lundi 8 octobre 2018

Les garçons trichent, les filles font semblant

        Cette fille, la première fois qu'il l'avait vue, c'était dans le parc Martin-Luther-King et maintenant il lui caressait l'intérieur des cuisses du bout des doigts. Un chat miaulait à la mort après un sachet de croquettes, une étagère trop loin. C'était un samedi matin, à Clichy. Un matin où le café aurait bientôt un relent de pisse de chat et le chat une odeur de café.

 - Alex, au moins, c'est ton vrai prénom ? 
- Et toi, Elise ?
- Non plus...
- Alors, tu t'en tires mieux que moi...
 
       Oui, la première fois qu'il l'avait vue, c'était à 18h30 exactement, juste avant que le héron du parc Martin-Luther-King ne s'envole de l'ennui artificiel de son lac, de toute façon  beaucoup trop grand, pour s'élancer en haut style vers une certaine idée du Grand Paris. Assis sur un banc à l'ombre, il lisait un texto de son vieil ami David l'invitant à le rejoindre, «dans une heure chez Jeff. Pour parler de la finale, quoi...». Elle portait une jupe verte et des sneakers blanchâtres. Et il y avait aussi ce petit nez au retroussé piquant. Il l'avait regardée disparaître au coin de l'allée, là où le tourisme urbain prenait son essor.
       Quoi faire d'autre ? Se lever ? L'aborder avec une petite lueur dans le regard et un gros morceau d'éloquence ? Non. Sur son banc, il était à son aise. Attendre et se contenter de voir la vie qui défile sous vos yeux. Attendre que ça passe, voilà ce qu'il avait toujours fait. Le genre de personnage un peu désespéré qui se contente de regarder l'histoire depuis le seuil, qui fait mine de vouloir y prendre part, mais recule au bout de quelques minutes et puis s'en va. Retourne dans la salle d'attente. Sur son banc.
        D'abord, le banc de l'école. Ensuite le banc de touche, puisque si Alex clamait partout, haut et fort, qu'il avait joué au rugby, joué avec Untel, dans sa jeunesse, un tel qui avait même joué le Tournoi et patati, fait la fête plus tard avec un autre à plus de cinquante sélections et patata, tout ça c'était menti. Du rugby, c'est à peine s'il en avait fait. Oui. A peine. Et les rares fois où on l'avait gentiment invité à sortir de la torpeur camphrée de son banc de touche, sa petite zone de confort personnelle en somme, c'était à l'occasion de quelque trophée camomille à la sauvette, d'un tournoi pampam chocolat de trop. Et encore fallait-il que le banc en question se soit dépeuplé tout seul...
 
- Tu fais quoi dans la vie ?
- Je fais comme tous les garçons. Je triche en attendant de devenir quelqu'un d'autre...
- Moi, je fais comme toutes les filles. Je fais semblant jusqu'à ce que ça bouge un peu...
 
       Lorsqu'il s'était enfin décidé à bouger, à quitter son foutu banc, David s'impatientait depuis plus d'une heure devant son cinquième demi. Chez Jeff, un bar de marché qui ressemblait davantage à une buvette de club-house, les derniers garçons perdus de la ville se réunissaient, chaque vendredi soir, et c'était encore la façon la plus grandiose - la plus belle. La moins définitive, aussi - de sortir de leur petite mort provisoire pour faire mine de plonger à nouveau dans leur vie fantasmée de longue haleine. C'est toujours pareil.
       Dans la vie, il y a regarder et faire. Et à force de regarder les autres faire, le cœur de tous les sales petits voyeurs que nous sommes se met, oh presque inconsciemment, à inventer des souvenirs. Cette fois-là, entre la septième mousse et le second mojito, Alex racontait sa fameuse croisée de 87. Imparable, bien entendu. Décisive, forcément. David, que la mythomanie à multiples rebondissements de son complice de bar fascinait toujours autant, avait son fameux air d'omelette froide au thon et c'est là qu'elle est entrée, le printemps sur le bout des lèvres...
 
