Moins que d'autres mais quand même quand il s'agit de rugby, les Néo-Zélandais ont connu des baisses de régime. Plus ou moins marquées. Elles leur ont permis d'en sortir par le haut.
Après la déconvenue survenue en 1949, certains d'entre eux prirent l'initiative de créer, de modéliser et de formaliser un système de jeu basé sur la maîtrise du temps, du ballon et de l'espace. Cette théorie est connue sous l'appellation contrôlée "règle des 3 P" : en anglais, pace, possession, placement. A savoir rythme, conservation, position. Cette identité remarquable tient dans un immense graphique aux nombreuses ramifications, sorte d'arbre généalogique d'un plan de jeu démultiplié dont les inventeurs se nomment Charlie Saxton et Fred Allen. Une fois rendu à Dunedin, n'hésitez pas à vous rendre au club-house du club des Pirates, non loin de la plage, où une petite vitrine regroupe, comme des ex-voto, le legs de Saxton, manager des All Blacks lors de la tournée de 1967 dans l'hémisphère nord, auteur cette-année-là de L'ABC du rugby dont on conseille la lecture à tout amoureux du rugby.
Victorieux des Springboks dans leur antre quand on les vouait à l'enfer, les All Blacks, tel le phoenix, savent renaître de leurs cendres et dans deux semaines, les Argentins risquent de s'en apercevoir à leurs dépens. Mais le voile noir qui est tombé sur eux n'est pas encore retiré. Voile de critiques, de colère, d'hystérie et surtout de haine, jusqu'à menacer de mort certains joueurs. Les réseaux si peu sociaux sont aussi toxiques en Nouvelle-Zélande qu'ailleurs, mais quand il s'agit d'un pays qui a fait du culte de la balle ovale une religion, on pouvait imaginer un peu de compassion. Que nenni...
Personne n'a oublié l'accueil innommable réservé à John Hart, le présomptueux manager des All Blacks battus par la France en 1999 en demi-finale du Mondial à Twickenham au point qu'il tomba en dépression et qu'on craignit pour sa vie. Ian Foster, lui, tourna en dérision les attaques ad hominem dont il fut la victime sept jours durant. Ce qui impressionne, dans cet épisode, c'est qu'au plus fort de l'ouragan qui déchira le lien qui les reliait avec leur public, les All Blacks surent trouver au sein même de leur groupe attaqué de toutes parts assez de ressources mentales et morales pour venir à bout de la pire adversité : pas les Springboks, non, qui sont pourtant un très gros morceau mais l'opinion publique, dont on ne mesure pas toujours l'intensité destructrice.
En s'imposant à l'Ellis Park, samedi 13 août 2022, les All Blacks n'ont pas seulement remporté un match, ils ont gagné la partie qu'ils jouaient, à leur corps défendant, contre le reste du monde, cette foule de détracteurs trop heureuse de voir tomber de leur piédestal ceux qui dominent le rugby international depuis 1905 et leur première tournée en Europe, un jeu auquel ils ont tant apporté qu'une chronique entière ne serait pas suffisante pour présenter leur legs. Les Néo-Zélandais du capitaine Sam Cane se sont offerts un supplément de confiance, d'estime de soi, de sérénité.
Qu'est-ce qui rend les All Blacks uniques ? Sans doute la conscience qu'ils ont de représenter un pays situé à l'autre bout du monde occidental, placé juste avant l'Antarctique, dont personne n'aurait idée s'ils n'étaient de noir vêtus pour porter le deuil de leur adversaire au point qu'aucun n'est parvenu à les vaincre davantage qu'il ne s'est incliné. Plus sûrement la persistance de caractéristiques - organisation millimétrée du jeu, recherche permanente d'innovations tactiques - conservées et enrichies au fil du temps malgré le brassage de leur population, d'abord anglo-saxonne et maori, puis polynésienne et mélanésienne.
Dans un peu plus d'un an, le XV de France affrontera la Nouvelle-Zélande en match d'ouverture de la Coupe du monde 2023. Victorieux, les Tricolores retrouveraient l'Irlande ou l'Ecosse en quarts de finale. Battus, l'Afrique du Sud, championne en titre, leur barrerait sans nul doute le chemin. Comme en 2011, les Tricolores partageront leur sort en match de poule avec les Néo-Zélandais, un adversaire qui ne reviendrait sur leur chemin qu'à l'heure de la finale, pour le cas où tout leur réussirait. Autant dire que le lien qui unit le XV de France aux All Blacks n'est pas prêt de se rompre.
je n'avais pas vu le premier match , victoire des boks et donc regardé le second ...j'avoue que le match fut indécis longtemps jusqu'à ce les boks cèdent devant la volonté noire ...mais si victoire il y a eu pour sauver le soldat Cane ; il va falloir qu'ils bossent pour retrouver leur niveau car que de passes imprécises et de jeu maladroit ...seule leur volonté leur a permit de gagner ; et j'ai vu dans la foulée la revanche des argentins qui n'ont douté de rien et fait plier les australiens avec un score flatteur ...2023 reste pour l'instant dans le flou car qui peut donner le vainqueur aujourd'hui ...la France si elle laisse ses démons au vestiaire ...et si par hasard elle faisait une très grosse demi finale , qu'elle n'oublie pas qu'il y a une finale après ....n'est ce pas Mrs les Anglais ?
