vendredi 28 juillet 2017

L'ouvreur des pistes

Après le 30 juillet et le Grand Prix de Hongrie dans la campagne de Budapest, le Championnat du monde de F1 déposera ses bidons jusqu’au 27 août, reprise qui coïncide avec celle, toute aussi ronflante, du Top 14. Sauf que le coup d'envoi sera donné à Spa ; le Grand Prix de Belgique est l'équivalent d'une finale, de l'avis des pilotes un authentique juge de paix. Cette saison, et les suivantes, ce sera sans Nico Rosberg, champion du monde en titre, qui s’est retiré à la surprise générale et à 31 ans. Nico Rosberg lancé en 2006 par Franck Williams. Comme son père avant lui.

A cette occasion, l’écurie Williams fêtera ses quarante ans. Elle existe depuis 1977 sous son appellation actuelle mais Sir Franck a fait courir des F1 dès 1969. A 75 ans, il reste propriétaire majoritaire à 52 % de son écurie éponyme, 692 Grands Prix au compteur. Respect. Quand je suivais la F1 pour L'Equipe Mag entre 2004 et 2008, j'ai eu très envie de rencontrer ce grand monsieur. L'occasion m'en fut donnée. Mais le résultat jamais publié.

Onze ans plus tard, j'ai trouvé dommage de ne pas donner quelques lecteurs de choix à cet entretien remastérisé pour l'occasion. D'autant que je sais parmi vous trouver des passionnés d'automobile. Comme on compte beaucoup de rugbymen dans le paddock, à commencer par David Coulthard (qui fut talonneur en cadet. "Ma pire expérience du rugby. Après, on m'a déplacé à l'aile..."), Ross Brawn - ancien pilier du côté de Reading -, Eddie Jordan, supporteur assidu du XV du Trèfle, Mark Webber (qui fut un temps soutenu financièrement par David Campese), mais aussi de nombreux mécaniciens, anglais ou écossais, chez McLaren et Williams, et aussi autour des moteurs Renault.

Nous sommes en juin 2006, au Nurburgring. Rendez-vous a été pris pour la fin de journée dans le paddock, au motor-home Williams, pour évoquer les débuts du fils de Keke. Sir Frank prend son repas, au fond de la vaste aire d’accueil. Il lit les pages économiques et financières du Times, tandis que son majordome lui présente la nourriture au bout d’une fourchette et lui essuie régulièrement la bouche. Sir Frank tente de tourner les pages et doit, là aussi, se fait aider.

Difficile d’imaginer que depuis son fauteuil roulant, cet homme chétif dirige d’une main de fer l’une des écuries historiques de la F1. Son dîner terminé, il nous invite à nous approcher. Sa voix, fluette, est quasi inaudible. Son visage, osseux et décharné, est étonnement lisse. Comme le professeur Xavier, mentor des X-Men, Frank Williams dégage une énergie palpable. A sa demande, l’interview se déroule en français, qu’il maîtrise parfaitement.

«Sir Frank, être anglais signifie encore quelque chose, aujourd’hui, en F1 ?
Je pourrais vous parlez d’une époque, il y a longtemps, où la plupart des écuries étaient anglaises mais la F1 s’est internationalisée, même s’il y a encore une grosse présence anglaise au sein de diverses écuries. Honnêtement, je ne suis pas persuadé qu’être de nationalité anglaise fasse une grande différence. Il n’y a plus, comme avant, un savoir-faire qui nous soit propre.

Peu de gens savent que vous avez été un rugbyman avant d’être fasciné par la course automobile. Comment cela se peut-il ?
Après le décès de mon père, ma mère m’a envoyé très jeune à Dumfries, en Ecosse, chez les Frères Maristes. Là-bas, le rugby était au programme. J’ai joué demi d’ouverture, ou fly-half, comme on dit en Angleterre. Les Ecossais, eux, appellent le numéro dix stand-off, ce qu’on peut traduire par demi de fermeture (sourire)…

Quels souvenirs gardez-vous de cette époque ?
J’ai reçu une éducation très dure. La plupart du temps, il n’y a avait que de l’eau froide pour se laver. Les Frères ne mettaient la chaudière en marche que lorsque la température descendait en dessous de zéro. Jusqu’à huit heures du soir, nous étions à l’étude. J’ai appris à parler beaucoup de langues étrangères, à commencer par le français. Je me souviens aussi que pour les châtiments corporels, les Maristes utilisaient une lanière de cuir. J’en ai encore le souvenir douloureux dans ma chair.