- Mon père jouait au rugby, tu sais
- Et ?
- Il n'en parlait jamais. Pourtant, ça m'intriguait, cette histoire de fraternités. De tendresses minuscules entre les hommes.
- Ah oui ?
- Un jour que je voulais vraiment savoir, il m'a répondu : «Tu ne peux pas avoir mangé ton gâteau et vouloir qu'il en reste...»
 
Carte blanche à Benoit Jeantet, écrivain, qui a récemment publié Nos guerres indiennes (Publie.net, 2014) et Et alors tout s'est mis à marcher en crabe (Le Pédalo Ivre, 2016).

62 commentaires:

  1. Bien, bon, appétissant, pourtant les doigts sur le clavier, trouve pas un commentaire, saisis pas les contours du truc, le cœur du machin, reste là au bout du comptoir penché sur la ligne de demis qui promet pourtant de belles envolées, cœur et corps à marée basse qui attend que l'un de vous largue les amarres pour trouver/retrouver les vents et prendre plein large vers le côté ouvert.

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    1. Nini, tu as raison, pas besoin d'avoir les doigts sur le clavier pour saisir le truc et ses contours. C'est tellement rugby qu'on garde ça au fond de soi. C'est toute la chute de ce texte que de résonner en nous ailleurs.

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  2. Dès les premiers mots j'ai pensé à Benoit.
    Bien sûr que c'était un peu facile puisque nous le connaissons tous bien ici; mais, quand même, je pense que c'est là, réellement, la marque d'un véritable auteur lorsque, dès les premiers mots, on sait qui est au bout du texte, de l'autre côté de la plume.

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    1. Tu m'étonnes... Un véritable auteur, oui. Un festin de miettes...

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    2. Allusion au gâteau, bien sûr.

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    3. La pâtisserie c'est l' histoire d'un gâteau avec des copains autour, quand le gâteau est mangé il reste les copains, c'est l'essentiel.
      Allez, toute ressemblance. .....

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    4. Lorsqu'il me semble trouver un sens à ce texte, un style littéraire, un peu policier, tout part en crabe. Un peu comme le chat, il vous file entre les doigts.
      Seul le héron du lac, celui de Treignac bien sûr, reste bien concret.
      Juste peut être retenir l'idée qu'il ne faut pas s'appesantir sur le passé, mais être membre actif du présent.
      Mais faut il toujours chercher un sens ou tout simplement se laisser porter par le texte ?

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    5. JanLou, remplacer le ballon par le gâteau, bien vu...

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    6. Lulure, le sens vient comme une interception. Tu regardes la ligne et hop ça repart dans l'autre sens. Se laisser porter, certes, mais pas trop longtemps.

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  3. C'est étonnant comme un texte aussi court peut susciter comme réflexions : les gourmands n'ont vu que le gâteau, les impatients n'ont lu que l'attente, les amateurs de rugby hésitent entre entrer dans le jeu ( "manger le gâteau") et le regarder se dérouler depuis le banc, les bancs . Celui de l'école, celui de touche, tous les bancs du monde sur lesquels on attend la suite . Notre Benoit voilà qu'il nous la joue Godot quoi ! Ou plutôt Beckett .
    "Je triche en attendant de devenir quelqu'un d'autre... "dit le garçon
    "Je fais semblant jusqu'à ce que ça bouge un peu..." dit la fille .... Comment ne pas se reconnaître dans ces deux personnages à peine esquissés et déjà bien là, carrés, éternels ? C'est ça Benoit Jeantet : l'air de rien et pourtant tout est dit . Lisez le relisez le ce texte et il vient vous hanter : qu'ai-je fait de ma vie ? Y aller ou pas ?
    A l'inverse le rugby est un élan, une conquête, une aspiration . Tant qu'on joue on reste loin des hésitations habituelles de la vie, de cette pusillanimité propre aux timides mais au fond véritable indice d'humanité . Ne pas gêner, ne pas oser, rester sur le banc et observer . Quand on ne joue plus, il ne reste que le banc . Ce n'est pas grave d'être "seulement" spectateur de la vie, sauf qu'on en perd le goût, cette sensation de vivre pleinement que le rugby, par une astucieuse feinte de passe, parvient à susciter .
    Bon allez, assez de vertige existentiel ! On n'aura qu'à tricher ou faire semblant oui c'est ça, faire semblant comme Zangra dans la chanson de Brel, celui qui veut devenir héros ... Ou alors lire "le Désert des Tartares" de Dino Buzzati . Ou alors Benoit Jeantet là en bas dans ses Lubies .
    Mieux, cherchez un bistrot à Paris, il est là probablement en train de rêver qu'il dragouille une fille,une belle hein, comme celles des films de David Lynch ou refaisant tous ses matchs avec un pote, oui c'est ça cherchez Benoit .
    https://www.youtube.com/watch?v=xubaBNKhW-A


