pour l'EDF aussi... Une action lumineuse, des pénalités, des placages manqués, 2 cartons dont 1 rouge et 1 commotion.

    RépondreSupprimer
  47. Pas terrible en effet, trop envie de bien faire et frustration de pas y arriver ?

    RépondreSupprimer
  48. comme on dit chez moi, ils sont "embousennés" !

    RépondreSupprimer
  49. j'insiste encore une fois, Dupont est un trés bon mais pas en 9, et comme j'ai dit il peut être un grand 2

    RépondreSupprimer
  50. "Gariguette 6 mars 2020 à 20:10
    Se souvenir quand même qu'Hercule n'est pas que costaud des bras et des jambes, il a du ciboulot aussi puisqu'il parvient à tromper les dieux ... donc méfiance ."
    Non mais des fois je me demande à quoi ça sert de prévoir les choses si personne ne s'en soucie ! A part ça la défense c'est bien, la conquête c'est mieux ( voir à Bonaparte ...)

    RépondreSupprimer
  51. C'est le métier qui rentre...
    Je ne crois pas que les joueurs aient fait preuve de suffisance, j'ai trouvé qu'ils étaient tout simplement contractés, ce qui s'est traduit par un manque de maitrise technique (ballons rendus, en-avants) et situationnelle (fautes en mêlée et surtout dans les rucks, et par un engagement inférieur à ce qu'on avait vu contre les anglais et les gallois. Ils ont surtout montré leur incapacité à se ressaisir durant le match. Jeunesse ?
    Après ça, 50 minutes à 14 contre 15, ça facilite pas les choses, le laxisme de l'arbitre dans les regroupements non plus, et quand la scoumoune s'en mêle (blessures, le rebond qui trompe Dupont) ça commence à faire beaucoup ! La victoire écossaise est méritée, mais curieusement je n'ai jamais senti l'EDF dépassée...
    A la place des Irlandais, je me ferai du souci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je dirai pas ça pour l'Irlande Si effectivement il y avait la place, l'ennemi de l'EDF était elle même (comme j'ai dit hier plus haut). Ce qui s'est produit avec un scénario squizzzant (blessure Camille Chat avant match, NTM, carton rouge pour Haouas et rien pour le 8 écossais, un arbitrage assez cool pour les écossais dans les rucks). Donc le trèfle attend dans son pré l'EDF sans peut-être sa charnière blessée. Et Chat certainement aussi. Donc, va falloir monter sacrément le ton, niveau P D G pour espérer finir peut être à le 1re place.
      Sauf si le Corona vire au rouge.

      Supprimer
  52. Pour finir à la première place, il faut gagner avec le bonus et empêcher bonus défensif.
    Sinon il faudra attendre pour se rendre compte au final que Irlande et Angleterre nous passent devant en octobre grâce à leur victoire avec bonus face à l’italie.

    RépondreSupprimer
  53. Haouas a manqué de métier : Ritchie lui colle une fourchette, il doit s'effondrer, et C'est l'Ecossais qui prend rouge. là, le Français joue à l'ancienne, il prend, il rend. Normal, sauf que maintenant, avec un arbitre pas terrible, une TMO qui ne montre pas tout, on charge.
    Après, les Ecossais ont déjà privé les Anglais d'un grand chelem,il y a quelques années. Le Picte est malin

    RépondreSupprimer
  54. Pas trop envie de commenter cette défaite. Entame cata. Fragilité. Fébrilité. Peu de maîtrise. Une passe au pied de génie. Et Flower of Scotland à l'heure du frisson. Vivement samedi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le meilleur de ce match finalement et grâce à vous ce fût l'attente.

      Supprimer
    2. Je n'ai absolument aucune idée de chronique. Rincé par la déception. Meme pas la force de convoquer Beckett. Je ne peux rien nommer.

      Supprimer
    3. Tu avais pourtant bien souligné l'importance d'être constant . Plus Oscar Wilde que Wagner ce XIV de France ? ... Tu pourrais sans doute écrire sur la résilience, "en psychologie, la résilience est un phénomène consistant à pouvoir revenir d'un état de stress post-traumatique" je préfère cependant la définition de l'aérospatiale, plus adaptée je crois au contexte actuel : " la résilience dénote le niveau de capacité d’un système embarqué à tolérance de panne, de pouvoir continuer de fonctionner en mode dégradé tout en évoluant dans un milieu hostile " parce que pour être dégradé, il l'est le système et je ne parle même pas des secousses extérieures dues au corona ! Bref on a eu la cata dans la cata ... comment transformer le chaos en victoire ? C'est ton sujet, celui de Napoléon avec la Bérézina ; "« Les clichés ont la vie dure. Le mot de Berezina continue à être employé en France pour signifier un désastre, une catastrophe. Au contraire, la bataille de la Berezina fut, dans des conditions difficiles, une victoire française illustrée par l'action héroïque du général Eblé [...] Napoléon et le gros de ses forces ont échappé à la manoeuvre de Tchitchagov et de Wittgenstein qui laissent beaucoup d'hommes sur le terrain. Ce succès n'aurait pas été possible sans l'héroïsme du général Éblé et de ses pontonniers. » Jean Tulard . Je ne peux pas t'aider, j'en suis seulement à Bonaparte ...