Quelles valeurs reconnaissez-vous au rugby ?
C’est avant tout un sport collectif, et sans esprit d’équipe il n’y a pas de jeu possible. En rugby, il faut toujours avoir présent à l’esprit que tout seul, on n’est rien : on existe avec les autres. On ne peut pas jouer pour soi, on ne peut pas se reposer uniquement sur des exploits individuels : il faut penser à jouer avec ceux qui vous entourent.

C’est un état d’esprit que vous tentez d’insuffler dans votre écurie ?
Une écurie est bien plus importante, en termes d’effectif, qu’une équipe de rugby. Mais nous avons, je crois, un véritable esprit d’équipe. Cela dit, en F1, nous ne sommes pas les seuls.

La plupart des observateurs regrette que la F1, qui était un sport, soit devenue une industrie. A vos yeux, est-elle seulement cela ?
Il y a trente ans que le monde de la F1 est en permanente évolution. Il n’est pas figé, alors forcément, ce qui était n’est plus. Le business sert à faire vivre une écurie et, au-delà de ça, sert à faire vivre la course automobile. Et ça, c’est incontournable. Cet aspect business est très important: il fait partie intégrante de la F1. Mais il y a encore et toujours ce besoin vital de gagner la course à laquelle on participe.

Au milieu de grands constructeurs automobiles, comme Ferrari, Mercedes, BMW, Renault, Honda, vous êtes aujourd’hui le dernier des artisans. Est-ce un statut difficile à maintenir ?
Chez Williams, nous avons toujours voulu rester un peu à part. C’est notre oxygène ! Mais il ne faut pas oublier de garder un très haut niveau de technologie. Malheureusement, il se trouve que si on veut rester complètement et totalement indépendant, on s’affaiblit. Mon travail consiste donc à chercher des nouveaux partenaires qui voudront bien nous accompagner, et qui sont prêts à respecter notre philosophie et notre indépendance. Grâce à nos investissements sur ces dernières années, nous avons maintenant de grandes et belles installations. Nous avons une soufflerie moderne (deux maintenant, dont une louée à d'autres écuries), des bureaux d’études très performants… C’est ça, aussi, la compétition automobile. Tout ne se résume pas à ce qui se déroule en piste, même si seule la course m’intéresse…»

Son majordome s’approche discrètement et dépose devant Sir Frank un verre de boisson fraîche, dans lequel il glisse une paille. Frank Williams se désaltère quelques secondes puis nous indique qu’il est prêt à reprendre la conversation.

«Des neuf titres de champion du monde des constructeurs que vous avez obtenus, y en a-t-il un qui vous touche plus particulièrement ?
(Il réfléchit longuement). Pas un mais plusieurs, en fait. J’en vois au moins quatre. Le premier, évidemment, en 1980, mais aussi celui de 1986, qui est aussi l’année de mon accident. J’ai été impressionné par la façon dont toute l’écurie avait réagi pendant que je n’étais pas là… Tout le monde avait répondu présent à deux cent pour cent (silence). C’était superbe. Je retiens aussi les années 1992 et 1993, où nous avons gagné parce que nous avions produit des voitures extraordinaires, quelle que soit la qualité des pilotes qui les conduisaient, que ce soit Nigel (Mansell) ou Alain (Prost).

Après plus de cinquante passés en F1, vous n’avez jamais eu la tentation de mettre la clé sous la porte et de passer à autre chose ?
J’adore la F1, j’adore la course automobile. Depuis l’âge de quinze ans. Et ça n’a pas changé. Evidemment, quand je serais trop vieux (il a 75 ans) pour travailler, que je ne pourrais plus rien apporter de positif à l’écurie, je partirais en vendant mes parts, certainement. Mais ce temps n’est pas encore arrivé.