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    1. C'est dingue, ça Sylvie, je relisais quelques passages de Beckett hier soir et je pensais au texte de Benoit. Tu es toujours aussi bien placée dans le jeu, toi, hein ?

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    2. En tout cas, beau décryptage du texte Comme d'hab', ai-je envie d'écrire.

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    3. Il y a aussi une belle chronique de Verdier sur Nadal dans le Jaune. Pour ceux qui.

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    4. Nadal oui, le maître-mot c'est "élégance" ...un peu comme la prose de Benoit, il y a des gens comme ça chez qui c'est inné . Curieux cet article de Verdier ; en creux on perçoit comme des regrets non ?

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    5. Nous ça serait plutôt "en attendant Jacot"
      Sinon, ben oui, pas encore lu le Midol encore mais Nadal, on pense toujours un peu comme ça
      Allez Chevreuse

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  4. Tiens à propos de Midol,le jeune Cathala nous explique la semaine dernière que
    "La ou le Judo, le basket. .., ont très vite occupé le terrain lorsque l'Educ Nat à réaménagé les rythmes scolaires, le Rugby est resté en marge, laissant une fois encore les initiatives locales faire ( ou pas) le travail à la place de l'institution "
    Moi vous m'connaissez, hein, pas le genre à se vanter, mais c'est plus du Zan Lou que du Beckett!
    Allez Chevreuse

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    1. VLADIMIR. – Ca a fait passer le temps.
      ESTRAGON. –Il serait passé sans ça.
      VLADIMIR. –Oui. Mais moins vite.
      Alors c'est du Zanlou ou du Beckett ?

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    2. Oui , bon, des discussions de clodos😉

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    3. Ha ben v'là l'clodo qui parle tout seul !

      "C’est peut-être ça que je sens,
      qu’il y a un dehors et un dedans et moi au milieu,

      c’est peut être ça que je suis,
      la chose qui divise le monde en deux,
      d’une part le dehors, de l’autre le dedans,

      ça peut être mince comme une lame,
      je ne suis ni d’un côté ni de l’autre,
      je suis au milieu, je suis la cloison,

      j’ai deux faces et pas d’épaisseur,
      c’est peut-être ça, que je sens,
      je me sens qui vibre,

      je suis le tympan,
      d’une côté c’est le crâne,
      de l’autre le monde,

      je ne suis ni de l’un
      ni de l’autre."

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  5. Merci, les gars. C'est sympa de passer et de vous lire. Merci, Benoit.

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    1. Hello Matthieu, quoi de neuf ? Raconte...

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    2. Coucou, Richard. Pas grand chose. Toujours la même situation de vie qui me convient. J'ai pu aller au Hameau. Un de mes amis y est bénévole. Il avait rencontré le Président P. par son travail. C'était à la suite de la finale de Prod D2 perdue voilà quelques années. L'histoire t'aurait plu. J'ose à peine la raconter car c'est la sienne. Il avait ému le Président P une première fois après une réunion puis vraisemblablement une seconde en lui écrivant, succinctement j'imagine, ce que charriait de souvenirs et d'émotions la Section depuis son enfance. Le match auxquels nous avons assisté avec mon oncle était le dernier de la saison dernière, contre Toulon. La der de Vincent C. pour le centième essai, celle de Conrad et de Julien P. Pas vraiment emballés côté jeu (je le trouvais minime, bien vite réduit au sol), nous nous sommes pris à l'ambiance. Quel monde ! Et ce n'est pas le plus grand stade! Voilà... Je vais bien. J'espère que vous aussi. Vous embrasse. M

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  6. générique pour la CE : https://www.youtube.com/watch?v=0AQgbRPM2hQ ça réveille, hein ?

