Après La Rochelle à l'invitation de Jean-Pierre Elissalde dans son fief Aux Vieux Crampons jeudi 16 novembre, puis Paris deux jours plus tard dans les magnifiques locaux de la librairie Pédone, rue Soufflot, je serai à Auch mercredi 22 novembre à la librairie Page à Page pour dédicacer Côté Ouvert. Avant de filer à Saint-Pierre-de-Trivisy, via Toulouse et Castelnaudary, remettre en compagnie du jury La Biblioteca, le prix du meilleur livre de rugby 2023. Avec Jean Colombier, Pierre Berbizier, David Reyrat, Laura Di Muzio, Emmanuel Massicard, Max Armengaud, Jean-Christophe Buisson, Didier Cavarot et sous la présidence du sénateur Philippe Folliot, nous avons choisi parmi la trentaine d'ouvrages parus cette année quatre demi-finalistes, à savoir Benoit Jeantet (Le ciel a des jambes), Philippe Chauvin (Mourir fait partie du jeu), Philippe Darmuzey (Dans la peau d'Albajadejo) et Ludovic Ninet (L'affaire Cecillon). Nous y reviendrons dès mon retour.
Pour un auteur, je ne connais rien de plus touchant que de remettre son ouvrage sur le métier puis le porter sur les fonds éditoriaux. En ce qui me concerne, depuis 1984 et Rugby au centre, c'est un bonheur renouvelé. Tenir l'objet-livre me procure l'émotion d'une première fois, mélange d'excitation et de plaisir après avoir trempé pendant huit saisons ma plume dans ce blog. Bleu comme le maillot du XV de France, Chroniques d'un sacre reporté s'ouvre sur une phrase tirée du Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson qui raconte ce que ce livre contient d'amitié, de signification et de liberté.
C'est une belle histoire que celle contenue dans cet ouvrage, à commencer par l'idée glissée par un blogueur d'ici, Christophe Bedou, qui consistait à relier quelques-unes de mes chroniques, projet au soutien duquel Patricia Martinez, directrice des éditions Passiflore encrées à Dax, s'est immédiatement portée sans lever le moindre doute sur la réussite de cette entreprise, convaincue comme moi que notre communauté ovale saurait promouvoir ce recueil à la mesure du lien créé il y a plus de douze ans, déjà.
Ecrire, c'est chérir ceux qui nous inspirent, nos premiers modèles, nos références, ceux qui gravent en nous les premières phrases de jeu. D'où l'importance accordée au voyage à Cardiff aux côtés de mon père Jean-Claude. Relater cette odyssée, du moins en partie, constitue sans aucun doute la trace la plus intime laissée dans Coté Ouvert version papier. Je sais à quel point vous partagez ce trait d'union car une figure paternelle ovale est accrochée à nos cœurs.
Au fil des lectures, retrouver la méthode d'Edgar Morin, les axiomes bienveillants de Michel Serres, l'altérité dessinée par Emmanuel Levinas, les préceptes de Jean Dauger et les confessions de Raoul Barrière, revisiter le festin de 1973 à l'Arms Park de Cardiff avec Georges Domercq et admirer une nouvelle fois l'Outrenoir en compagnie de Pierre Soulages, constituent un délice de fins gourmets que j'associe, verres levés haut pour trinquer, à la mémoire d'un glorieux ainé, Denis Lalanne, et de quelques pairs envolés - Jean Cormier et Jacques Verdier. Vous découvrirez au fil des pages - deux cents - la présence de nombreux amis du blog, célèbres et moins connus, écrivains ou internationaux de renom qui nous font l'honneur d'être fidèles à ce rendez-vous hebdomadaire.
Durant le périple de deux semaines que j'ai effectué loin de l'actualité ovale, l'épisode malheureux du quart de finale perdu par le XV de France face à l'Afrique du Sud, il y a déjà un mois de cela, n'a cessé de me poursuivre : amis proches ou lointains croisés n'ont cessé de m'interroger sur les raisons de l'échec. A l'évidence, personne n'a fait le deuil de ce fiasco. Et même si Fabien Galthié assure que la France l'a finalement emporté 37-29 dans le métavers des datas, ce meilleur des mondes dont le XV de France serait le champion, la frustration demeure.