Le tribut payé samedi
soir à Toulouse
aux Samoans lestés de plus de cinquante points est lourd. Jefferson Poirot
épaule déboitée, Kevin Gourdon jambe amochée, Loann Goujon crête iliaque
touchée, François Trinh-Duc radius fracturé… Après avoir été si dangereux qu’il
en fut interdit sous la forme de Soule par Philippe V au début du XIVe siècle,
le rugby était devenu une discipline sportive de contact (s). Depuis dix ans,
il a accédé au rang de sport de collisions. Le groupe France, pourtant bien
préparé physiquement durant deux semaines de mise au bleu, s’en est aperçu à
ses dépens.
Il est si exigeant, ce rugby d’élite, que le staff australien, dans sa grande prudence, a décidé d’appeler d’Australie cette semaine huit joueurs en renforts. Soit une moitié d’équipe. Dont l’énorme ailier des Waratahs, Taqela Naiyaravoro et ses cent vingt-trois kilos. Ce qui monte le contingent aussie à quarante joueurs au motif que les Wallabies devront disputer quatre rencontres en deux semaines, cadence infernale particulièrement dangereuse qui profite à qui ? A quoi ? Aux fédérations, aux sponsors ? Sans doute pas à la santé des sélectionnés.
Il est si exigeant, ce rugby d’élite, que le staff australien, dans sa grande prudence, a décidé d’appeler d’Australie cette semaine huit joueurs en renforts. Soit une moitié d’équipe. Dont l’énorme ailier des Waratahs, Taqela Naiyaravoro et ses cent vingt-trois kilos. Ce qui monte le contingent aussie à quarante joueurs au motif que les Wallabies devront disputer quatre rencontres en deux semaines, cadence infernale particulièrement dangereuse qui profite à qui ? A quoi ? Aux fédérations, aux sponsors ? Sans doute pas à la santé des sélectionnés.
En faisant du «un contre un» le parangon du jeu contemporain, les techniciens inspirés du rugby à XIII ont incité leurs joueurs à défier frontalement leur adversaire plutôt que de viser ou de créer des intervalles dans lesquels s’engouffrer. Percuter c’est souffrir et faire souffrir. Mais surtout utiliser son corps, que l’on soit ailier, arrière, centre, voire même ouvreur, comme une arme de destruction massive sur la ligne d’avantage, à casser très vite. C’est éprouvant pour tout le monde, attaquant, défenseur.
Soumis à la dictature de la percussion, l’attaquant qui ne s’échappe pas est ainsi découpé en deux, un plaquage en haut, un autre en bas et son corps tordu. En préconisant cet arrêt à deux lames, les coaches ont trouvé la meilleure façon de briser un élan en empêchant le porteur de la balle de la passer dans la défense, arme fatale. La première illustration remonte à 2007, quart de finale historique et mémorable à Cardiff.
Alors, dans ces conditions, considérant le rôle du choc dans la clarification du jeu, l’importance du télescopage dans l’ivresse technique, la part de la charge dans l’élaboration tactique, et jusqu’à l’influence dans le coaching de l’«impact player» - l’expression distille assez de sens, difficile de s’étonner que l’effectif le plus conséquent pointe à l’infirmerie et que le principal sponsor des clubs professionnels et semi-professionnels se trouve être à son corps défendant la Sécurité Sociale, bonne fille de la République des reîtres.
Certains d’entre vous ont prolongé d’un petit commentaire amical et touchant le reportage publié dans L’Equipe du vendredi 11 novembre sur les traces et les racines de Scott Spedding. Je prolonge à mon tour ce lien en partageant avec vous le sms que m’a envoyé dimanche Yolanda Zafi, responsable du foyer d’hébergement pour enfants abandonnés, Footprint’s, situé non loin de Lansaria, au nord de Johannesburg.
«Les enfants aiment regarder Scott jouer. Ils aiment la France à travers lui. Ils ne considèrent pas Scott comme un Sud-Africain, en tout cas ils ne le voient pas comme tel, et ils sont supporteurs de l’équipe de France. Ils disent que son pays, c’est la France. Les soirs de match, c’est vraiment très amusant de les regarder l’encourager devant la télévision….» Des enfants abrités, nourris et chauffés grâce à la générosité de Scott, leur mentor, leur idole, «leur ami», assure Yolanda; un discret dont la générosité a permis d'acheter un système thermique d’eau chaude avec des panneaux solaires.
Solaire. Voici bien le mot qui convient pour conclure une belle action. De celles aussi initiées, samedi en face de Drouot, à Paris, par notre ancien confrère et ami Serge Laget, vente aux enchères caritative d'objets ovales en faveur de la lutte contre la maladie de Lyme et en direction de Jean-Paul Rey qui se bat comme un lion aux pieds des Pyrénées. Donner n'est pas céder.