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  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Et pourtant, il en reste. Je suis le Galilée du rugby. Et pourtant, il en reste. Des miettes, veux-je écrire. Il en reste toujours. Et ce sont celles-là qu'on garde au bout des doigts, qu'on regroupe à la fin du repas pour en faire un petit tas. Discrètement. Ou pas.
      Le bonheur est un festin de miettes, m'a dit un jour un photographe de l'Equipe alors que nous roulions de nuit vers Gloucester depuis Bath. C'est tellement ça. Alors oui, on veut qu'il en reste, des miettes. Et on imagine même qu'elles pourraient être grosses au point d'en faire un gâteau. Parce que c'est ce gâteau que nous coupons ici sur Côté Ouvert, que nous partageons serait plus précis et donc plus exact. Encore que : la précision génère-t-elle l'exactitude ?

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  8. Le titre de la chronique était déjà une piste. En lisant je me suis posé la question : Ritchie benoiterait il dû côté de Jeantet ? Mais non. Il s’agissait bien de l’indien de Sault. Un joli texte comme il sait les écrire et qui me donne envie.

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    1. Allez ces quelques lignes...
      Le cœur d.Esther était il si grand pour pouvoir abriter celui de cet homme, toujours entre 2 femmes, entre 2 matchs de rugby ?
      Au cœur de ses hommes, Alex aimait emmener sa troupe tous les week-ends dans ce championnat difficile et usant. Il avait toujours baigné dans ce sport qu’il pratiquait aussi pour la reconnaissance qu’il croyait qu’il lui apportait. Et tant qu’il’ était en haut de l’affiche.... Tu penses, tu vis, tu chies rugby. Il en fallait de la place pour accueillir tout cet aura.
      Il ne supportait pas de faire le banc à regarder les autres. Comme elle n’appréciait pas de faire banquette à l’attendre trop souvent le soir.
      Elle avait le choix. Soit sombrer dans l’alcool, soit faire tapisserie. Il pesait si lourd dans son cœur, et celui dAlex était Un tel labyrinthe. En fait, il aimait qu’elle l’aimait. Ses mains traçaient pourtant de belles arabesques sur la peau d.Esther. Celle ci dessinait souvent sa mélancolie sur la buée des vitres, à attendre. Elle avait besoin d.Alex pour s’accrocher, et voulait tant qu’il ait besoin d’elle. Mais bien qu’il restait un solide fumeur, il avait toujours eu peur d’étouffer. L’avait elle connu trop jeune ?
      Elle allait enfin se décider à suivre les rebonds, mais au gré d’autres hommes. Difficile de se contenter des miettes, même si le bonheur ne se ramasse pas à la pelle, comme les feuilles de cet automne qui n’en finissait pas.

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    2. Vu cette même envie chez un de mes frangins qui supportait mal de cirer le banc, le regard avide de jeu, il se consumait littéralement d'envie de jouer ... Heureusement il y avait les filles, éternelles consolatrices !
      On devrait aussi parler des entraîneurs-manipulateurs qui jouaient ( jouent ? ) avec des jeunes hypersensibles, leur promettant la lune ( tu joues dimanche ) et leur retirant le tapis sous les pieds au dernier moment . Aujourd'hui on les nommerait des pervers narcissiques ; à l'époque c'était plus sobrement des sales cons .
      Quelle sombre satisfaction alors de voir le/les joueurs se déliter sur le banc, perdant pied et confiance en eux . Raphael Poulain a écrit sur ces pauvres types quelques pages éclairantes .
      Cela dit, beau texte Sergio, très mélancolique . Ca fait 2 fois que je vous trouve mélancoliques, messieurs, pas un reproche non ; un compliment !