Où trouvez-vous l’énergie dont vous faites preuve ?
Ne croyez pas que j’ai beaucoup d’énergie. Il se trouve simplement que j’aime ce que je fais.

Depuis votre accident, votre vision de la vie a-t-elle changé ?
Ce qui m’est arrivé (De retour d’une séance d’essais privés sur le circuit du Castellet dans le Var en 1986, Franck Williams, au volant, victime d’un accident, est grièvement touché aux vertèbres. Il se déplace depuis sur un fauteuil roulant) n’a pas changé ma vision de l’existence et des hommes. Ça n’a pas changé non plus ma façon d’être. Je n’aime pas rester reclus. Je suis quelqu’un d’actif. J’aime la vie et j’aime être en bonne compagnie.»

dimanche 9 juillet 2017

Fin, et caetera...

Nous devons nous résoudre à considérer que rien n'est parfaitement d'aplomb dans ce bas monde. Non pas que les acteurs ne sachent pas leurs rôles, ou que le metteur en scène déraille, non. Le problème, c'est qu'il y aura toujours quelqu'un - souvent ils sont plusieurs - pour ne pas apprécier que l'esprit ne se fonde pas toujours dans la lettre, que la faute vénielle ne soit pas sanctionnée comme un manquement grave à tel ou tel règlement. S'y résoudre donc, sans que cela nous gâche le plaisir.

Samedi 8 juillet à Auckland, Romain Poite a fait honneur à l'arbitrage français qui, depuis Georges Domercq et le mythique Barbarians britanniques - All Blacks de 1973 à Cardiff, préserve ce qu'il y a d'équité et d'évidence sportive dans un sport de plus en plus difficile à arbitrer. On ne peut pas trouver meilleur verbe : arbitrer; choisir après avoir pesé l'avantage et les inconvénients à décider de pénaliser. Ou pas, dans le cas de Poite, en laissant deux monstres dos à dos.

Parfois, nous avons le cœur plus gros que le cerveau. C'est à cela d'ailleurs que j'étalonne mes ami(e)s. J'aime que ce qui a privé les Ecossais coachés par Eric Blondeau - retrouvez-le dans Flair Play - d'une demi-finale méritée de Coupe du monde en 2015 ne fausse pas un test-match à suspense entre All Blacks et Lions. Tout comme j'ai apprécié que Romain Poite ne sorte pas un rouge envers Kaino, et souligné aussi le courage de Jérôme Garcès à Wellington, expulsant définitivement Sonny Bill Williams.

Ils ont beau jeu, les supporteurs néo-zélandais, de râler, voire de vilipender Romain Poite, traitant sa performance de "French Farce". Je n'oublie pas que lors de la tournée de 1968, le XV de France de Cester, Spanghero, Carrère, Dauga, Bérot, Maso, Trillo, Bonal, Dourthe, Lux et Villepreux avait été consciencieusement volé par des arbitres kiwis trois tests durant alors qu'il avait mené le jeu et même proposé sur la fin un spectacle offensif de toute beauté. Notre époque à décidément la mémoire courte.

Ce sont les mêmes qui voulaient aussi trucider Wayne Barnes en 2007 quand il a oublié à Cardiff un avantage et ignoré un en-avant, renvoyant au cimetière des prétentieux des All Blacks bien trop sûrs d'eux. Au fait, puisque c'était déjà de ça dont il s'agissait à l'époque, avez-vous lu une seule critique concernant Beauden Barrett, ses tirs manqués et son drop oublié en fin de troisième test, pour la gagne ? Moi non. L'arbitre est un bouc-émissaire idéal, on ne le sait que trop.
Si le désarroi des foules kiwis de plus en plus hystériques est associé aux coups de sifflets de deux arbitres français du moment, l'histoire du redressement des All Blacks en 2008 est intimement lié à la France, là aussi. Remember Twickenham 1999, la morgue du coach John Hart et la faiblesse hormonale de son pack. Huit ans plus tard, ce sont encore les Tricolores qui punissaient Richie McCaw et son orchestre. C'est à partir de ces deux tremblements de terre ovale que les All Blacks ont décidé de repartir sur de nouvelles bases, et d'abord comportementales. Smith fut leur guide.