RépondreSupprimerUne CM c'est 3 matches de très haute intensité. A jouer sans gérer. A fond. Un chemin de croix pour le XV de France...
SupprimerLes blacks ont ressorti la tête de l'eau un peu comme une résurgence mais pour redevenir un fleuve tranquille. Sauf que s'ils ne sont pas sur un radeau, ils ne sont pas sur un paquebot non plus.
RépondreSupprimerReste qu'ils arriveraient toujours à s'en remettre à cet ancrage culturel toujours profond même s'il reste un peu plus bourlingué par toutes ces pollutions, socios médiatiques notamment.
Il y aussi une évolution d'autres nations majeures dans un sens beaucoup plus culturiste du jeu à vouloir devenir les gros bras de ce sport. La concurrence devient donc plus féroce sachant qu'on ne peut pas tjrs faire avec des successions de générations au top du top.
Je ne suis pas fan de Forster qui ne paraît pas très charismatique ou quelque chose d'approchant, pas plus que technicien d'exception.
La fédé NZ n'a pas souhaité mettre un coup de pied dans la fourmilière mais préféré trouver une bonne touche avec rebond favorable.
Pour l'instant, leur sélection du moment peut s'adapter à la situation, plus difficile d'outre dominer. On verra contre les pumas aux griffes moins acérées mêmes s'ils ont battu des Australiens,mais à la barre très instable et ayant perdu son capitaine Hooper.
Affirmatif, faudra sortir des tranchées...
Bien résumé
SupprimerHo ho, changement de braquet !
RépondreSupprimerUn ballon qui se déplace plus vite, une technique individuelle retrouvée ou presque, ça change tout.
Confirmation aussi que la suprématie des Bocks est un peu en trompe l'oeil, ce qui confirmerait l'impression laissée contre les Gallois.
Impatient de voir les argentins!
Vamos !
La victoire des All Blacks est plus le fait d'un gros mental en fin de match que d'une supériorité technique dans le jeu; ça tombe quand même bien, c'est ce sursaut que l'on attendait d'eux.
RépondreSupprimerPour autant, ça n'apporte pas de réponse à leurs déchets techniques, et la Fédé NZ le sait bien qui attend de voir avant, éventuellement, de débarquer Foster en cours de mandat, ce qui serait inédit.
Il était inévitable que la Nouvelle-Zélande arrive en fin d'un cycle après 10 ans de domination sans partage sur le rugby mondial, les joueurs stars de ces années-là ne pèsent plus sur le jeu comme ils le faisaient auparavant (Barrett au premier chef), et le collectif n'est plus ce qu'il a été. Certes, Sam Cane et Whitelock ont été leaders sur ce match, mais rien n'assure qu'il en sera de même sur la durée.
Et les tournées d'été ont montré qu'en Europe, Français, Irlandais et Anglais sont largement au meilleur niveau mondial, qui s'est nivelé en 2 ans, avec au moins 5 ou 6 équipes de niveau comparable.
La prochaine Coupe du Monde s'annonce donc, pour notre plus grand intérêt, plus ouverte que jamais...
Pour sur ce n'était pas encore une grande cuvée, et il se murmure que la "Christchurch connextion"trainerait un peu des pieds depuis cette saison, pas l'idéal!
SupprimerJe voulais juste souligner, toutes équipes confondues, qu'avec un peu d'implication, de vitesse, ça va tout de suite mieux, et quand c'est les Blacks , encore mieux.
Allez,Lapalisse n'aurait pas dit mieux, j'en conviens!
Il y a du monde à balcon pir les quarts. Les 4 du sud et 4 au nord. Et peut etre Japon et Fidji. Ce sera relevé
RépondreSupprimerBien apprécié que les AB se ressaisissent enfin . The Blacks are back ! Et toute la planète rugby pousse un soupir de soulagement .
RépondreSupprimerLa CDM connait un regain d'intérêt . Les Argentins et leur grinta, les Boks plus créatifs que bourrins, et les AB qui retrouvent leur classe . It's a wonderful oval world .
Oui, bon, crearins disons les géants verts, hein !
SupprimerLe Bolchoï revu par Poutine , les Boni à Lavelanet....
La machine de destruction massive accouchait de merveilleux ballons lors de la dernière CDM, parfaitement exploités par une sacré paire de centres qui n'attendais jamais trop longtemps le soutien, injouables !