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  9. CE ; le moment de se replonger dans le whisky, retrouvé cet article (Glenfiddich, dans l'antre du malt) https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2016/11/18/glenfiddich-dans-l-antre-du-malt_5033408_4497540.html?xtmc=glenfiddich&xtcr=2&utm_source=taboola&utm_medium=referral
    ben quoi ? c'est culturel 🍻😇🏈

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  10. C'est marrant comme il est difficile pour les membres de Côté Ouvert d'évoquer le rugby à partir de ce magnifique texte de Benoit qui en dit beaucoup sur ce jeu et ceux et celles qui le pratiquent...

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    1. eh oui après Jeantet, le silence qui suit c'est encore du Jeantet ! Je te parie pourtant que ça remue dans les caboches ...

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    2. Caboche vide, encephalo de beauceron, nuits de plombs.
      Trois mille foux furieux à accueillir, le double à gérer sur les sentiers, le Grand Raid que ça s' appelle, vous suivrez sur Canal le prochain weekinge,pour une fois que ça sert à quelques chose.
      Allez zot toutttt !

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  11. "Mama always said rugby was like a box of chocolates, you never know what you're gonna get"
    Quand tu joues au rugby, qui tu vas prendre c'est sûr :-) tu es dans l'équipe mais tu ne dois jamais quitter ton poste car tout le monde compte sur toi comme tu comptes sur les autres
    "Pardonnes nous, notre défense, comme nous pardonnons à ceux qui ont mal défendu, et ne soumet pas à la tentation de se défiler mais délivre nous de la peur"
    le rugby c'est cette joie de s'offrir, de souffrir pour que les autres aillent plus loin cela ne se raconte pas cela se vit même si les courbatures sont au bout du chemin
    bon week end à tous
    Le Gé et bravo à Benoit très très beau texte

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  12. Ou alors changer d'angle ...
    *la fois où on est bien content d'être sur le banc même si on fait un peu la gueule pour que les copains compatissent
    * la fois où on est vraiment déçu de rester sur le banc parce que ce coup là on le sentait bien on allait faire le match de sa vie
    * la fois où on avait prévenu tout le monde famille, amis, connaissances lointaines qu'on serait pas sur le banc et merde on y était sur le banc ( comme d'habitude quoi )
    * la fois où les mecs sur le banc se marraient comme des cons pendant que nous, les barons, on en ch ... comme des Polonais ( ou p'être bien des Tchetchènes va savoir ...)
    * la fois où le banc s'est cassé la gueule : trop vieux, trop usé... comme nous quoi
    * la fois où .... t'en as pas toi des histoires ?

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    1. La fois où je suis sur le banc comme avant ou 3/4 car j’avais fait la fête le soir à l’anniversaire d’un copain et un peu la tête dans le c. Cirage bien sûr et je me suis dit génial je vais pouvoir dormir sauf que le pilier de chez nous se fait casser et concasser par le pilier d’en face une brutasse et là l’entraineur Me dit rentre et tu joueras pilier très très très grand moment de solitude et le match se poursuit sans mêlée et un avant le brutos arrive pour la mêlée et en courant enfin en trottinant jusqu’à la mêlée il se tord la cheville il ne pouvait plus marcher
      Dieu était avec moi 🙏
      En plus ils font rentrer un pilier enfin un petit jeune qui n’avait jamais jouer au rugby qui voulait voir l’ambiance
      J’avais bien fait de boire
      😊😊😊

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    2. Excellente ! 😉🙆🍓🏈

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    3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    4. Remplaçant, c'est une belle expérience. En junior Crabos première année, j'étais le remplaçant idéal : capable de jouer ouvreur, centre et arrière. Et de buter. Alors j'étais le seizième. Au cas où. J'avais un voisin, copain d'école primaire, Silvano. Un excellent arrière. Parents d'origine italienne. Remarquable footballeur aussi. Il était arrière titulaire, donc. Mais il faisait la fête le samedi soir. Il bossait en usine. Moi j'étudiais. Alors, le fête, pour les étudiants c'était le jeudi. Du coup le dimanche matin, il avait du mal à se lever. En Crabos, les déplacements étaient courts : Bègles au plus loin. Deux petites heures de bus à l'époque. Pour le match à treize heures trente en lever de rideau des séniors. Il m'aurait suffit de le laisser dormir, de ne pas sonner chez lui, de ne pas le réveiller, de ne pas lui préparer le café, de ne pas l'accompagner en mobylette jusqu'à Deflandre où nous attendait le bus un dimanche sur deux. Et j'aurais été titulaire à l'arrière.
      J'ai mis un point d'honneur, durant une saison, à le réveiller. C'était un copain et un coéquipier. Il était meilleur que moi. En parler fait remonter de beaux souvenirs : avec Silvano mais aussi mon entraîneur, Loulou Courthes, qui savait.
      Voilà.