Demi d'ouverture des années quatre-vingt, Wayne Smith n'a laissé aucun souvenir impérissable dans l'histoire du rugby néo-zélandais. Mais comme entraîneur, à l'égal de Charlie Saxton, le sourcier de Dunedin (cf photo), les All Blacks lui doivent beaucoup. Imaginer que son ascension prend sa source à Toulouse diffuse un sentiment mitigé en ces temps bleus troublés. Son honnête carrière de joueur terminée, il embarqua son épouse en vacances, direction le Championnat de France et les Sept Deniers, pour s'imbiber des trouvailles de son ami Pierre Villepreux.

Que le jeu et la vie des All Blacks doivent indirectement quelque chose à la théorie de René Deleplace sur la polyvalence des joueurs a de quoi nous faire rager au moment où le rugby français s'embourbe sans pouvoir accrocher sa charrue à une étoile. Wayne Smith, lui, a synthétisé la version toulousaine de "rugby de mouvement, rugby total" pour la relooker au service d'une équipe qui désormais domine ce jeu depuis sept ans. Mais il n'a pas fait que cela.

J'ai rencontré Wayne Smith en 2001 à Palmerston North, considéré à l'époque comme le Marcoussis néo-zélandais. A l'entrée du bâtiment principal en forme de fougère construit au milieu de champs peuplés de moutons vous accueille toujours la photo grandeur nature de Wayne Shelford en plein haka. Symbole du mana - l'âme des guerriers - "Buck" n'a plus aujourd'hui que peu à voir avec l'esprit des All Blacks génération Smith, lutin souriant, affable, cultivé, qui parle d'une voix douce et mesurée. Et dit beaucoup de choses sensées.

Passe encore l'arbitrage et ses scories, ses débats et ses passions autour d'un coup de sifflet de plus ou de moins : le théâtre encercle ce jeu et l'écrin est rarement à la hauteur du joyau. Mais je perçois que le lien entre Néo-Zélandais et Français se détériore et, à mesure que nous chutons, les All Blacks se hissent de plus en plus haut avec des Smith premiers de cordée. Il est loin le temps où l'image déplorable que nous avions laissée au pays du long nuage blanc depuis les essais nucléaires et le Rainbow Warrior était adoucie par notre French Flair.

Les Néo-Zélandais savent recycler. Le rugby, le reste aussi. Le Rainbow Warrior, ils le font visiter. Il vous faut pour cela plonger. Le symbole de l'activisme écologique miné est désormais une épave engloutie. L'art de retourner la pire ignominie en activité récréative est une marque d'intelligence. Situationnelle. C'est donc par les grandes profondeurs que je vous quitte. Pour l'instant. De l'amer à la mer. Qui sait, d'ici la reprise du 26 août, l'été sera peut-être chroniqué ovale... Quoi qu'il en soit, restons connectés. Même si parfois ce blog bloque.

samedi 1 juillet 2017

Bleu, Blacks, Rouge

Il nous faudra donc pousser jusqu'au samedi 8 juillet pour en terminer - on espère de la meilleure des façons - avec une année ovale horribilis. La faute à un deuxième test-match entre la Nouvelle-Zélande et Lions britanniques et irlandais disputé sous un délugue et bardé d'un carton rouge pour un acte de violence signé Sonny Bill Williams qui devrait valoir à l'ex-centre toulonnais de ne plus jamais porter le maillot des All Blacks si l'éthique est une denrée partagée. Comme un résumé de plus de onze mois à oublier. Si cela est possible.