      Supprimer
  55. Veuillez donc laisser la scoumounne tranquille, comme sa vieille ennemie la moulle elle est versatile.
    Considérons aussi que maladresse et fébrilité sont le résultat d'un déficit de vivacité.
    Nous savions que cette équipe devraient passer un cap, savoir s' adapter quand elle est prise sur ses points forts.
    Allez, ça va venir...

    RépondreSupprimer
  56. Et ne soyons pas trop déçus non plus, une grande équipe ne se construit pas en trois matchs.
    Nous aurions tous signé des deux mains pour ce tournoi encourageant , voir enthousiasmant si les trèfles passent a la tondeuse.
    Allez France, non mais !

    RépondreSupprimer
  57. Dès le soir de la victoire à Cardiff, on a commencé à parler de Grand Chelem. Je pense qu'inconsciemment, joueurs et staff se sont mis ça en tête. Donc fallait pas se rater, rester dans une continuité, et que rien ne vienne gripper la machine.
    Rien que le ton sur lequel les commentateurs ont annoncé le forfait de Chat (et alors ?) blessé à l'échauffement laissait augurer un manque de maîtrise.
    Ensuite, un match, ce sont aussi des circonstances; le carton de Cros (qui aurait tout aussi bien pu être attribué à Willemse), la commotion de Ntamack, cette équipe est trop jeune encore pour savoir rester dans sa ligne et n'en pas dévier.
    Jeunesse aussi de notre mêlée, malmenée par la 1ère ligne écossaise, manque d'expérience arbitrale avec gestion "flottante" (et là aussi les Ecossais en profitant), oublis et compensations, manque de maîtrise jusqu'au coup de sifflet final, et surtout oeil privilégié sur les joueurs français (brutes et voleurs de poules) nous ramenant 20 ans en arrière: l'expulsion d'Haouas, au demeurant incontestable, ne se fait que le regard immédiatement tourné vers son altercation avec Ritchie, sans aucune attention pour l'ensemble de l'échauffourée (on peut faire le parallèle avec la même situation au cours du match entre Angleterre et PDG: O'Keefe plus maître de la situation a calmé le jeu en expliquant clairement à Farrell qu'il fallait arrêter son chambrage; Paul Williams aurait dû en faire autant hier avec Stuart Hogg).

    Donc on la ferme, on continue à travailler dans le même sens, l'expérience et la maîtrise ne viendront qu'avec les matchs. Rien de plus que ce qu'a dit Ollivon, capitaine exemplaire mais, comme tout le monde (staff compris), un peu dépassé par la tournure du match.
    Ça tombe bien, il y a encore un match (s'il a lieu...) contre une solide équipe d'Irlande, où pourrait être titularisée, vu les blessés, une charnière Serin-Jalibert, ce dernier n'ayant pas montré hier qu'il valait beaucoup mieux que Ntamack...
    Bref, patience et humilité, soit le contraire du traitement médiatique auquel on a droit depuis 1 mois.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. RAS de plus. C'est aussi l'idée que je m'en fait. Ainsi que comme Gariguette, j'y pensais à ce côté résilience, à travailler psychologiquement pour reprendre le dessus sur ces expériences plus ou moins maheureuses (Italie/Ecosse). Bon, d'un grand chelem dans le coin de la tête et qui se susurrait, on n'est pas tombé dans la Bérézina non plus.

      Supprimer
  58. Ah ah, Gariguette... En me levant se matin (je me suis couchant finalement avec une idée de chronique dont tu peux imaginer la teneur en lisant mon dernier commentaire, fine mouche que tu es), je lisais un article sur la résilience... Comme quoi, hein, les esprits savent se rencontrer à distance.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Eblé ? Une rue en son honneur à Paris, où est situé le siège du Racing-Club de France... résilient.

      Supprimer
  59. Idem.
    Les Écossais ont mis en pratique les préceptes qu'Eddy Jones suggérait avant France-Angleterre.
    La déception n'est que le sentiment du passionné né dans le cadre de la compétition: un gagnant, un perdant.
    Mais, pour ma part, j'en resterais à cette position idéale du "sportsman britannique", du jeu dans lequel on donne tout et basta. La question est de savoir si l'on a bien tout donné. Apparaissent, à ce moment là, les questions techniques, mentales etc. Aurait-on pu améliorer certains points? Aurait-on pu en éviter d'autres? Avait-on réellement le potentiel pour gagner et, dans ce cas, que n'a t-on pas fait pour cela? Etc.
    Le sentiment,optimiste, que je ressens se situe dans ces recherches et dans la certitude que le terrain, le terreau et les jardiniers sont dans le bon sillon. C'est le Printemps et les choses sont encore fragiles...Attention aux gelées tardives....Et puis, pour finir dans le domaine de la légèreté, il faut dire qu'à peu près tout s'est arrangé favorablement lors des premiers matches: le réussite était au rendez-vous, et c'est passé. Cette fois, tous les petits détails étaient contre nous et ce n'est pas passé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. bien d'accord sur le faitque bien des aspects s'étaient arragés favorablement lors des 2 matchs

      Supprimer
  60. En tout cas ils auront le temps de se soigner, de réfléchir et de travailler : report de France-Irlande au 31 octobre ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'avais une prémonition... D'où mon titre. Texte pour rien. Auquel j'avais pensé dès hier soir... Ca sentait le pâté, de toute façon...

      Supprimer