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    5. Le rugby, c'est pas qu'un ballon après lequel il faut courir, qu'il faut conquérir et utiliser, transmettre et botter. Le rugby, c'est tout ce qu'il y a autour et qui vous reste pour la vie.

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    6. Ritchie prix du meilleur camarade !

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  14. Au sel du rugby !
    voilà deux étés que le sable fin et humide espagnol caresse la plante des pieds des mes filles et nièces au son des vagues et du Barlovento alors que Dame soleil s'éternise à rayonner sur les corps ensablés des naïades. Grande découverte du plaisir commun à échanger un ballon ovale loin des arcanes traditionnelles de l'ovalie. Nous partions d'une copie blanche ou les rêves faisaient places à une pratique rudimentaire et ludique. Le rugby à l'état sauvage, au goût du sel et sans selle, souvenir d'une ballade à cru dans le cadre idyllique des Espiguettes en Camargue. Les équipes faites, le maillot ajusté, les courses, les passes, les cris, les rires fusèrent de tout côté. Mon aînée était ravie de m'avoir "taillé" sur un cadrage débordement pour aller marquer le premier essai de sa vie. Une signature en quelque sorte, celle de la transmission de la passion, née quelques années plutôt sur le pré de la Lomagne. La partie s'emballe car chacune veut marquer, laissant l'empreinte de sa supériorité et de sa malice au reste de la fratrie. J'avoue que mon plaisir fut total de voir mes filles et nièces se piquer au jeu en essayant, en plus de jouer, de plaquer pour me montrer que le rugby c'est autant féminin que masculin. Le vent s'amenuise au fur et à mesure du coucher du soleil laissant entendre le bruit des vagues mourir sur le sable. Les badots se dispersent, le maître nageur sauveteur abaisse le drapeau signe que la plage redevient sauvage et d'un regard complice, nous abandonnons le ballon pour une baignade bien méritée. Les commentaires, les fous rires, les premières impressions, fusent, Papa se fait chambrer et déjà les filles réclament la revanche. Une page de vie probablement benoîte, loin des standards de la littérature académique, mais qui porte ses fruits puisque mon aînée me demande d'aller voir le Leinster et la cadette aimerait bien tâter la beuchigue .... le début d'un roman, d'une histoire, d'une passion ....

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    1. emmène-la voir le Leinster, Toulouse a montré aujourd'hui quelle était une équipe casse-Burns!

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    2. On peut le dire, une burne cet arrière, ça rappelle Clément Poitrenaud

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  15. Paul Willemse en EDF ... m'en fous qu'il soit Sudaf mais quelle ironie quand même ! ( lire "deux lions en cage" Midol du 25 mai 2018) ou alors demander à Fabrice Landreau . A Grenoble Popaul n'a pas laissé de bons souvenirs, chicanier, créateur d'embrouilles dont la meilleure celle de son départ pour le MHR ( Goosen à côté c'est un enfant de choeur) . Presque un cas d'école pour l'historien qui voudrait raconter la chute des valeurs du rugby . Bref c'est un excellent joueur ... de poker menteur .

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    1. Ah ah, sacrée Sylvie. Je ne le voyais pas comme ça, Willemse. Je vais effectivement demander à Fabrice ce qu'il en pense.

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  16. Un gars a mis une annonce pour vendre sa voiture.Il a mis, comme beaucoup le font, une affiche sur sa lunette arrière avec son N° de portable. Il se rend au boulot seul au volant et roule tranquillement à 50 km/heure, soudain le téléphone sonne, il décroche : Bonjour Gendarmerie nationale, on est juste derrière vous, vous savez que c'est interdit de répondre au téléphone en conduisant.  Veuillez vous ranger sur le bas côté! Ha!les cons !