Nous basculerons ensuite vers ce qui s'annonce comme un Tour de France d'anthologie - du moins en ce qui concerne le parcours - en nous souvenant que Christopher Froome a découvert depuis son poste de trois-quarts centre les rebonds du ballon ovale et l'herbe kikuyu à Bloemfontein dans sa prime jeunesse, puis l'amitié de Scott Spedding à l'ombre des murs de briques du St John's College de Johannesburg. Je ne sais pas si cela a un quelconque intérêt mais j'aime assez l'horizontalité du sport et la richesse des lacets.

Depuis le naufrage du triptyque sud-africain sous la responsabilité complaisante de Guy Novès, férule qui ne semble pas avoir porté le feu sacré ni être source d'enseignement, nous nous interrogeons aussi à longueur de journée sur les raisons de cet échec face à une équipe springbok qui, certes, pratique un jeu qui mélange bien impact, inspiration et vivacité mais quand même pas au point d'éteindre un XV de France comme jamais équipe nationale française ne fut ridiculisée lors d'une tournée d'été dans l'hémisphère sud.

Pour ne garder que les trois voyages calamiteux à trois test-matches, en 1961 et en 2014 face aux Australiens, comme en 2013 devant les All Blacks, les Tricolores eurent à chaque fois au moins une occasion d 'exister. Cette année, le fond a été touché - on espère ne pas descendre plus bas l'année prochaine en Nouvelle-Zélande - quand trois scores à l'identique et les contenus qui vont avec soldent ce périple en forme d'anti-odyssée. La faute à qui ? Concernant Côté Ouvert, ce serait plutôt en priorité et à 73 % celle des joueurs si j'en crois le résultat de notre vote ci-contre.

Le rugby français a le XV de France qu'il mérite, après tout. Présomptions de dopage, querelles de présidents de clubs, odeur pestilentielle de la dernière élection présidentielle, guéguerre FFR-LNR, sans oublier la blâme reçu par le staff du XV de France après l'épisode du vrai-faux protocole commotion d'Atonio durant le dernier France-Galles : comment imaginer dans ces conditions, après une telle saison, que l'équipe de France, ses joueurs et son jeu, puissent se placer sans douleur au-dessus de ce remugle. Des Bandar Log, je vous dis...

Pour ma part, j'ai fait de Romain Bardet mon profil, résultat d'un test plutôt marrant réalisé par L'Equipe.fr. Essayez, vous nous direz qui vous êtes... Et nous nous retrouverons tous sur les routes du Tour d'enfance à pousser nos cyclistes favoris. Bardet donc et voilà qu'en lisant Midi-Olympique - maillot jaune du rugby - je découvre que l'Auvergnat - c'est l'année non ? - était fan d'Olivier Magne. Pas Antonin, hein ! Pas étonnant que j'y revienne : l'ancien flanker et capitaine du XV de France est le seul, avec Pierre Berbizier, à ouvrir sa gueule pour dire qu'il a le blues à l'âme en regardant les Bleus.

Cette équipe des Lions parviendra-t-elle à marcher sur les pas de ses glorieux anciens, ceux de 1971, Ian McLauchlan, Willie John McBride, Merwyn Davies, John Taylor, Gareth Edwards, Barry John, Mike Gibson, John Dawes, Gerald Davies, David Duckham et JPR Williams, Lions parés du rouge gallois auteurs du premier grand exploit de cette sélection si disparate et tellement géniale quand elle décide d'exprimer le meilleur du rugby nordiste ? Je reconnais mon privilège de cotoyer certains de ces géants, d'être régulièrement en contact avec eux. En particulier John, Gareth et Gerald, que je m'autorise à appeler par leurs prénoms.

Dans les années 70, le rugby gallois dominait le monde et les terrains, fascinait les anciennes comme les nouvelles générations avec son jeu de balancier, son mouvement perpétuel, ses exploits individuels et son esprit collectif, ses chants et son stade. Samedi prochain, Liam Williams, Jonathan Davies, Taulupe Faletau, Alun Wyn Jones, Rhys Webb et bien entendu le capitaine Sam Warburton ont le droit et la chance de pouvoir s'inscrire à la postérité. A ne manquer sous aucun prétexte.