C'est plus poussif, l'engagement produit moins,y a p'tet que Marx qui ne vieillit pas, et encore !
Gageons que comme les autres bouffeurs de 🥝 ils seront au rdv.
Allez Chevreuse
Bouffeurs de quoi, bananoide ?
SupprimerAllez, de kiwis, ou de chocolat Cadburry pour les Dunnedinois. ...
It is, indeed
RépondreSupprimerLes ABPerdent des couleurs ils grisonnent et bientot vont blanchir la famille Barret colmatte les breches le jeu black ne suscite plus l engouement d antan
RépondreSupprimerJonny Wilkinson annoncé dans le staff EDF pour une pige pour la CDM ?
RépondreSupprimerZ'avez l'info ou c'est une saucisse ?
SupprimerNos bleus y apprendraient-ils à traverser le « (long) nuage (blanc) quantique » ?
T'as lu ça dans le "Télégramme de Voiron "?
SupprimerBon,on rigole mais pourquoi pas, le boy a quelques compétences et le Galtounet n'a pas d'états d'âme.
Allez Chevreuse
Pas d'info sur ce sujet... bu why not
SupprimerComme annoncé Joe Schmidt entraîneur auprès des AB. Pour l'attaque.
RépondreSupprimerhttps://www.ruck.co.uk/jonny-wilkinson-lined-up-for-rugby-world-cup-coaching-role-and-not-by-england/
RépondreSupprimerBen non Janlou pas dans le télégramme de Voiron ! 😉
Ah ben dis donc!
SupprimerSi ça se fait, pour le plus grand bien de N'Tam le jeune, non?
Allez Chevreuse
Tout à fait Thierry 🤣
SupprimerLes incendies ont l'air de se calmer un peu partout...Les pluies, parfois orageuses, font leur retour...Et, du côté de Munich et de Rome, de très beaux championnats d'Europe -nouvelle et excellente formule- qui font feux de tous bois dans à peu près toutes les disciplines dans un esprit globalement remarquable. Dans de beaux sites et parfaitement filmés.
RépondreSupprimerOui ! Vu beaucoup d'escalade dans des épreuves de vitesse notamment . 👍
SupprimerUne pensée pour Tautor, qui livre un gros match à Lourdes
RépondreSupprimerAutrement dit?
RépondreSupprimerinquietant l annonce laconique de Richard
RépondreSupprimercomment traduire ce message
au codage enigmatique
S'il te plait Richard , leve ton énigme!
RépondreSupprimerEn ces périodes d'affluence il est peut-être dans le dispositif sanitaire?
RépondreSupprimerAllez Tautor. ....
Alors une grosse pensée pour lui .
RépondreSupprimerBernard Landais
Allez Alain, le Lomagnol est solide!
RépondreSupprimerEt c'est un luttant !
RépondreSupprimerLes "Pan Tintat" au soutien...
SupprimerAffronter lourdes a domicile un sacre programme allez tautor gagne cette partie
SupprimerLe gave de Lourdes a suffisamment de cailloux et de graviers sans que tu n'y rajoutes les tiens Alain. Bon, maintenant, comme disait mon grand-père, tu petes un coup ça décongestionne. Prends bien soin de toi.Bernard
RépondreSupprimerMerci à vous de vos témoignages et soutiens, Bernadette m'a promis la guérison après de longs mois d'incertitude et d'une aggravation plus que sévère ces derniers jours. A Lourdes, "on ne meurt jamais, on resuscite" et avec du sang Pyrénéen et du "Pan Tintat", l'apocalypse se dissipe pour retrouver l'arc en ciel et le normal du quotidien.
RépondreSupprimerJe souligne aussi qu'au moment où les Urgences et l'hôpital sont exsangues, de trouver de la lumière, de la compétence et de l'humanité à revendre, tout personnel confondu, ça vous oblige à redresser la tête pour les remercier ce que je ferai.
Comme dit et promis, je ne reprendrai qu'en septembre pour être logique avec moi même malgré la neurosédation.
A bientôt.
Tautor
Voilà, nous respirons mieux. Tu vas franchir le Rhin victorieux. Là où tu es , c'est plutôt le "Prat Tintat". Le pays du "plus un". Ce qui correspond à ce que nous ressentons : le blog plus un
Supprimerun peu d'eau de la Grotte en IV et tu es gueri !
SupprimerBernadette, elle est très chouette
RépondreSupprimerEt sa cousine, elle est divine
Allez,Monsieur Tautor s' occupe du téléphon
Mais y'a person... Il se repose et nous reviendra encore plus fort.
Supprimer"Si vous voulez voir du beau jeu, allez à Lourdes", disait Amédée Domenech quand les supporteurs brivistes râlaient de voir le CAB enchaîner les mauls et les mêlées. Lourdes, c'est le Prat Tintat, un jeu qui avait du goût. Tautor, l'esprit de Mister Rugby est avec toi.
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