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  17. Quand on dit qu'il faut toujours s'échauffer avant un match ! Hein
    https://www.youtube.com/watch?v=rhLWhF__OQg

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  18. AAAAHHHHHHHH !!!!! Une annonce, Nini a osé regarder un peu le CAB à Massy, un peu fêlé à essayé de voir le SF, et aujourd'hui ............…. Jeté son dévolu sur un feuilleton de rien sur une chaine de pas grand chose, pas eu même l'envie de zapper voir si le RCT ça avait de quoi intéresser le quidam, bref rupture de ban entre Nini et le rugby, pour voir toujours le même non-match sans passes sans émotions sans liberté et respiration, et bien fini pour moi, m'en irai voir en série si c'est pas mieux et sans ça ne manquerait pas de venir vous visiter pour goûter encore aux plaisirs disparus que les joueurs d'aujourd'hui ne peuvent pas connaitre, faute d'éducation dans tous les sens du terme.

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  19. Question pour tous
    Quand se passe le week-end côté ouvert de 2019.
    Je dois prendre des vacances et je les prendrai après
    Merci

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    1. Il me semble Ritchie avait parlé d’une date en avril qu’il à ensuite modifiée, toujours en avril.
      Mais j’ai pu rêver..

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  20. D'accord avec Nini...
    Et foin de tout passéisme.
    Juste regarder, comme çà, comme un spectacle quelconque -c'est le cas le le dire!-, sans arrière pensée particulière...Je n'avais que çà à faire ce Dimanche après-midi....Quel ennui, quel désespoir...!On se dirige doucement vers la catastrophe annoncée...Et dire que les équipes françaises étaient (mais quand, mon Dieu? Il doit y avoir 1000ans...!) réputées, disons, pour simplifier, pour leur "originalité"!
    Rien, mais rien. Que des staffs dans les tribunes plus nombreux que les joueurs sur le terrain...Que des interviews de joueurs dans des salles de musculation...Et, au final, et sur ce dit terrain, un jeu lamentable d'une stéréotypie atterrante.
    Seul les équipes adverses, dont on se gaussait il y a maintenant quelques années, procurent un peu d'animation et d'intelligence. Aujourd'hui, ce dernier du championnat anglais -çà a été assez répété- s'est littéralement amusé d'un des soit disant monstre de notre championnat!
    Je le dis sans rire: nous allons finir comme les treizistes, dans quelque franchise au nom générique style: "Les tigres du sud-est parisien", par exemple.
    Je le redis: rien n'a changé dans la philosophie de jeu des dirigeants et entraîneurs français et aucun joueur n'a l'air bien décidé à ce que cela change.
    Quelle tristesse!

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  21. Tiens, retour sur ce Paul Willemse, dont cause si bien -comme toujours- Gariguette, et qui semble dans les petits papiers de JB pour l'EDF, question subsidiaire : " Ils sont où nos secondes lattes champions du monde U.20, jouent pas ?? Jouent plus ?? Sont passés à autre chose ??" ?...……..
    D'accord pour la tristesse qui gangrène notre sport, le plus regrettable dans l'histoire étant que les faiseurs de tristesse et fossoyeurs du rugby sont précisément ceux qui sont chargés de le magnifier et l'élever, personne du président au dernier remplaçant du banc avec un bout de cervelle ou un lambeau de cerveau pour se rendre compte qu'à ce rythme fou de mercantilisme sublimé le seul le grand perdant est le RUGBY, mais sincèrement z'en ont quoi à foutre du JEU DE RUGBY ??????

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  22. Ce que je voulais juste dire, c'est que, sans penser à quoi que ce soit d'autre que le spectacle -juste s’assoir et apprécier- les uns, avec le jeu et les règles tel qu'il est et telles qu'elles sont, arrivent à développer, plus ou moins selon leurs joueurs, leurs moyens..., un jeu visible, raisonnable, acceptable, et les autres, une sorte de pensée, de bouillie unique dans le plus pur style du vieux monde communiste.
    Pourquoi?

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    1. Comme image, on a eu Verdun et ses combats de tranchées, les jeux du cirque romain et la vie tronquée de ses gladiateurs. Mais je voyais pas trop sous cette angle collectiviste d'une pensée de jeu unique. Pas très Léninefiant !
      Le problème, c'est qu'à force de vouloir faire jouer tous ces playrugbyls, on dilue forcément la qualité et l'essence du jeu. Championnat national, 6 nations, Coupe d'Europe, tournées (bientôt coupe ligue rugby), coupe du monde (pour l'hémisphère nord), sans parler des blessures chroniques, comment arriver à ce que tous soient OK au bon moment, à motiver tjs les troupes constamment sur la brèche ?
      C'est comme le vin. On a voulu faire de la prod à une époque, en augmentant les rendements à l'ha. On traitait au maxi pour désherber, et contre les maladies. Mais beaucoup faisait de la merde. Puis on est revenu sur des rendements acceptables et cadrés. Certains dépassaient les quotas et vendaient le surplus hors appellation. C'est pas la meilleure solution. Depuis, on pense bio, on essaie d'être dans des sur des rendements faibles. Ça fonctionne, il y a pas de secret. A trop vouloir produire, on affaibli la vigne qui ne donnera pas le meilleure voire la quintessence de ce qu'elle pourrait donner. C'est pas bien compliqué à comprendre. Et on voudrait en plus faire croire qu'on vend de la qualité... Mais à un public qu'on éduque dans les rails de la consommation. C'est pareil pour le lait et les vaches qu'on épuise, les élevages industriels sans entrer plus dans la polémique. C'est pareil aussi pour le rugby, le cyclisme, le foot aussi et ses idoles sur 1 piédestal, pour vendre, et où ça gère de plus en plus, sans parler de matchs truqués...
      Il faudrait toujours être dans l'éthique ou dans une certaine mesure, pour arriver à satisfaire tout le monde afin de mieux vivre et profiter. Mais malheureusement, aujourd'hui, on apprend qu'à faire du bizness, du show mais bises, nada !

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  23. C'est amusant ton texte. C'est exactement çà.
    Ce qui est amusant, pour moi, c'est qu'il y a quelques instants, je feuilletais un petit bouquin sur René Char: "La Sorgue et autres poèmes", et, sur la quatrième de couverture, j'ai lu, en refermant le bouquin:
    "Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."
    Je pense que cette phrase est un bon pendant à ce que tu dis.
    Maintenant, comment empêcher certains de construire leurs preuves dans des domaines qui ne le supportent pas?

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    1. Oui, mais c’est là même chanson, sauf que le jeu n’est plus là !...

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  24. AH René.Char, prince des émotions à partager, émetteur d'idées, jamais de message à suivre mais des pistes et des chemins et des envies, libre à toi de t'y enfoncer.
    Cette Sorgue, rivière qui transperce l'Isle sur la Sorgue, ville natale de Char, cette Venise du Comtat Venaissin, cette rivière tellement martyrisée par les hommes a sans doute façonné l'homme et le poète que nos aimons, et comme pour le rugby dont nous aimerions tant retrouver les fondations, il rêve de pouvoir trouver/Retrouver et recueillir la force de cette eau, force de vie, montagnarde et naturelle, indomptée et sauvage. Combat perdu d'avance, mais les causes désespérées ne sont-elles pas les plus belles !!!!!!!!!

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  25. René Char, grand résistant aussi... La Sorgue et le Comtat Venaissin, grande région maraîchère et viticole aussi : Gigondas, Vacqueyras, Beaume de Venise, Rasteau, Cairane, et aussi Visan, Séguret, Sablet. Et leur grand voisin papal, Chateauneuf. On en revient à ce que je disais plus haut. La vérité est dans le vin !
    «Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux, de l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau »...
    « Les regrets, les basses portes ne sont que des inductions pour incliner nos illusions et rafraîchir nos peaux mortes ».

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  26. J'aime quand vous partez en grand Char. J'ai presque du regret de travailler sur une nouvelle chronique.

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